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La cause palestinienne reléguée au second plan

mardi 25 septembre 2007 - 06h:26

Al-Quds Al-Arabi

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Le président palestinien Mahmoud Abbas rencontrera lundi 24 septembre à New York le président américain George W. Bush. Le quotidien palestinien Al-Quds Al-Arabi s’attend à une réunion purement formelle.

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Mahmoud Abbas écoute le discours de Condoleeza Rice, le 20 septembre à Ramallah (Ph. AFP)

En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, George W. Bush rencontrera, lundi 24 septembre, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. La conférence de paix qui doit se tenir à Washington à la mi-novembre sera probablement le thème central de leur entretien. Abbas demandera à Bush de préciser les objectifs de cette conférence et les mécanismes qui garantiront l’application effective des décisions qui y seront prises.

Mais, par-dessus tout, Mahmoud Abbas se plaindra de l’attitude du "partenaire" israélien. Alors qu’il a rencontré le Premier ministre israélien Ehoud Olmert à cinq reprises depuis le début de l’année, ce dernier ne tient pas ses promesses et s’obstine à ne pas satisfaire, ne serait-ce que partiellement, les demandes palestiniennes. Notamment la libération des prisonniers palestiniens, et la levée des barrages qui détruisent l’économie de la Cisjordanie et empoisonnent le quotidien de ses 3 millions d’habitants.

Non seulement les promesses israéliennes n’ont pas été tenues, mais Ehoud Olmert agit comme s’il voulait compliquer la tâche à Mahmoud Abbas et l’affaiblir face à une opposition grandissante qui lui reproche de se montrer trop souple lors de ses trop nombreuses rencontres avec son homologue israélien. Selon une enquête diffusée par la télévision palestinienne, de nouveaux barrages ont été dressés en Cisjordanie ces derniers mois. Leur nombre atteint désormais les 575 [contre 560 en juin], et d’autres sont encore prévus. Le calvaire d’Abbas a atteint un nouveau pic quand Israël a libéré, dimanche 23 septembre, quatre-vingt-dix prisonniers affiliés au Fatah [le parti d’Abbas]. En fait, il s’agit de prisonniers ayant purgé leur peine. De plus, ce chiffre est dérisoire au regard des 11 000 Palestiniens détenus par l’occupant, dont des ministres et au moins un tiers des députés du Parlement palestinien.

George Bush l’écoutera attentivement, mais il ne fera pas pour autant pression sur Ehoud Olmert. Car c’est le gouvernement israélien qui dicte à Bush sa politique en ce qui concerne le conflit israélo-arabe. Par ailleurs, l’agenda de Bush est déjà bien occupé par l’échec de sa politique irakienne. Mais c’est surtout le programme nucléaire iranien et sa destruction, par des moyens pacifiques ou militaires, qui obsède le président américain. La cause palestinienne occupe une place de moins en moins prioritaire.

Al-Quds Al-Arabi

Il faut savoir distinguer le bon du mauvais Territoire palestinien !

Opinion du jour - AMIN

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Soldats israéliens près de la frontière de Gaza (Ph.
AFP)

"Le gouvernement israélien a déclaré, mercredi 19 septembre, la bande de Gaza ’entité hostile’... Grâce à Dieu, nous ne vivons pas dans cette entité. Nous, qui habitons la Cisjordanie, ’l’entité amie’, pourrons bénéficier de l’électricité, de vivres et d’autres produits de première nécessité dont les habitants de Gaza seront, eux, privés. Remercions Dieu, encore une fois, pour avoir échappé à cette punition collective", ironise AMIN, le site d’information de Ramallah.

"Nous pourrons continuer à vivre normalement. Enfin, presque. Parce que dans ’l’entité amie’, il y a tout de même quelques centaines de barrages qui morcellent ce territoire, des blocus, des couvre-feux, des incursions, des arrestations et d’autres opérations meurtrières de l’armée israélienne. Et cela se produit tous les jours, d’Hébron, au sud de la Cisjordanie, jusqu’à Jenine au nord, sous l’ ?il vigilant de nos fiers protecteurs, les forces de l’ordre et les gardes présidentielles [de Mahmoud Abbas]."

"Les habitants de ’l’entité hostile’ examineront de près le bel exemple fourni par ’l’entité amie’, où poussent les murs et fleurissent les chicanes. L’important, c’est d’avoir été classé ’ami’. Nous ne pouvons pas aller à Jérusalem, mais nous avons la chance d’avoir un président qui préside deux entités, l’une ’ennemie’, l’autre ’amie’. Mieux, un président pour deux gouvernements qui, chacun, prétend représenter les deux entités."

"Nous nous débrouillerons comme nous avons toujours su le faire. Finalement, c’est mieux d’être à moitié ’ennemi’ que de l’être entièrement, c’est plus confortable d’être à moitié privé d’électricité et d’essence, c’est préférable d’être à moitié exposé à des raids aériens, c’est plus clément d’être détruit à moitié qu’entièrement."

"Pour le gouvernement de Cisjordanie [dominé par le Fatah de Mahmoud Abbas], il y a probablement du bon dans ce qui arrive à celui de Gaza [dirigé par le Hamas]. C’est que le premier pourra accuser l’autre d’être responsable de ce qui arrive. Alors, les ’laïcs’ l’emporteront sur les ’islamistes’. Quant aux ’intégristes de la laïcité’, ils se réjouiront de la défaite des ’mous’ et des ’neutres’ qui tenaient à préserver l’unité nationale, cherchaient à résister à l’embrigadement dans un camp ou dans l’autre et ne voulaient pas servir des intérêts factionnels.

Comment faire son choix ? Est-ce que la bande de Gaza, couverte de ’honte’ d’être classée ’ennemie’, se pliera aux conditions israéliennes ? Ou est-ce que c’est la Cisjordanie, honteuse d’être qualifiée ’amie’, qui se joindra au combat contre les exigences d’Israël ? Qu’est-ce qui est pire sous l’occupation : être ’ennemi’ ou être ’ami’ ?"

Al-Quds Al-Arabi, (via le Courrier international), le 24 septembre 2007
Opinion du jour - AMIN, le 20 septembre 2007


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