Le Comité international de la croix rouge (CICR) dans Gaza a récemment commencé à former les combattants de la résistance palestinienne au respect de la loi humanitaire internationale.

Des combattants de Hamas prient pendant l’enterrement de leurs camarades à Al-Balah de Deir, bande de Gaza centrale, le 4 décembre 2007. Un raid aérien israélien a tué trois combattants du Hamas durant la nuit. Les victimes étaient des membres de l’aile armée du Hamas, les brigades al-Zaddine al-Qassam. De tels assassinats sont fréquents dans la bande de Gaza densément peuplée, tuant en même temps beaucoup de passants - Photo : MaanImages/ Wissam Nassar

Ces dernières années diverses factions de la résistance palestinienne dans Gaza ont tiré des fusées artisanales vers les villes israéliennes voisines, tuant environ une dizaine de civils israéliens et blessant récemment 69 soldats à l’occasion d’une telle attaque. Les fusées tombent habituellement dans des espaces vides mais provoquent la panique parmi les civils israéliens.

Pour en apparence empêcher les tirs de fusées vers Israël mais plus probablement pour exercer une pression sur la population civile palestinienne pour que celle-ci retire son appui à la résistance, l’armée israélienne a assassiné des combattants de la résistance, envahi certains secteurs de Gaza à plusieurs reprises et rasé des maisons et des terres agricoles pour établir des zones de « tampon » près de la frontière entre Gaza et Israël.

Selon le Centre palestinien pour des droits de l’homme (PCHR->http://www.pchrgaza.ps]), plus de 1800 civils ont été tués dans la bande de Gaza par les forces israéliennes depuis septembre 2000.

Cette année, plus de 100 Palestiniens, la plupart du temps des combattants de la résistance, ont été assassinés par les Israéliens lors d’attaques aériennes et d’incursions de l’armée dans Gaza.

Selon Abu Mojahed, le porte-parole des brigades Salah al-Din, l’aile armée des Comités Populaires de Résistance (CPR) dans Gaza qui a assisté à la formation humanitaire du CICR : « Ceci fait partie des missions du CICR que nous devrions respecter et appliquer. »

Il ajoute : « Nous avons rencontré le CICR plus d’une fois au sujet des précautions à prendre sur le plan humanitaire, en particulier pour donner les premiers soins. »

« Les allégations de l’armée israélienne sont mensongères quand celle-ci prétend faire attention et éviter de faire du mal aux femmes et aux enfants, » a encore dit Abu Mojahed au sujet des actions de l’armée israélienne contre des habitations palestiniennes près de la frontière entre Gaza et Israël.

« Nous évitons toujours les secteurs où il y a une population civile ainsi nous pouvons faire en sorte que moins de mal leur soit infligé. Cependant, l’armée israélienne prend intentionnellement des civils pour cible, prétendant qu’il y avait des combattants de la résistance dans le secteur visé. »

Il ajoute : « Nous sommes soucieux de protéger les vies civiles. Nous rejetons les affirmations israéliennes selon lesquelles nous utilisons des civils en tant que boucliers humains. C’est l’armée israélienne qui ne tient aucun compte des vies humaines. »

Bien que le CICR serait probablement en désaccord avec cela et que les statistiques concernant les victimes sont en contradiction, Abu Mojahed explique : « Tous la population israélienne n’est pas constituée de civils ; tous ont suivi une formation militaire ou ont servi dans l’armée. En tout cas, nous avons toujours attaqué des cibles militaires ».

La formation faite par le CICR intervient alors que l’armée israélienne a accusé à plusieurs reprises les combattants de la résistance palestinienne d’utiliser des civils comme boucliers humains en lançant les fusées artisanales.

Ces derniers mois, beaucoup de femmes et d’enfants ont été tués dans et autour de leurs maisons par des obus israéliens tirés sur des secteurs résidentiels densément peuplés d’où, selon les Israéliens, sont envoyées des fusées par les Palestiniens.

Le porte-parole du CICR dans Gaza, Iyad Nasir, estime importante la formation : « Nous sommes des enseignants et nous formons les factions palestiniennes de la résistance sur les articles, les textes et l’esprit [de la loi humanitaire internationale] aussi bien que sur l’applicabilité de ces lois au conflit dans lequel ils sont impliqués aujourd’hui ; nous faisons la même chose avec l’armée israélienne. »

« Nous les aidons à sauver leurs vies et à tenter de sauver les personnes qui sont blessés, et toutes les factions, sans exception, viennent participer aux formations. »

Interrogé sur les violations de la loi internationale par l’armée israélienne, Nasir répond : « Ce que nous faisons est théoriquement de faire connaître la loi humanitaire internationale aussi bien que les moyens d’appliquer de telles lois, mais quand à l’application de ces lois, c’est de la seule responsabilité des parties impliquées dans le conflit. »

Depuis mi-juin, Israël a imposé un blocus impitoyable à la bande de Gaza, ayant déclaré le territoire « entité ennemie » le 19 septembre puis coupé en octobre des approvisionnements en carburant destinés à la population de Gaza forte d’1,4 millions d’habitants.

Israël prétend que de telles pratiques servent à arrêter les tirs de fusées depuis Gaza, bien que les organisations de droits de l’homme se soient élevées contre ces punitions collectives infligées à la population civile palestinienne.

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4 Décembre 2007 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Claude Zurbach