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Demande d’une enquête criminelle au sujet de la tuerie de 5 membres de la famille Abu Me’tiq à Gaza

mercredi 7 mai 2008 - 06h:39

B’Tselem

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Communiqué de presse : B’Tselem demande une enquête criminelle au sujet de la tuerie de 5 membres de la famille Abu Me’tiq à Gaza

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Entreé du domicile de la famille Abu Me’tiq, Beit Hanoun. L’obus israélien a tué la mère et 4 de ses enfants - Photo : Muhammad Sabah, B’Tselem - 28 Avril 2008

B’Tselem a envoyé une lettre au « JAG » (Procureur général des forces armées) de l’armée lui demandant d’ouvrir une enquête par la police militaire sur les circonstances de la mort le 28 avril des cinq membres de la famille Me’tiq à Beit Hanoun. Dans sa lettre, B’Tselem fait remarquer que cette enquête est nécessaire et ce sans prendre en considération celle qui est actuellement en cours par officier enquêteur et que cette enquête doit se concentrer sur la responsabilité à l’échelon du commandement.

L’enquête de B’Tselem indique qu’un avion israélien a tiré un missile sur trois Palestiniens armés dans une rue de la section nord de Beit Hanoun, les blessant ainsi qu’un civil qui se trouvait à proximité. Une minute plus tard, l’avion a tiré un deuxième missile sur un quatrième homme armé qui se trouvait à environ 15 mètres de l’impact du premier missile et à environ 1 mètre du portail de la maison de la famille Me’tiq. Le missile a tué le quatrième homme armé et les 5 membres de la famille.

Dans sa lettre, B’Tselem déclare que le matériel qu’il a réussi à collecter dont une analyse de la zone, des photographies des corps et les récits de témoins, soulève des doutes au sujet de l’affirmation du porte-parole de l’armée qui prétend que c’est une deuxième explosion qui a tué la famille. B’Tselem a demandé au bureau du porte-parole de l’armée de publier tout le matériel en sa possession se rapportant à l’incident et particulièrement les photos UAV
(Unmanned Aerial Vehicle = Drones) qui peuvent prouver ou contredire cette affirmation.

Mais en dehors de la question à savoir s’il y a eu une deuxième explosion ou non, B’Tselem affirme que, dans cette circonstance, il y a une suspicion que le tir du deuxième missile viole les principes de discrimination et de proportionnalité, piliers de la loi humanitaire internationale. Et ce, parce qu’un missile a été tiré sur un homme armé qui se tenait près de l’entrée d’un habitat résidentiel dans un quartier très peuplé. Il était donc plus que probable que des civils seraient à la maison au moment des tirs et que l’explosion les frapperait comme cela s’est d’ailleurs passé.

29 avril 2008 : Le policier qui avait tué un Palestinien a été envoyé en prison lors d’un incident révélé par B’Tselem

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(Extrait)

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’Amran Abu Hamdiyeh, le jeune palestinien assassiné

Le 28 avril 2008, le tribunal de district de Jérusalem a condamné le policier Yanai Lazia à 6 ans et demi d’emprisonnement pour avoir tué en 2002 ?Amran Abu Hamdiya (18 ans) de Hébron. Lazia et trois autres policiers ont jeté Abu Hamdiya d’une jeep qui roulait à toute vitesse et ce, après l’avoir enlevé, battu et brutalisé. Sa tête a heurté violemment le pavé le tuant. Les policiers avaient également maltraité d’autres Palestiniens à Hébron. Toute l’affaire a été dévoilée par B’Tselem et l’organisation des droits humains palestinienne, Al-Haq.

On peut se demander si une sentence de 6 ans et demi est appropriée pour un crime aussi grave qu’un homicide. Mais le fait de traduire un policier en justice, même partiellement, est important car il est rare que le système de justice en Israël satisfasse à ses obligations en tenant pour responsables les forces de sécurité quand celles-ci nuisent illégalement à des Palestiniens. Les autorités s’abstiennent généralement de faire respecter la loi aux soldats et aux officiers de police qui commettent des actes de violence. On peut présumer que le résultat tragique de ce cas ainsi que la publicité importante donnée par les media ont amené les autorités à s’écarter de leurs habitudes et à poursuivre les policiers.

Une des raisons principales qui explique pourquoi la police n’est pas tenue responsable pour les violences envers les Palestiniens en Cisjordanie est que beaucoup de cas de violence ne sont pas correctement examinés. Il est donc difficile d’arriver au fond des choses et le risque qu’une inculpation soit enregistrée est réduit. Il n’est donc pas surprenant que la plupart des cas de violence n’atteignent jamais les tribunaux. Depuis le début de l’Intifada en 2000, B’Tselem a rapporté au département des Investigations de la Police (DP), 130 cas de violence policière contre des Palestiniens (n’incluant pas les cas de coups de feu). Le DP a ouvert 100 enquêtes sur les 130 qui n’ont conduit à la à la mise en accusation que de 9 officiers de police et de mesures disciplinaires contre seulement 4 officiers de police.

Falsifications et mensonges d’Israël concernant les restrictions sur les déplacements

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L’armée avait bloqué la route vers al-Jarushiya - Photo : ’Atef Abu a-Rub, B’Tselem - 13 Avril 2008

Malgré le fait qu’Israël prétend avoir enlevé les obstacles matériels afin de « faciliter » les déplacements, elle continue à imposer des restrictions énormes sur le mouvement des Palestiniens en Cisjordanie.

(Extrait)

Le gouvernement a récemment annoncé qu’à la fin du mois de mars 2008 l’armée a commencé à enlever 61 obstacles matériels (amas de terre, blocs de terre et des blocs) qu’elle avait placé en Cisjordanie. Les obstacles avaient été soi-disant enlevés suite à l’engagement d’Israël pris en mars auprès de la secrétaire d’état américaine Condoleeza Rice, engagement visant à réduire les restrictions sur les déplacements des Palestiniens en Cisjordanie. Mais les investigations de B’Tselem et d’autres organisations des droits humains, démontrent que la déclaration du gouvernement n’était rien d’autre qu’un tour de passe-passe.

B’Tselem a demandé à l’unité des relations publiques du Ministère de la Défense et du Coordinateur des Opérations Gouvernementales dans les territoires, une liste des obstacles concrets qui avaient soi-disant été enlevés. A ce jour, aucune des organisations gouvernementales n’a fourni une telle liste. B’Tselem a de son côté compilé une liste en se reposant sur les rapports donnés aux journalistes, diplomates et organisations internationales. En enquêtant plus loin, B’Tselem a trouvé que les allégations d’Israël étaient fausses.

La plupart des obstacles matériels de la liste avaient en fait été ?battus en brèche’ par les Palestiniens locaux ou avaient été enlevés par l’armée elle-même avant les engagements pris par Israël auprès de Condoleeza Rice. Une grande partie des obstacles avaient été placés dans le nord de la Cisjordanie principalement dans la région de Tulkarem, Qalqilya et Jénine et ce, immédiatement après l’attaque terroriste du 4 février 2008 à Dimona. D’autres obstacles matériels sur la liste (dont beaucoup avaient été placés à l’entrée des chemins de terre menant à des terres agricoles privées, n’avaient que peu d’effet sur le cadre de vie de la population générale. Mais les obstacles installés sur les routes vitales et qui affectent toute la population palestinienne en Cisjordanie ne se trouvaient pas sur la liste.

De plus, à plusieurs endroits au nord de la Cisjordanie, les obstacles qui avaient précédemment été enlevés par les habitants, ont été remis en place par les bulldozers de l’armée. L’armée a ensuite pris des photos de ces obstacles avant de les enlever le jour même ou le lendemain...

En plus de la déclaration du gouvernement disant que certains obstacles avaient été retirés, les media ont rapporté que deux check-points permanents avaient été enlevés : le check-point Rimonim (a-Tayba) à l’Est d’a-Tayba et le check-point Almog sur la Route 1, route entre Jéricho et le nord de la Mer Morte. Les investigations de B’Tselem montrent que le check-point de Rimonim a bien été retiré mais celui d’Almog reste opérationnel et les Palestiniens n’ont pas le droit de le franchir pour se rendre au nord de la Mer Morte.

Les promesses répétées « d’alléger » les restrictions sur les déplacements des Palestiniens démontrent bien qu’Israël considère le droit fondamental de liberté de mouvement des Palestiniens comme un privilège qu’elle peut accorder ou refuser à sa guise. En pratique, Israël continue à restreindre les déplacements des Palestiniens à l’intérieur de la Cisjordanie et ce par des moyens variés dont des centaines d’obstacles matériels et des douzaines de check-points permanents.

Le but de tous ces obstacles et check-points n’est pas d’empêcher l’entrée en Israël mais de rendre les déplacements des Palestiniens entre les villes et les villages de Cisjordanie difficiles et pour les terroristes, d’atteindre les dernier check-points avant Israël. Ces restrictions affectent gravement le droit à la liberté de mouvement et les autres droits fondamentaux des habitants tels que le droit à des soins médicaux appropriés, à l’éducation et au travail. Cette atteinte a des effets à long terme sur les Palestiniens y compris leur capacité à reconstruire l’économie et la société palestinienne.

B’Tselem demande à Israël d’ôter immédiatement toutes les restrictions sur les déplacements à l’intérieur de la Cisjordanie tout en concentrant ses efforts pour protéger les Israéliens aux check-points entre Israël et la Cisjordanie.

Communiqué de presse :

17 avril 2008 : un tir d’obus à fléchettes a tué le caméraman de Reuters et viole les lois sur la guerre

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Flèchettes en acier trouvées sur les lieux du meurtre Fadel Shana’a - Photo : Muhammad Sabah, B’Tselem

Fadel Shana’a, un caméraman de Reuters, a été tué par un obus à fléchettes. L’enquête de B’Tselem et l’autopsie de Shana’a rapportées dans les media en apportent la preuve. B’Tselem demande que le JAG (procureur général des forces armées) ordonne l’arrêt immédiat de l’utilisation dans la Bande de Gaza de cette arme interdite et qu’une enquête criminelle soit ouverte autour de cet événement.

L’obus à fléchettes est une arme anti-personnelle qui est généralement tiré d’un tank. L’obus explose et libère des milliers de petites fléchettes de métal qui se dispersent en une arche de 300 mètres de long et environ 90 mètres de large.

Selon les statistiques de B’Tselem, 18 Palestiniens au moins ont été tué ces 7 dernières années à la suite de l’utilisation d’obus à fléchettes. Parmi les 18 Palestiniens tués, 11 ne prenaient pas part aux hostilités au moment de leur mort, 2 y participaient et quant au 5 restants, B’Tselem ne sait pas s’ils participaient ou non aux hostilités au moment de leur mort.

Les conditions dans la Bande de Gaza font que l’utilisation des obus à fléchettes est illégale. La zone étendue de dispersion des fléchettes d’obus fait que son utilisation dans une zone très peuplée met en danger des civils innocents et viole la loi humanitaire internationale.

B’Tselem continue ses enquêtes sur les morts d’autres civils et sur les événements du 17 avril 2008 dans le village a-Dik au sud-est de la ville de Gaza.

30 avril 2008 - B’Tselem - Vous pouvez consulter ce rapport à :
http://www.btselem.org/English/Emai...
Traduction de l’anglais : Ana Cléja


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