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Annapolis ? Pour quoi faire ?

mercredi 24 octobre 2007 - 16h:02

Al Ahram Weekly - Editorial

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Annapolis n’a jamais rien eu à voir avec un quelconque engagement américain à résoudre « le problème palestinien ».

La conférence de paix devant être organisée par les Etats-Unis à Annapolis dans le Maryland ne devrait pas soulever l’intérêt des peuples Arabes. Si l’on se fie aux récents discours récent des parties impliquées dans le projet de conférence - au cas où elle finisse par se tenir - nous ne verrons aucun progrès de réalisé.

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Mardi 23 octobre 2007 - Des soldats de l’armée d’occupation dans la ville de Jénine où les troupes israéliennes viennent d’assassiner deux résistants palestiniens - Photo : Mohammed Ballas

Cela a été clairement démontré dans plusieurs déclarations rendues publiques à l’occasion de la visite de Condoleezza Rice, la secrétaire d’état des Etats-Unis, dans la région cette semaine.

Faisant part de ses observations à propos des entretiens entre Palestinien et Israéliens ayant actuellement lieu à Jérusalem, Rice a été rapide à calmer les esprits. Il est très peu probable, a-t-elle dit, qu’il y ait des « percées » à l’occasion des entretiens de Jérusalem. Elle a aussi ajouté qu’un document palestinien et israélien commun fixant les objectifs de la conférence n’a jamais été une « condition » pour que la conférence de novembre ait lieu.

Rice a tenu ces propos à la suite de ses entretiens avec le premier ministre israélien Ehud Olmert le 14 octobre. Le jour suivant elle a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas, après quoi elle a déclaré dans une conférence de presse que le président américain George Bush des USA « est engagé » à « mettre fin » à ce qu’elle a nommé « le problème palestinien ».

Elle s’est ensuite rendue au Caire où ses homologues égyptiens ont exprimé leurs inquiétudes à propos de l’imprécision et du but de la conférence d’Annapolis et lui ont suggéré qu’elle soit retardée. Rice répondit qu’aucune date ne serait retardée.

Qu’est-ce que Rice nous a exactement révélé ? Elle a déclaré que la conférence aura lieu, bien qu’elle n’ait aucun ordre du jour et en dépit du fait qu’elle pense que les gouvernements palestiniens et israéliens sont incapables d’avancer vers la solution de ce conflit vieux de plusieurs décennies.

En effet, elle décrit 59 ans d’occupation israélienne, de ségrégation, de violation du droit international, de démolition de maisons palestiniennes et l’existence de cinq millions de réfugiés palestiniens comme « un problème palestinien ».

Rice n’est pas seule à prévenir contre toute espérance que la conférence produise des résultats positifs. La ministre israéliennes des affaires étrangères Tzipi Livni qui dirigera l’équipe de négociateurs israéliens à Annapolis a déjà averti les participants Arabes de ne pas aller à la conférence avec trop d’espoirs.

Par conséquent si les Américains ne prennent pas le conflit entre Palestiniens et Israéliens au sérieux, et si les gouvernement israélien, l’autorité palestinienne et les gouvernements arabes impliqués sont sceptiques quant aux résultats de la conférence, pourquoi les Américains y tiennent-ils tant ?

Une des réponses à cette question se trouve dans le moment de la conférence. Alors que Rice voyage dans la région en étant censée ressuciter un processus de paix déjà mort, son principal problème qui est aussi celui d’Israël réside ailleurs : en Iran et en Irak. L’échec américain en Irak a fini par forcer Bush à accepter l’idée que le retrait des troupes américaines était inévitable. Mais ceci ne peut pas avoir lieu avant que l’objectif dans la région ne soit finalisé, c’est-à-dire l’affaiblissement de l’Irak par sa division et, plus important, en résolvant la « menace » iranienne.

Annapolis n’a jamais rien eu à voir avec un quelconque engagement américain à résoudre « le problème palestinien ». C’est une tentative naïve de présenter l’administration actuelle des Etats-Unis comme conciliatrice à un moment où son unique objectif est de déclencher une nouvelle guerre.

Sur le même thème :

- Pas une rencontre de paix, mais une conférence de guerre
- Chasser le mirage
- Et le spectacle continue...

18 octobre 2007 - Al Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2007/867...
Traduction : Claude Zurbach


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