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Syrie/Israël : Lueur d’espoir

mercredi 30 avril 2008 - 12h:09

Rania Adel - Al Ahram hebdo

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La médiation turque en cours entre Damas et Tel-Aviv, et dont l’enjeu est de taille, devrait mettre fin à un immobilisme qui dure depuis des années.

Une pierre sera lancée dans l’eau stagnante. Rien de mieux ne pourra qualifier l’annonce d’une prochaine médiation turque entre la Syrie et Israël. En effet, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé samedi que son pays allait entamer une médiation entre ces deux Etats pour relancer des pourparlers de paix rompus il y a huit ans. M. Erdogan a fait cette annonce à l’issue d’une visite de cinq heures en Syrie où il a rencontré le président Bachar Al-Assad. « Il y a eu une demande de la Syrie et d’Israël pour ce type d’action, et la Turquie fera de son mieux à ce titre », a déclaré Recep Tayyip Erdogan à son retour en Turquie. « Cet effort débutera au niveau le plus bas, en cas de succès, si Dieu le veut, il s’achèvera à un niveau plus haut ». Le premier ministre turc a affirmé que cette initiative s’inscrivait dans la volonté plus large d’Ankara de contribuer à la paix au Proche-Orient.

Selon M. Assad, les discussions syro-turques « ont traité des moyens d’activer le processus d’une paix juste et totale ». Il a salué l’initiative turque et affirmé que Damas coopérerait « à tout ce qui apportera la sécurité et la stabilité dans la région », selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle syrienne.

Les derniers développements suggèrent des progrès dans les négociations en coulisses entre Israël et la Syrie, malgré les tensions au sujet du Liban et d’une frappe aérienne israélienne en septembre contre ce que l’Etat hébreu présente comme un réacteur nucléaire syrien clandestin.

Le président syrien Bachar Al-Assad a déclaré dimanche lors d’une réunion du parti Baass qu’un engagement d’Israël à évacuer entièrement le Golan était nécessaire à des pourparlers, mais que d’éventuelles négociations directes seraient publiques. « Le président a clairement fait comprendre que les efforts d’une tierce partie étaient bienvenus dans la mesure où il y avait accord sur un cadre et où Israël s’engageait à un retrait complet », selon une source proche du Comité central du Baass.

De même, un membre du gouvernement syrien a déclaré à la chaîne Al-Jazeera que le premier ministre israélien Ehud Olmert a assuré à la Turquie que son pays était prêt à restituer le plateau du Golan à la Syrie en échange de la paix. Il a précisé que le message israélien avait été transmis au président Bachar Al-Assad par le premier ministre turc Tayyip Erdogan, ajoutant que son pays n’avait pas l’intention d’engager des discussions secrètes avec l’Etat hébreu. « Les Israéliens parlent beaucoup de paix, a-t-il dit. La position de Damas est que la Syrie est toujours favorable à une paix qui (garantisse) le rétablissement des droits complets (...). Nous négocions depuis dix ans pour le retour du Golan ».

Le Golan syrien a été conquis par l’armée israélienne pendant la guerre des Six Jours de 1967, puis annexé par l’Etat hébreu en 1981, mesure qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Opposition israélienne

Côté israélien, on a évoqué dimanche les possibles étapes de négociations de paix qui pourraient s’ouvrir entre Israël et la Syrie par l’entremise de la Turquie. Le premier ministre, Ehud Olmert, avait dit la semaine dernière au quotidien Yedioth Ahronoth qu’il travaillait à une « initiative importante » pour la paix avec Damas. De quoi susciter la colère du chef de l’opposition de droite en Israël, l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a accusé dimanche le premier ministre Ehud Olmert d’être disposé à retirer Israël de « tout le Golan », dans le cadre d’un accord avec la Syrie.

Mais est-ce que la volonté des deux pays et de la partie tierce suffit-elle, à elle seule, à garantir le succès des négociations ? Pragmatiquement parlant, non. Les précédentes tentatives le confirment. Des pourparlers de paix israélo-syriens ont capoté en 2000 en raison d’un désaccord sur l’ampleur d’un retrait de Tsahal du Golan. Les tentatives de divers pays pour persuader les deux parties de les reprendre ont échoué du fait des conditions posées par chacune d’elles.

Damas demande qu’Israël s’engage à se retirer complètement du Golan et souhaite que les Etats-Unis, principal allié de l’Etat hébreu, supervisent les négociations. De son côté, Israël tient à ce que les liens de la Syrie avec le Hezbollah libanais et le mouvement islamiste palestinien du Hamas soient inscrits au programme des discussions. L’Etat hébreu accuse la Syrie d’être la principale voie de ravitaillement du Hezbollah. Ces exigences israéliennes poussent au scepticisme les observateurs qui ont minimisé la portée des informations sur la disposition des Syriens aussi bien des Israéliens à remettre sur les rails leurs négociations .

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 30 avril au 4 mai 2008, numéro 712 (Evènement)


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