De janvier à décembre 2006, l’armée israélienne a tué 655 Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, selon l’association israélienne des droits de l’homme B’Tselem - une forte augmentation par rapport à l’an dernier.

Les civils payent souvent le prix dans les soi-disant assassinats ciblés d’activistes [EPA]

Le tournant a été le kidnapping d’un soldat israélien, Gilad Shalit, le 26 juin, après lequel le nombre de civils palestiniens tués s’est fortement accru.

Sarit Michaeli, directeur des communications de B’Tselem, a dit : « Suite au kidnapping du Caporal Shalit, Israël a réalisé plusieurs opérations à l’intérieur de Gaza où les forces israéliennes ont tué 405 Palestiniens en six mois ».

Au cours de la même période, les attaques contre les civils israéliens ont considérablement baissé.

Une des raisons de la croissance du nombre de Palestiniens tués est la croissante activité militaire israélienne contre les fusées Qassam tirées des territoires palestiniens.

« Parmi le nombre de Palestiniens tués au cours de 2006, plus de la moitié ne participait à aucune activité hostile », a dit Michaeli.

« Le nombre de morts palestiniens, au total, a augmenté de plus de trois fois. »

L’an dernier, le nombre de Palestiniens tués était de 197 dans tous les territoires.

Tirs israéliens de missiles

« Plus de Palestiniens ont été tués au cours d’opérations militaires, dans lesquelles les tirs militaires israéliens, en tentant de frapper les lanceurs de roquettes Qassam dans les territoires, se terminent par la mort de civils », a dit Michaeli.

La production de fusées Qassam a commencé en septembre 2001, après le début de l’intifada d’al-Aqsa.

Michaeli a aussi dit : « Il y a eu plusieurs cas concrets où Israël a tenté d’assassiner des leaders palestiniens, qui se sont cependant terminés par l’assassinat de civils ».

« Lorsqu’un missile frappe une zone, les civils se précipitent naturellement pour aider les victimes du premier missile, mais trouvent la mort par la frappe du second missile. »

Force disproportionnée

En Cisjordanie, B’Tselem informe que de nombreux Palestiniens ont été tués par une force disproportionnée.

Les offensives israéliennes se sont accrues en juin [EPA]

« Lorsque les soldats israéliens disent qu’ils entreprennent des assassinats ciblés, ils utilisent en réalité une force meurtrière contre des non-combattants », a dit Michaeli.

« Les soldats israéliens ont tué des gens qui ne présentent aucun danger pour eux. Un travailleur âgé de 28 ans a été tué en Cisjordanie alors qu’il travaillait dans son commerce, par exemple. »

« A Naplouse, un groupe d’enfants lançaient des pierres sur des tanks israéliens, et un groupe de soldats a tiré tout droit sur eux. Ce ne sont pas vraiment des situations de combat. »

Les attaques contre des non-combattants représentent une violation claire de la loi humanitaire internationale, a-t-il dit.

Diminution du nombre de morts israéliens

Le nombre de civils israéliens tués par les Palestiniens jusqu’à aujourd’hui cette année était de 17. L’an dernier, le nombre était de 41.

« Cela a été plus que divisé par deux pour un certain nombre de raisons », a dit Michaeli.

Les facteurs incluaient le « retrait de Gaza en août, l’évacuation des colons, le mur de séparation, et le fait que les Israéliens ont développé une plus grande capacité à déjouer les attaques-suicides », a-t-il dit.

Le phénomène des frappes aériennes

La démolition de maisons via l’espace aérien était un nouveau phénomène à Gaza cette année. Environ 80 maisons ont été démolies en utilisant cette méthode.

Israël a démoli 292 maisons lors d’opérations militaires dans les territoires, dont 279 se trouvaient dans la bande de Gaza. C’était l’abri de 1769 personnes.

D’après un certain nombre de sources, un avertissement de 15 à 30 minutes est donné par téléphone avant que les maisons ne soient démolies par des frappes de fusées air-sol.

« Israël essaye de justifier ces attaques en disant que ces maisons sont des cibles militaires, a dit Michaeli. Qu’il s’y trouve des armes, ou que des attaques y étaient planifiées. »

« Mais il n’y a pas de preuve concrète qui est donnée en raison des craintes de renseignements compromettants. »

Le mois dernier, Israël retenait 9075 Palestiniens en détention, dont 345 mineurs. Parmi eux, 738 (dont 22 mineurs) étaient retenus en détention administrative sans procès et sans connaître les accusations portées contre eux.

30 décembre 2006 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
Traduction : M. Ahmed