Mahmoud Abbas, le président palestinien, a déclaré qu’un nouvel accord avait été négocié entre son mouvement, le Fatah, et le Hamas afin de faire cesser les combats dans la Bande de Gaza, et qu’il espérait que ce cessez-le-feu serait respecté.

Un Palestinien court se mettre à l’abri lors d’un affrontement entre le Fatah et le Hamas - Photo : MaanImages/Wesam Saleh

Abbas a fait savoir ce mercredi : « J’appelle tout le monde sans exception a respecter ce cessez-le-feu, à cesser les meurtres et toute autre opération afin de sauver notre unité nationale. »

« Il y aura un cessez-le-feu complet dans Gaza pour en finir toutes les démonstrations militaires, tous les tir cesseront et les déploiements incontrôlés ne pourront se faire, » a-t-il encore dit.

Un précédent cessez-le-feu a échoué au bout de 24 heures et il est difficile de savoir si celui-ci, programmé pour entrer en vigueur à 21 hrs (heure GMT) pourra se maintenir.

Abbas a confirmé à des journalistes avec lesquels il s’entretenait dans la ville de Ramallah : « Nous bénissons et soutenons cet accord. D’ici une heure, il entrera en vigueur. »

Les combats s’étaient poursuivis dans Gaza pendant la journée mercredi et il y avait peu de signes permettant de penser que les forces du Hamas ou du Fatah aient commencé à se retirer des rues. Un porte-parole de Fatah, Tawfiq Abu Khoussa, a dit de son côté : « Sauf si le Hamas cesse ses violations, le deuxième accord... pourrait être en danger. »

Israël soutient le Fatah

Des sources palestiniennes ont indiqué qu’elles s’attendaient à ce qu’Abbas ait une réunion attendue depuis longtemps avec Ehud Olmert, le premier ministre israélien, dans les jours à venir. Alors qu’une telle réunion serait perçue comme la possibilité de rétablir des pourparlers de paix entre Israël et Abbas, Olmert a cependant indiqué que les Palestiniens doivent en attendre peu de choses tant que le soldat capturé [par la résistance palestinienne] et retenu dans Gaza depuis juin ait été libéré.

Olmert refuse toute négociation avec le Hamas, le mouvement qui a été mis au pouvoir après sa victoire électorale en janvier 2006.

Israël parle maintenant de l’éventaualité de remettre à Abbas les 500 millions de dollars représentant les revenus des taxes sur les produits importés dans les territoires palestiniens [et volés par les israéliens depuis mars 2006 - N.d.T] ; l’objectif serait de soutenir Abbas dans le cadre des prochaines élections. Ce « geste » permettrait à Abbas de payer directement les fonctionnaires palestiniens, qui n’ont pas pu percevoir leurs salaires en entier depuis que Hamas a constitué son gouvernement.

Israël sous pression

Israël est sous pression de la part de l’Europe et des Nations Unies pour restituer à Abbas l’argent accaparé depuis des mars, afin de favoriser des discussions pour la paix.

Mais les israéliens demandent des assurances selon lesquelles cet argent ne bénéficiera pas au Hamas ni à son gouvernement.

Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, a dit préférer que cet argent transite par le gouvernement [démocratiquement désigné - N.d.T], mais que « sous le blocus actuel, si cet argent vient par n’importe quel autre canal, y compris le canal du président, nous n’avons aucune objection tant que sa destination finale sera les employés et nos personnes dans le besoin ».

Un conseiller d’Abbas a déclaré que le président prévoyait de publier un décret la semaine prochaine pour créer les bases légales pour la tenue des élections ; le Hamas estime cependant que ces élections sont anticonstitutionnelles.

Abbas a indiqué mercredi qu’il « n’était pas opposé » à remettre sur les rails des entretiens avec le mouvement du Hamas pour former un gouvernement de coalition, en dépit de son appel pour des élections anticipées.

Les diplomates occidentaux ont dit plus tôt cette semaine que les puissances occidentales et leurs alliés arabes essayeraient d’appuyer Abbas avant les élections, mais des analystes palestiniens estiment que cet effort pourrait avoir un effet inverse si le Hamas réussissait à démontrer que Abbas et le Fatah étaient redevables aux Etats-Unis et aux intérêts israéliens.

Condoleezza Rice, la secrétaire d’état américaine, a indiqué vendredi dernier qu’elle demanderait au congrès des Etats-Unis des dizaines de millions de dollars afin de renforcer les forces de sécurité du Fatah.

21 décembre 2006 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : C. Zurbach