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Fayyad : « Naplouse est pour moi plus important qu’Annapolis »

mercredi 14 novembre 2007 - 05h:23

Ma’an News Agency

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Ramallah - Quatre mois après sa nomination en tant que premier ministre palestinien, Salam Fayyad n’est pas optimiste sur les possibilités que lui laissera Israël pour réussir, et ses espérances concernant la conférence d’Annapolis sont faibles.

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Salam Fayyad - Photo : Ma’an Images

C’est ce qui est apparu lorsqu’il a déclaré lors d’une réunion de journalistes et de rédacteurs-en-chef à Ramallah dimanche : « Il est clair que Naplouse pour moi est plus important qu’ Annapolis. »

Au début de son mandat, Fayyad avait invité des journalistes et des rédacteurs-en-chef à une réunion. Il s’était assis avec nous dans un grand hall et nous avait dit ce que son gouvernement projetait de faire. Hier Fayyad a invité le même groupe - les mêmes visages étaient dans le même hall - mais ce n’était plus le même premier ministre.

Au début Fayyad a parlé de ses sentiments au sujet du défunt président Yasser Arafat. « Vous avez dit la vérité sur Abu Ammar, » nous a-t-il dit. Selon lui le plus important dans l’oeuvre d’Arafat était la création de l’Organisation de Libération de la Palestine [OLP]. « C’est la maison qui unit les Palestiniens de partout dans le monde comme des différentes factions. »

Je n’exagère pas quand je dis que Fayyad regrettait d’Arafat et pendant cette réunion de trois heures nous avons parlé avec le premier ministre et il a aussi écouté. Il a parlé et nous avons écouté. J’en suis sorti avec ces impressions.

La bande de Gaza

Il a expliqué que la situation n’était pas plus claire aujourd’hui, quelques mois après que Hamas en ait pris le contrôle avec les armes, et il pense que la situation dans Gaza est « anormale ». Il a dit ne pas savoir quand cela changerait et avec le temps les divisions sont de plus en plus marquées. « La chose la plus importante maintenant concernant Gaza est de mettre fin au siège. »

La Cisjordanie

« Il y a des plans pour développer l’infrastructure et c’est un vrai défi. Il y a une différence entre l’argent et l’économie. N’oubliez pas que le premier devoir de mon gouvernement est de metre un terme au bouclage et de verser les salaires qui sont dus. Mais ce n’est que le commencement. Nous attendons la prochaine conférence de Paris. Nous avons l’intention de commencer à construire des secteurs industriels pour que des ouvriers puissent avoir la possibilité de travailler. Le premier secteur sera proche de Jénine. »

La sécurité en Cisjordanie et dans Gaza

Après une longue discussion Fayyad a indiqué que certains pensent que résoudre les questions de sécurité ne relèvent que de paroles. « Mon gouvernement travaille dur pour arrêter ceux qui créent des problèmes de sécurité. Nous allons remettre en état chacun des huit bâtiments de sécurité détruits par l’armée israélienne. Nous devons exercer notre autorité non seulement concernant les armes mais aussi sur les cours de justice et tout le système judiciaire. Dans Gaza nous avons une organisation militaire palestinienne qui a pris le pas sur la sécurité officielle. [La sécurité] est non seulement de la responsabilité du gouvernement mais aussi de la responsabilité de l’Autorité Palestinienne et de toute la société. »

La situation politique

Fayyad a semblé pessimiste au sujet d’Israël et de ses rapports avec les israéliens. Il a donné beaucoup d’exemples de la façon dont Israël essaye de prouver que son gouvernement est faible. Il a donné comme exemple le retrait de l’armée israélienne de Naplouse : en dépit des engagement pris, l’armée israélienne a continué ses incursions et a commis des assassinats avec pour objectif de fragiliser l’Autorité Palestinienne.

Le premier ministre a dit ne pas compter sur la conférence d’Annapolis et les journalistes ont ri lorsqu’il a déclaré : « Naplouse pour moi est plus important qu’ Annapolis. »

En ce qui concerne le passage des frontières vers Gaza il a déclaré : « Nous sommes prêts à assurer ces passages de frontières mais Israël a refusé et tente de faire courir des bruits selon quoi c’est le gouvernement de Ramallah qui a refusé de prendre le contrôle de ces passages frontaliers ; Israël prétend ainsi se dégager de ses responsabilités. »

La hausse des prix

Le premier ministre a dit aussi que les hausses des prix ne sont pas particulières à la Palestine mais se produisent partout dans le monde. Il a dit ne pas apprécier l’idée de subventionner quelques produits car d’un point de vue économique ce serait un échec ; mais il a promis qu’il y aura un système social pour aider les pauvres.

Fayyad ne prévoit pas beaucoup de changements ministériels dans son gouvernement prochainement, et on peut dire qu’il n’est pas optimiste sur le plan politique. Il sait qu’Israël ne permettra, ni à lui ni à aucun autre dirigeant palestinien de réussir sans rendre la situation ambiante encore plus déplorable.

12 novembre 2007 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[Traduction : Info-Palestine.net]


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