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Trois palestiniennes d’Haïfa parlent de souffrance, de déplacement et de résistance

vendredi 16 mai 2008 - 23h:55

Aaron Lakoff - IMEMC

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Voici ce qu’expriment trois femmes palestiniennes vivant aujourd’hui à Haïfa.
Chacune mène une vie différente, et est investie dans des projets différents. Cependant, elles sont unies par des liens historiques liés au déplacement, à la souffrance, et à la résistance.

Situé au nord de ce qui s’appelle maintenant Israël, sur le bord de la Méditerranée, Haïfa est une ville tragiquement belle. Des collines en cascade et une côte de carte postale se juxtaposent à une histoire de violence et de dépossession.

Haïfa fut d’abord une ville palestinienne en plein essor. En 1945, la population palestinienne d’Haïfa dépassait 85 000 habitants. Le 21 avril, de l’année 1948, la Brigade Carmeli, de la Haganah (forces armées sionistes), commença son attaque sur Haïfa, mettant en ?uvre le plan Misbarayim, ou « plan ciseaux ». La stratégie consistait à attaquer les résidents palestiniens d’Haïfa de trois côtés à la fois, ne laissant qu’une seule voie ouverte permettant à la population de fuir. Aujourd’hui, il n’y a plus que 25 500 palestiniens résidents à Haïfa, ce qui représente seulement 10 % de la population de la ville.

Israël essaie souvent de promouvoir une image d’Haïfa comme cité de coexistence - un lieu où juifs israéliens et Palestiniens israéliens vivraient en tolérance côte à côte. Cependant, de nombreux résidents palestiniens, ceux qui ont survécu à la guerre de 1948 et ont réussi à rester, raconte une histoire bien différente des déclarations d’Israël.

Voici ce qu’expriment trois femmes palestiniennes vivant aujourd’hui à Haïfa.

Chacune mène une vie différente, et est investie dans des projets différents, cependant elles sont unies par des liens historiques liés au déplacement, à la souffrance, et à la résistance.

Makbula Nassar est travailleur social et photographe pour le site web http://www.palestineremembered.com. Elle a commencé en photographiant la Palestine historique dans la région d’Haïfa après avoir rencontré d’autres femmes palestiniennes réfugiées à Chypre, dont certaines ont quitté Haïfa d’elles-mêmes. Elles apiraient à voir les photos de leur ville natale, dont elles ne pouvaient plus que rêver, et ainsi Makbula a commencé à prendre des photos presque pour rendre service à ces femmes. Elle est maintenant en contact avec des réfugiés palestiniens dans le monde entier. Les paroles de Makbula sont, « Nous avons besoin d’exister avant même de pouvoir co-exister ... et les gens d’Haïfa se sont battus en permanence pour rester et continuer de vivre ici ».

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Rauda Morcos, coordinatrice d’Aswat

Rauda Morcos est la coordinatrice générale d’Aswat, une organisation lesbienne palestinienne basée à Haïfa. Rauda nous parle ici du travail d’Aswat, ce qui signifie « voix » en arabe, et de la résistance des lesbiennes palestiniennes qui essaie de forger un nouveau langage autour des identités particulières. Elle évoque aussi l’oppression qui s’exerce à de multiples niveaux et la discrimination que subissent les lesbiennes palestiniennes au sein de la société israélienne. « La perte des territoires a le même sens pour moi que la perte de ce que je suis en tant que lesbienne, » dit Rauda. Je suis dépossédée de mon propre pays, et je suis dépossédée de ma propre identité. »

Hilani Shahadi est institutrice et achève une maîtrise à l’Université de Tel Aviv. En tant que palestinienne travaillant au sein du système éducatif israélien, elle évoque la complexité et les difficultés à essayer d’introduire le versant palestinien de l’histoire dans le programme. Dans les écoles israéliennes, chaque étudiant palestinien doit rédiger un essai sur l’héritage de l’holocauste nazi, Hilani s’est cependant confronté à une résistance à l’intérieur de son école pour parler également du massacre de Chabra et Chatila au Liban, ou de la Nakba (« catastrophe » en arabe).

A propos des milliers de drapeaux israéliens qui flottent maintenant autour d’Haïfa pour le soixantième anniversaire d’Israël, elle dit, « Je ne fais pas partie de ce que représente ce drapeau. »

Toutes les trois sont représentatives des niveaux de privations auxquels sont confrontés les Palestiniens à Haïfa, et ceci dans les circonstances du 60 ème anniversaire de la Nakba.

Pour télécharger ou écouter ces interviews :
http://www.radio4all.net/proginfo.p...

* Textes, photos, et son par Aaron Lakoff. Aaron Lakoff est journaliste indépendant à Montréal, Canada. Il est actuellement volontaire auprès de l’International Middle East Center (http://www.imemc.org/)à Beit Sahour, Palestine.

IMEMC est une agence d’information développé grâce à une collaboration entre palestiniens et journalistes internationaux afin de fournir une couverture médiatique indépendante en anglais du conflit israélo-palestinien.

Vendredi 09 mai 2008 - International Middle East Media Center [IMEMC] - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.imemc.org/article/54650
Traduction de l’anglais par Brigitte Cope.


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