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Pourquoi la conférence de l’automne est vouée à l’échec

samedi 6 octobre 2007 - 06h:53

Nehad Ismail - Amin

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"Je prétends que la Conférence est simplement un coup de publicité visant à sauver la face de l’administration Bush qui en a bien besoin."

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Rice et Abbas à Ramallah - Photo : Ma’an Images

Une conférence importante devrait se tenir à Washington sous les auspices des Etats-Unis cet automne pour promouvoir la paix entre Israël et les Palestiniens. Y participeront : le Quartette pour le Moyen Orient qui comprend l’Union européenne, la Russie, les Etats-Unis d’Amérique et les Nations unies ainsi qu’une foule d’autres pays du Moyen-Orient, notamment Israël, l’Autorité palestinienne et la Syrie.

On sait bien que les principaux acteurs ont leurs propres raisons pour participer à cette conférence, mais ce qui importe est le résultat final. Beaucoup d’observateurs, dont je suis, ont contesté l’utilité d’une telle réunion. Celle-ci n’a pas d’objectifs évidents, pas de buts finals ni de mécanisme de mise en ?uvre des décisions. Ce qui est pire est que nous avons une pléthore de signaux contradictoires émanant de Ramallah, de Tel-Aviv et de Washington.

Dans un accès d’humeur inhabituel, le Président palestinien, Mahmoud Abbas, a dit à la presse, il y a deux semaines, que la conférence doit s’attaquer aux questions difficiles du statut final telles que Jérusalem, les frontières définitives, la question des réfugiés et le partage des ressources en eau.

Toutefois, le Premier Ministre, Ehud Olmert, a d’autres idées. Quelques jours plus tard, il a donné l’assurance à son parti, le Kadima, qu’il n’y aura pas d’accords finals. Il a dit « Nous parlerons d’une déclaration de principes, d’intentions et de questions d’intérêt commun ». Sa Ministre des Affaires étrangères, Tsipi Livni, a dit à plusieurs reprises que la conférence devrait se concentrer sur des questions moins difficiles telles que l’édification des institutions et de l’économie palestiniennes, ajoutant « parfois ils n’est pas judicieux d’aborder des questions difficiles et compliquées ».

Le sentiment général parmi les Palestiniens, y compris M. Abbas lui-même, est qu’Israël ne veut pas sérieusement la paix.

Helen Cooper du New York Times a dit le 21 septembre qu’Abbas avait oublié toute prudence lors d’une conférence de presse conjointe avec la Secrétaire d’Etat Condoleeza Rice, en déclarant carrément que la conférence doit traiter des questions du statut final qui ont embrouillé les négociateurs depuis 1979. Il a aussi ajouté qu’il n’avait entendu personne annoncer dans un anglais clair que la conférence traiterait des questions clé du statut final.

Citant David Baker, porte-parole du Premier Ministre israélien, Ehud Olmert, le New York Times lui aurait fait dire « M. Olmert est sérieux s’agissant de fournir un apport positif à la conférence et se félicite de rencontrer des dirigeants arabes modérés ».
Pourtant, dans son article du 24 septembre, la même Helen Cooper a écrit dans le New York Times que Condoleeza Rice avait promis que la conférence aborderait les « questions clé » de l’Etat palestinien, un signal à l’adresse des dirigeants arabes, spécialement saoudiens.

Ces messages déroutants et contradictoires créent un malaise et amènent le monde arabe à soupçonner que les Israéliens et leurs alliés états-uniens ne sont pas vraiment sérieux en ce qui concerne la paix.

Je prétends que la Conférence est simplement un coup de publicité visant à sauver la face de l’administration Bush qui en a bien besoin. Les échecs en Iraq et en Afghanistan ont laissé le Président vulnérable et pratiquement nu. Il n’est donc pas surprenant qu’il cherche maintenant désespérément à obtenir une espèce de réussite dans les 14 derniers mois de son mandat. Mahmoud Abbas et Ehud Olmert ont tous les deux accepté de venir à sa rescousse et à deux, ils lui fourniront le camouflage nécessaire.

Nous savons tous que l’administration états-unienne est trop faible pour pouvoir exercer une pression valable sur Israël. Le gouvernement de coalition branlant d’Ehud Olmert est trop faible pour faire de réelles concessions aux Palestiniens sans risquer de s’effondrer. [...]

L’histoire a montré que sans un programme clair, des objectifs définis et un calendrier d’exécution rigide de mise en ?uvre assorti d’un mécanisme assurant le respect des décisions, les réunions précipitées sont vouées à l’échec. Qui ne se souvient de Madrid, Oslo, Wye River, Camp David, Sharm El Cheikh, Taba and Aqaba (et qu’est-il advenu de la Feuille de route) ? Aucune de ces réunions n’a produit de résultats concrets. Le seul résultat bétonné a été le Mur de séparation.

Je ne retiens pas mon souffle. L’échec de la conférence de l’automne est garanti. Je parie que Mahmoud Abbas sera blâmé pour l’échec de la Conférence "pour avoir exigé trop et trop rapidement".

29 septembre 2007 - Amin - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.amin.org/look/amin/en.tp...
Traduction : amg


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