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Israël : Les sanctions israéliennes ont-elles échoué ?

mercredi 26 mars 2008 - 07h:37

IRIN

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JERUSALEM, 24 mars 2008 (IRIN)

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Hekmat Abou Halima ne peut pas exporter ses produits et connaît des moments difficiles

Le bouclage israélien de la bande de Gaza perturbe le secteur des affaires, les agriculteurs et ceux qui pourraient bénéficier des projets de développement, mais il permet au Hamas de renforcer son autorité à Gaza, selon un nouveau rapport, publié par l’International Crisis Group (ICG).

Plus des trois quarts de la population reçoivent une aide humanitaire, ce qui les rend plus dépendants que jamais de la communauté internationale.

Le rapport, intitulé Ruling Palestine I : Gaza Under Hamas (Gouverner la Palestine I : Gaza sous le contrôle du Hamas), cite un analyste politique qui décrit Gaza comme un « projet d’aide sociale internationale » (« internationally-supplied welfare project », en anglais).

« Les bailleurs de fonds internationaux et l’agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) ont investi des sommes d’argent colossales, substituant l’aide humanitaire à l’aide au développement, et rendant de ce fait la plupart des Gazaouis dépendants de la communauté internationale », selon l’ICG.

Depuis la prise de contrôle de l’enclave palestinienne par le Hamas, en juin 2007, il est difficile d’importer certains produits, notamment les tuyaux de canalisation ou le ciment, ce qui entrave la réalisation de projets tels que la pose de canaux d’évacuation des eaux usées et la construction d’écoles, ont expliqué à IRIN des représentants des Nations Unies et des travailleurs humanitaires.

« Les Gazaouis vivent dans des conditions d’extrême pauvreté et sont coupés physiquement et économiquement du monde extérieur - une dégradation humanitaire qui ne peut guère durer », peut-on lire dans le rapport, qui cite notamment la hausse du prix des denrées alimentaires.

Les usines ne peuvent plus importer de matières premières ni exporter leurs produits, les employés sont licenciés et les agriculteurs sont obligés de vendre localement leurs produits à très bas prix, au risque de se retrouver avec des produits pourris ; les points de passage restent en effet fermés à toute exportation.

Toujours selon l’ICG, à l’intérieur de l’enclave palestinienne, les « zones tampons » israéliennes, proches de l’Etat hébreu, occupent 35 pour cent des terres cultivables de Gaza. Les zones cultivées et les puits ont été détruits pendant les incursions de l’armée israélienne.

Le Hamas pas affaibli

Le Hamas, en revanche, n’a pas été affaibli par ces sanctions. Sa branche militaire s’est de plus en plus renforcée et a récemment commencé à tirer des roquettes de type Grad sur le port israélien d’Ashkelon. Actuellement, le Hamas exerce en outre un contrôle strict sur le système des impôts, sur l’appareil judiciaire et sur la police.

« Au contraire, les sanctions contre le Hamas ont renforcé son emprise sur Gaza et ont affaibli la population », a expliqué à IRIN Nicolas Pelham, principal analyste de l’ICG en poste à Jérusalem, ajoutant que le secteur privé, l’un des groupes les plus favorables à l’ouverture de négociations politiques avec Israël, était actuellement sur les genoux.

Concernant les droits humains, le fonctionnement de l’appareil judiciaire, la liberté de la presse ainsi que d’autres problèmes, il y a également des raisons de penser que l’isolement international du Hamas a des effets contraires.

Recommandations de l’ICG

Pour éviter une escalade de la violence et l’effondrement du processus de paix, il convient d’instaurer un dialogue constructif entre le Fatah et le Hamas - donc entre le gouvernement de la Cisjordanie et le gouvernement de Gaza - et entre Israël et le Hamas, pouvait-on lire dans les conclusions du rapport. Il faut avant tout un accord sur la réouverture des frontières.

L’ICG invite les Nations Unies, les pays occidentaux et les pays arabes à « adopter sans ambiguïté une stratégie visant à influencer la politique du Hamas plutôt qu’à la combattre », et appelle Israël et le Hamas à convenir d’un cessez-le-feu immédiat de 15 jours, pour permettre aux différentes parties d’engager des négociations en vue de parvenir à une fin plus durable des hostilités.

Selon la presse, cet appel intervient à un moment où les organisations humanitaires internationales, et même quelques voix en Israël, soutiennent l’ouverture de négociations avec le Hamas, et où certains signes portent à croire que les Etats-Unis appuient les efforts de l’Egypte pour l’ouverture de pourparlers entre le mouvement islamique et Israël.

24 mars 2008 - IRIN
Photo IRIN
Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...


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