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Les enfants en bas âge des travailleurs migrants souffrent dans des garderies rudimentaires à Tel Aviv

mardi 2 octobre 2007 - 06h:48

IRIN

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Tel Aviv, 24 septembre 2007, IRIN - Selon Mesilah, un organisme financé par le gouvernement israélien, des centaines de bambins, enfants de travailleurs migrants sans papiers, souffrent physiquement et mentalement dans des garderies sordides et officieuses de Tel Aviv.

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Petits lits mis côte à côte dans une garderie illégale à Tel Aviv - Photo : Tamar Dressler/IRIN

L’odeur d’urine filtre dans un appartement délabré du sud de Tel Aviv. Trente enfants y sont gardés de longues heures chaque jour. Les fenêtres sont fermées une grande partie de la journée et il n’y a pas d’air-conditionné malgré la chaleur et l’humidité.

M. ..., la personne qui s’occupe des enfants a raconté à IRIN que malgré le fait qu’elle fasse de son mieux, le travail est difficile et fatiguant. Les jouets sont sur une haute étagère hors de portée des enfants car il n’y a pas de place dans son petit appartement pour que les enfants puissent jouer avec. Il n’y a pas non plus ni équipement de sécurité ni de sortie d’urgence.

Malgré ces conditions, les travailleurs sociaux de Mesilah disent que cet arrangement est considéré comme étant un des meilleurs jardins d’enfants provisoires. Environ 500 enfants de moins de trois ans sont gardés dans ces garderies.

En mars, Yitzhak Kadman, le directeur exécutif du Conseil National pour l’Enfant, un autre organisme gouvernemental, a été horrifié lors d’une visite dans les garderies informelles, disant : « L’état doit ouvrir et organiser immédiatement des centres de garderies correctes et fermer ces ?centres de détention improvisés’ ».

Ca ne sert à rien de pleurer

« Les bébés dans ces garderies ont arrêté de pleurer : ils ont appris que cela ne servait à rien, personne n’a le temps de vous prendre dans les bras » dit un travailleur social qui suit ce problème.

Le manque de temps du fait de la présence d’une seule surveillante pour tellement d’enfants, signifie que les bambins restent dans des couches sales et que l’heure des repas est retardée.

Mesilah est en contact avec 26 services pour essayer d’améliorer les conditions mais les travailleurs sociaux admettent qu’il y en a beaucoup plus.

Moses, un israélien marié à une philippine qui dirige le service de « baby-sitter », dit que l’établissement de sa femme est correct et a invité IRIN à le voir. Mais le service avec sa télévision qui braille et sa petite cour est très éloignée des jardins d’enfants locaux israéliens.

Les enfants nés de parents migrants qui travaillent de longues heures, peuvent parfois être « encagés » jusqu’à 16 heures par jour. Les surveillantes sont souvent non- formées et le développement mental des enfants est diminué dit Tamar Schwartz, la directrice de Mesilah en ajoutant que des punitions corporels sont parfois utilisées.

Campagne d’expulsions

Le besoin de garderies a été augmenté par une grande campagne de déportation menée ces dernières années par le gouvernement d’Israël et son service de l’immigration. Plus de 160.000 travailleurs étrangers ont été soit expulsés soit sont partis ces dernières cinq années depuis la mise en place de ce service et pratiquement aucun d’entre eux n’a pu être régularisé. Plus d’hommes que de femmes sont partis à la suite de cette campagne.

« Les déportations ont réduit la communauté par deux » a dit un officiel de l’autorité à IRIN tout en demandant de rester anonyme. L’officiel estime que seuls quelques 45.000 travailleurs étrangers vivent aujourd’hui en Israël.

« Les femmes restées en arrière ont doublé leurs périodes de travail afin de soutenir leurs familles dans leurs pays d’origine et de payer les prêts obtenus pour payer le passage en Israël » dit l’officiel en ajoutant que la déportation des hommes avait pour but de motiver les femmes à les suivre.

Mais beaucoup d’hommes étant partis, les garderies provisoires et les services de baby-sitters ont poussé dans les quartiers pauvres où vivent les travailleurs étrangers et ce, afin que les mères puissent continuer à travailler.

Peu de choix

Les mères ont peu de choix dit Schwartz, du fait du prix élevé des garderies professionnelles et des bas salaires des travailleurs illégaux.

Tous les enfants peuvent intégrer le système scolaire israélien à l’âge de trois ans quel que soit le statut légal des parents. Mais néanmoins, les observateurs disent qu’après l’épreuve des services de ?baby-sitter’, ils ont besoin de soutien pour rattraper leurs camarades.

Karen Tal, la directrice de l’école Bialik à Tel Aviv qui prend soin de la communauté de migrants, dit qu’elle a planifié des programmes pour la nouvelle année scolaire afin de permettre à certains des enfants de passer l’après-midi dans l’école.

Dans le passé, beaucoup d’enfants sont retournés dans les garderies illégales après la fin de l’école au début de l’après-midi et ce, jusqu’au moment où les personnes s’occupant d’eux viennent les chercher dans la soirée ou la nuit.

Mesilah, fondé par la municipalité de Tel-Aviv/Jaffa en 1999, est un centre d’assistance pour la communauté étrangère de Tel Aviv, centre financé par le gouvernement israélien. Etant donné qu’il fait partie de la municipalité de Tel Aviv, il est réglementé et contrôlé par le ministère de l’intérieur.

En même temps, Mesilah dit qu’il a ouvert une garderie après l’école avec une équipe de professeurs israéliens et étrangers et dans lequel 60 enfants bénéficient de conditions similaires à celles des services réguliers et ce, avec des prix plus abordables. Malgré le fait qu’il soit aussi financé par le gouvernement, il récolte aussi des dons pour faire tourner le jardin d’enfants.

Schwartz, la directrice, dit qu’elle aimerait ouvrir plus de jardins d’enfants et ?libérer’ les enfants de leurs ?cages’, mais elle s’inquiète que les dons au profit du nouveau projet ne se tarissent prochainement.

24 septembre 2007 - IRIN - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/Report.aspx...
Traduction : Ana Cléja


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