Le PCHR demande une résolution internationale concernant la crise au poste frontière de Rafah
mercredi 30 janvier 2008 - 18h:32
PCHR
Le PCHR en appelle à toutes les parties concernées, dont les Forces Israéliennes d’Occupation (FOI) et à la communauté internationale pour trouver une solution à la crise.
PCHR
Palestinian Centre for Human Rights
Déclaration à la presse
Ref : 7/2008
Date : 28 janvier 2008
Le « Centre Palestinien des droits de l’homme » de Gaza (PCHR) est préoccupé par la situation permanente de chaos qui règne à la frontière égypt-palestinienne. Le PCHR pense que la situation actuelle ne contribue pas à une solution de la question du droit des civils à rentrer et à sortir de la bande de Gaza en sécurité et sans entraves en particulier par le poste frontière de Rafah qui demeure officiellement fermé.
Le PCHR en appelle à toutes les parties concernées, dont les Forces Israéliennes d’Occupation (FOI) et à la communauté internationale pour trouver une solution à la crise.
Le PCHR réaffirme qu’une solution durable est indispensable à la liberté pour les civils de traverser la frontière et à la sécurité de transit pour les denrées - ceci en conformité avec la législation internationale relative aux droits humains et humanitaires.
Des centaines de milliers de Gazans se sont rendus en Egypte depuis que les résistants palestiniens, au petit matin du 23 janvier 2008, ont fait exploser des pans entiers du dispositif de bouclage avec l’Egypte. Bien plus, les centaines de civils qui avaient échoué au poste frontière du côté égyptien ont pu rentrer chez eux. Les autorités égyptiennes ont répondu positivement avec des mesures d’accompagnement permettant aux civils palestiniens d’aller se ravitailler en nourriture, médicaments et autres denrées que l’on ne trouve plus dans la bande de Gaza à cause du renforcement toujours plus contraignant du siège de la bande de Gaza par les FOI.
Toutefois, l’ouverture de la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza ne répond pas à tous les besoins primaires de la population civile, en effet elle souffre de restrictions sévères sur des besoins essentiels tels que le fioul domestique et le fioul industriel pour la seule centrale électrique existante dans la bande de Gaza. A cela, il faut ajouter les centaines d’étudiants, de malades et de gazans travaillant à l’étranger considérés comme de véritables ectoplasmes. Beaucoup parmi eux ont attendu des semaines l’autorisation de quitter légalement la bande de Gaza depuis juin 2007. Le PCHR était informé de la présence d’environ 1 500 d’entre eux regroupés dans la ville de Al Arish. Une demande a été adressée aux autorités égyptiennes pour qu’ils puissent prendre l’avion via Le Caire à destination des pays où ils peuvent étudier, se faire soigner et travailler. A ce jour ils attendent encore une décision officielle.
Le PCHR renouvelle sa position considérant chaotique la situation au poste frontière de Rafah au cours de la semaine dernière, ce chaos étant la conséquence inévitable du siège des FOI et du bouclage total de la bande de gaza. Les FOI ont délibérément privé toute la population civile de ses droits humains notamment en matière de libre circulation. De plus ce bouclage a empêché l’approvisionnement des denrées et médicaments de base. Le PCHR note que les FOI renforcent toujours un peu plus le bouclage de la bande de Gaza depuis juin 2007. Depuis cette date, tous les postes frontières ont été effectivement scellés : A Beit Hanoun-Erez, à Al Mentar, Sofa et Nahal Oz. Les FOI les ont ouverts sporadiquement afin de faciliter le passage des denrées de base. Toutefois, l’approvisionnement pour répondre aux besoins des 1 500 000 citoyens de la bande de gaza est en constante diminution.
En tant qu’association d’avant-garde des Droits de l’Homme, le PCHR encourage en permanence le dialogue entre les 2 parties, dialogue déclenché par une population civile en manque de toutes les composantes permettant de répondre à leurs besoins vitaux.
En conséquence le PCHR :
- En appelle à la communauté internationale pour qu’elle trouve une solution juste et durable à cette crise afin d’assurer un droit sûr et sans restriction pour la population : de se déplacer, et pour les denrées : d’être acheminées librement.
- En appelle au respect de la 4ème Convention de Genève qui doit faciliter une solution juste et rapide concernant cette liberté de déplacement au poste frontière de Rafah. Le PCHR lance un appel aux FOI en tant que puissance occupante pour se retirer complètement de la bande de Gaza et remettre le contrôle du poste frontière de Rafah aux autorités égyptiennes et palestiniennes. Dans le cas contraire, le PCHR demande aux FOI de se déclarer ouvertement comme puissance toujours occupante de la bande de Gaza. Dans ce cas, en tant que puissance occupante, les FOI doivent s’acquitter de leur obligation légale d’instaurer un mécanisme clair et fonctionnel géré par un tiers pour assurer la sécurité et le libre passage des personnes et des biens.
- En appelle aux autorités égyptiennes pour qu’elles participent à la solution de cette crise dans la ligne de son rôle historique dans la solution palestinienne et de ses responsabilités morales et légales relevant de la législation internationale. En tant que partie contractante de la 4ème Convention de Genève.
- En appelle aux parties contractantes pour qu’elles s’assurent que toutes mesures visant à réguler le passage du poste frontière de Rafa, soient conformes aux standards internationaux concernant les postes frontières. Ces mesures doivent s’opposer aux mécanismes d’humiliation mis en place par les FOI, mesures qui ont pour effet de violer le droit des populations civiles à se déplacer librement et en sécurité.
PCHR - Traduction : Jacques Salles