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Non-assistance à peuple en danger de mort

mardi 22 janvier 2008 - 18h:10

Kharroubi Habib - Adel Zaanoun/Le Quotidien d’Oran

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Où sont ces défenseurs des droits de l’homme si prompts à brandir le « devoir d’ingérence humanitaire » ailleurs dans le monde ?

Le bouclage par Israël de la bande de Ghaza menace la population palestinienne qui s’y entasse d’une catastrophe humanitaire inéluctable, que la communauté internationale se contente de déplorer sans agir pour l’empêcher. Que pèse en effet « l’inquiétude » exprimée par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon au nom de cette communauté, si elle ne s’accompagne pas de gestes forts, contraignants à l’endroit de l’Etat hébreu, qui l’obligeraient à lever son blocus contre la bande de Ghaza et à cesser d’infliger à sa population la loi nazie de la « responsabilité collective » ?

Où sont ces défenseurs des droits de l’homme si prompts à brandir le « devoir d’ingérence humanitaire » ailleurs dans le monde ? L’Etat hébreu qui tue, affame et condamne à la mort lente la population de Ghaza, n’est-il pas aussi criminel que celui du Soudan ou d’ailleurs, sinon plus car disposant d’un arsenal de répression mille fois plus sophistiqué et meurtrier ?

Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy et leurs épigones de France et d’ailleurs se taisent, certainement occupés à s’équiper martialement pour parader à la suite de la force internationale qui va se développer au Darfour. Qu’Israël tue en Palestine, qu’il réduise tout un peuple à la condition d’ilotes, encagés, privés d’eau, d’électricité, d’aide humanitaire de première urgence, ne semble pas choquer ces défenseurs des droits de l’homme, dont l’indignation est de toute évidence sélective.

Il y a, de l’aveu de tous les observateurs sur place à Ghaza, danger de catastrophe humanitaire avec ce blocus total imposé par le gouvernement de Tel-Aviv, qui doit être dénoncé. Sinon s’y ajoutera le crime de non-assistance à peuple en danger de mort.

C’est ce que le malheureux Mahmoud Abbas a tenté de faire entendre à la communauté internationale en lui réclamant désespérément sa protection pour le peuple palestinien contre le déchaînement de la barbarie sioniste. Les rares Palestiniens qui ont cru avec leur président à des « jours meilleurs » après la conférence « show » d’Annapolis ont perdu toute illusion devant ce déchaînement, dans lequel explosent la haine, le mépris et l’arrogance que l’ennemi sioniste voue au peuple palestinien.

Les Etats arabes, qui ont joué les faire-valoir de la mascarade d’Annapolis, observent eux aussi un silence assourdissant. Ce qui se passe à Ghaza n’empêche pas leurs dirigeants d’avoir la « conscience tranquille ». Pour eux, l’urgence n’est pas de défendre l’intégrité physique de la population de cette enclave pénitencier, mais de préserver leur alliance anti-iranienne dans laquelle ils se sont enrôlés aux côtés d’Israël et des Etats-Unis.

Certes, ils vont se réunir « en urgence ». Ils interpelleront l’Union européenne, le quartette international, l’ONU. Ils prendront à témoin l’opinion internationale. Ils promettront leur aide financière au peuple palestinien martyr. Ils participeront peut-être à une prière des morts. Cela n’empêchera pas Israël de poursuivre son oeuvre génocidaire. Qualificatif qui nous vaudra d’être dans la liste des « antisémites », dressée par ceux pour qui dénoncer l’Etat hébreu pour ses crimes est le crime absolu.

Kharroubi Habib

22 janvier 2008 - Le Quotidien d’Oran - Analyse

Quatrième jour du blocus Ghaza au bord de la crise humanitaire

La bande de Ghaza était hier au bord d’une crise humanitaire, au quatrième jour d’un blocus imposé par Israël qui s’est dit déterminé à maintenir son étau jusqu’à l’arrêt total des tirs de roquettes. L’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés (Unrwa) a annoncé qu’elle cesserait sa distribution d’aides alimentaires à la moitié de la population du territoire, qui compte 1,5 million d’habitants, « mercredi ou jeudi », faute de carburant. L’unique centrale électrique, qui a épuisé ses stocks de fuel et alimente notamment Ghaza-ville, a cessé de fonctionner dimanche. Après une nuit dans l’obscurité, la ville tournait au ralenti hier. En raison de la pénurie d’essence, seules quelques voitures circulaient dans les rues alors que la plupart des boulangeries étaient fermées. Les coupures d’électricité ont également perturbé le fonctionnement des hôpitaux qui s’efforçaient de maintenir en activité leurs services d’urgence, ainsi que le réseau de distribution d’eau potable.

Ehud Olmert a affirmé : « La population (de Ghaza) doit comprendre que tant que le Hamas est au pouvoir, nous ne lui fournirons que le strict minimum ». Les établissements hospitaliers ne disposent de stocks de carburants que pour « deux à, maximum, trois jours » et il existe « des manques assez chroniques de médicaments », s’est alarmé la Croix-Rouge internationale. « En raison de la pénurie de fioul, nous allons devoir cesser notre distribution de nourriture à 860 000 personnes mercredi ou jeudi si la situation perdure », a averti le porte-parole de l’Unrwa Christopher Gunness. L’organisation humanitaire Oxfam a elle mis en garde contre un « arrêt complet du réseau d’eau potable et des égouts qui n’est qu’une question d’heures », craignant l’apparition de maladies. Citant la compagnie des eaux de Ghaza, Oxfam indique que « 40% de la population, soit 600 000 personnes, ne disposent actuellement pas d’eau courante ». Outre le blocus, Israël a multiplié les attaques dans la bande de Ghaza depuis le 15 janvier, faisant 37 morts.

Le mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, a accusé Israël d’avoir « condamné à mort » ce territoire. « La peine de mort à laquelle l’occupant a condamné la bande de Gaza expose notre peuple à une mort lente à travers le renforcement du blocus et l’arrêt des fournitures d’électricité », a déclaré Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas, qui a également appelé la Ligue arabe à « astreindre » l’Egypte à ouvrir sa frontière avec Ghaza.

Le numéro un du Hamas, Khaled Mechaal, basé à Damas, a pour sa part lancé un vibrant appel à l’aide aux dirigeants arabes. « Vous êtes responsables devant Dieu pour chaque Palestinien qui meurt à Ghaza. Si vous ne soutenez pas les Palestiniens, Dieu et vos peuples ne vous pardonneront pas », a-t-il affirmé.

Israël s’efforçait de son côté de minimiser l’effet de ses mesures.

Le porte-parole du ministère de la Défense Shlomo Dror a ainsi affirmé « qu’il n’y avait pas de crise humanitaire à Ghaza », évoquant une « propagande » du Hamas. Il a souligné qu’Israël continuait de fournir 70% des besoins en électricité de Gaza. Sur le plan diplomatique, la Commission européenne a condamné une « punition collective ». Les manifestations de soutien à Ghaza se sont également multipliées au Liban, en Jordanie et en Mauritanie. Le président égyptien Hosni Moubarak s’est pour sa part entretenu au téléphone avec M. Olmert pour « souligner la nécessité de mettre un terme à l’agression israélienne contre le peuple palestinien ».

Adel Zaanoun de L’afp

22 janvier 2008 - Le Quotidien d’Oran - Evènement

22 janvier 2008 - Le Quotidien d’Oran


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