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Poursuite des arrestations de partisans du Hamas en Cisjordanie

mercredi 5 septembre 2007 - 06h:46

PCHR

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Les familles des détenus sont agressées tandis les prisonniers sont torturés et maltraités.

Le PCHR est très préoccupé par la poursuite de la campagne d’arrestations conduite par les services de sécurité palestiniens contre les partisans du Hamas en Cisjordanie. De plus, le PCHR est particulièrement inquiet de l’usage de la torture et des mauvais traitements infligés à plusieurs détenus durant les interrogatoires par des officiers de sécurité, et par les agressions dont sont victimes leurs familles à l’occasion des arrestations, certaines ayant été menées illégalement.

Le PCHR tient à relever les difficultés auxquelles ont dû faire face ses enquêteurs pour convaincre les victimes de communiquer des informations au sujet des traitements subis durant leur interrogatoire. Les cas décrits dans ce communiqué de presse sont des exemples de ce à quoi ont été soumis des détenus et leurs famailles, et ne représentent pas tous les cas.

À cet égard, le centre rappelle que le silence des victimes encourage les coupables de ces actions à continuer à violer systématiquement les droits de l’homme les plus fondamentaux et les règles minimum à respecter concernant le traitement des prisonniers.

Les enquêtes préliminaires du PCHR indiquent que le 21 août 2007, des membres de l’appareil préventif de sécurité ont agressé la famille d’Ahmad Taher Ahmad Mohsin (âgé de 92 ans) durant l’opération menée pour arrêter son fils Mohammad Ali (âgé de 30 ans) dans la maison de famille dans le village d’El-Naqoura au nord-ouest de Naplouse.

Les officiers des services de sécurité ont battu plusieurs membres et parents de la famille qui tentaient d’empêcher l’arrestation. Ils ont tiré de nombreux coups de feu à l’intérieur de la maison avant de réussir à enlever Mohammad Ali.

La famille du détenu a indiqué que 4 hommes — 2 d’entre eux étant masqués — sont arrivées jusqu’à la maison et se sont présentés comme des membres de la sécurité préventive. Ils ont interrogé la mère du détenu au sujet de son fils. Le père, qui est âgé de 92 ans, a ouvert la porte. Il a été repoussé violemment par les hommes qui sont alors entrés dans la maison et ont commencé à fouiller à l’intérieur.

Les intrus ont fouillé le rez-de-chaussée. Quand la mère et les parents ont essayé de les arrêter, ces hommes ont tiré de nombreux coups de feu dans les différentes pièces et ont battu plusieurs femmes. Ils ont continué à tirer à l’intérieur de la maison, terrorisant les résidants, détruisant les meubles, puis ils ont réussi à mettre la main sur Mohammad Ali.

L’enquêteur du PCHR a déclaré que les impacts des balles étaient à hauteur de 1 ou 2 mètres ; les coups de feu ont sérieusement menacé la vie des habitants de la maison.

Mohammad Ahmad Taher Mohsin (âgé de 22 ans) a fait la déclaration suivante à l’enquêteur du PCHR :

« Deux personnes ont poussé mon père et l’ont giflé. Ils ont remarqué une pièce fermée au rez-de-chaussée et m’ont demandé de l’ouvrir. J’ai recherché la clef mais ne l’ai pas trouvée. Je leur ai dit que la clef était introuvable. Ils ont tiré sur la serrure et ont défoncé la porte.

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Milice du Fatah ("force préventive de sécurité")

Ils sont entrés dans la pièce et ont trouvé mon frère Mohammad à l’intérieur. Ils ont alors amené un gourdin et ont frappé mon frère sur le dos. Mon père et moi avons essayé de les éloigner de lui ; ils ont alors tiré des coups de feu à l’intérieur de la maison. Ma mère, l’épouse de mon oncle, et une cousine se sont précipités pour les obliger à lâcher Mohammad ; mais ils les ont frappé et tiré des coups de feu à l’intérieur de la maison une deuxième fois. Un homme armé et masqué s’est précipité à l’intérieur de la maison en tirant avec son pistolet. Ma cousine s’est évanouie. Mon frère a été entraîné au loin par la force. »

Le jeudi 23 août 2007, Omar Mahmoud Omar Ahmad (âgé de 31 ans) du village de Far’oun au sud de Tulkarem a été torturé par les officiers de la force préventive de sécurité à cause de sa sympathie pour le Hamas. Il a déclaré qu’il a été soumis à diverses formes de torture dès son arrivée devant ses interrogateurs pour répondre à une convocation délivrée un jour plus tôt. Il a déclaré que son état de santé s’est détérioré ; pour cela il a été transféré à l’hôpital de Tulkarem en dépit de son souhait d’être transféré à l’hôpital Zakat.

Omar Ahmad a fait le compte-rendu suivant à l’enquêteur du PCHR :

« J’ai été placé dans une cellule très petite d’environ 2 mètres carrés. Il y avait un matelas à l’intérieur de la cellule ; mais le garde l’a enlevé quand je suis entré. Après une heure, j’ai été emmené pour l’interrogatoire. J’ai été interrogé au sujet de mon adhésion au Hamas. J’ai dit à celui qui m’interrogeait que je soutenais le mouvement mais que je n’en faisais pas partie. Celui qui me questionnait a alors répondu : "je déchirerai ma chaussure en frappant ta tête," et il m’a menacé de m’envoyer à Jéricho. Ils m’ont ramené à la cellule et ont mis une cagoule sur ma tête. Ils ont attaché mes mains derrière mon dos. Le garde m’a forcé à me tenir le visage face au mur à l’intérieur de ma cellule et il m’a injurié. Je lui ai parlé au sujet de mon état de santé, mais il n’a rien fait et a continué à m’injurier. J’ai essayé de m’appuyer sur le mur ; mais la garde est entré immédiatement dans la cellule et m’a forcé à me tenir au milieu de la pièce. Jeudi, ils m’ont soumis à 4 interrogatoires au sujet de mon adhésion au Hamas. Lors du dernier interrogatoire, celui qui m’interrogeait a commandé au garde me forcer à me tenir debout de 21hrs jusqu’à 6hrs le jour suivant. Pendant ce temps, j’ai supplié le garde de me laisser dormir ou me reposer ; mais il a refusé. »

Le mardi 28 août 2007, les membres de l’appareil préventif de sécurité ont assailli la famille de Fawwaz Hisham Hussein El-Tarada (âgé de 22 ans) dans la ville de Taffouh à l’ouest d’Hébron durant l’arrestation de celui-ci. El-Tarada a été torturé pendant l’interrogatoire au sujet de ses liens avec le Hamas et la Force Exécutive.

Son frère Fayez (24 ans) a fait le compte-rendu suivant au PCHR :

« Un des officiers de sécurité m’a saisi par les vêtements et m’a traîné dehors puis m’a battu. Alors que Fawwaz faisait ses adieux à sa mère, les officiers de sécurité me frappaient à coups de pied et avec la crosse de leurs pistolet. Ils m’ont poussé et traîné au sol, disant que je les gênais. Quand ma mère est intervenue pour me protéger de leurs coups, ils ont continué à me battre en dépit de ma mère qui me serrait contre elle. Elle a eu des contusions et une blessure au visage. J’ai souffert de contusions dans l’épaule et le dos et de plusieurs coupures aux mains et sur les jambes. »

Fawwaz El-Tarada a fait le compte-rendu suivant au PCHR :

« Je suis arrivé dans un bâtiment et j’ai su plus tard qu’il s’agissait du siège de la sécurité préventive dans Hébron. Un homme masqué m’a emmené à une cellule souterraine de 2 mètres carrés. J’ai été soumis à plusieurs interrogatoires au sujet de mes liens avec le Hamas et la Force eExécutive. J’ai été battu et torturé par deux hommes masqué de la sécurité préventive. J’ai été frappé sur les mains et les jambes à l’intérieur de ma cellule avant et après chaque interrogatoire. Par exemple, l’un d’entre eux m’a fortement appuyé l’extrémité d’un bâton sur mon abdomen pour m’obliger à faire une confession et à coopérer avec l’interrogateur. J’entendais des cris dans les cellules voisines. »

Le PCHR réitère sa condamnation de telles pratiques, et :

- Renouvelle sa forte condamnation de l’usage de la torture et d’autres formes de traitements cruels et inhumains et demande que des enquêtes soient menées sur ces crimes, que l’on poursuive les coupables et que des mesures efficaces soient prises pour empêcher que cela ne se reproduise.

- Rappelle que la torture est proscrite par loi
palestinienne et qu’il s’agit d’une sérieuse violation des droits de l’homme et des normes internationales, y compris de la convention des Nations Unies contre la torture.

- Affirme que les arrestations doivent être décidées en conformité avec la loi palestinienne et appliquées sous l’autorité des organismes chargés de faire appliquer la loi, laquelle est représentée par la police civile sous les ordres et le contrôle de l’Attorney General.

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3 September 2007 - PCHR (Palestinian Center for Human Rights) - http://www.pchrgaza.ps/files/PressR...
[Traduction : AIO - Info-Palestine.net]


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