L’escalade israélienne illustrée par la reprise de la politique des assassinats et de la poursuite des cadres palestiniens sous le couvert du droit de l’Etat hébreu à poursuivre ceux qu’il recherche n’a aucune justification.

Ce prétexte est sans fondement. De plus, il ignore que c’est Israël qui a créé les raisons de la naissance de la résistance légitime contre l’occupation. Il est insensé que l’Etat qui aspire à la paix ait le droit de pratiquer la politique des assassinats en réponse à des individus et des groupes sous prétexte de les présenter en justice.

En fait, Israël commet une grave erreur s’il ne met pas de terme à toutes les politiques qui mènent à l’aggravation de la crise actuelle du processus de paix quels que soient ses prétextes et ses raisons.

La crise actuelle est une crise pour Israël avant tout. S’il semble que la crise concerne toutes les parties, les choix disponibles face à ces dernières semblent possibles et acceptables. En revanche, Israël est ligoté par la débandade d’Ehud Olmert et par sa capacité de changer ses comportements afin de combler le fossé creusé par ses politiques de tergiversation.

Olmert a confondu inconsciemment le rôle du fanatisme idéologique et le rôle de l’homme responsable obligé de soumettre ses comportements à des calculs précis. Des calculs qui ne prennent pas seulement en considération ses propres volontés, mais aussi celles de ses partenaires.

Olmert a cru qu’il possédait la capacité d’effectuer une man ?uvre politique et de se déplacer d’un parti à un autre. Ce pour justifier son désengagement des accords signés ultérieurement à son ascension au pouvoir.

Tout ce qui se dit actuellement au milieu de la fièvre des surenchères politiques entre les dirigeants israéliens confirme que nous nous trouvons face à un nouveau danger. Ce danger ne s’arrête pas aux limites de la volonté de diviser injustement les territoires entre les Israéliens et les Palestiniens de sorte qu’Israël obtienne une part plus grande que la part du lion. Le danger émane du fait qu’Israël veut s’approprier tous les territoires palestiniens sans aucun partenaire. Bien plus, la cupidité d’Israël s’étend au-delà de la Terre promise pour englober le Golan syrien et les fermes libanaises de Chebaa.

Nous nous trouvons face à un retour effrayant des idées extrémistes de Vladimir Gabotoneski et de la première génération des laïcs, idées qualifiées par certains juifs modérés des Etats-Unis de très éloignées de la réalité. Ces idées parient sur les forces de l’extrémisme religieux de droite. Car elles ne s’arrêtent pas à la croyance que les juifs sont le peuple élu de Dieu, mais que les rêves et les ambitions des juifs doivent avoir un plafond en ce qui concerne la Terre et l’hégémonie.

Ceci signifie qu’il ne faut pas espérer une éclaircie dans le processus de paix à cause de la fièvre des surenchères entre les dirigeants de l’Etat hébreu. De plus, les Etats-Unis ne sont pas prêts à exercer leur rôle en tant que parrain impartial et honnête. Ils deviennent sourds et muets quand il s’agit d’Israël qui présente les pires images du terrorisme d’Etat dépassant de loin les limites du terrorisme des individus et des groupes ! .

Al Ahram hebdo - Semaine du 12 à 18 avril 2006, numéro 606 (Opinion)