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Bill Hijarah !

vendredi 31 août 2007 - 07h:09

Fred Habachi - PalestineChronicle

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Aucun mot, aucune poésie, aucun art, rien de ce qui peut être exprimé, verbalement ou autrement, ne pourrait transmettre la majesté et la splendeur de l’esprit humain comme l’ont fait cette mère palestinienne et ses enfants.

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« B’ll hijarah ! b’ll hijarah ! » - "Avec des pierres !" (photo CCIPPP)




Non, Bill Hijarah n’est pas le nom d’une personne. En réalité, ce n’est même pas un nom. C’est une expression arabe. Pour être phonétiquement plus exacte, elle devrait s’écrire : « be al hijarah » ou « b’ll hijarah », telle qu’on l’entend quand vous la dites rapidement. L’expression signifie : Avec les pierres.

« B’ll hijarah ! b’ll hijarah ! » est un cri que j’ai entendu autrefois alors que je regardais les infos à la télévision il y a environ dix ans, ou peut-être plus. Le cri s’est ainsi gravé dans mon esprit et je n’ai jamais pu voir un porte-parole de parti politique chercher à dénigrer le peuple palestinien sans que la scène d’où ce cri a jailli ne me revienne à la mémoire et ne me crie à moi : « N’en crois pas un mot ! »

La scène : une jeune femme palestinienne se précipite hors de sa maison, un petit bébé dans les bras et un autre qui la suit. Elle ne fuit pas quelque chose, elle court au devant de quelque chose, pour y faire face. Ce quelque chose est un char israélien, un char plus gros que sa maison. Le monstre d’acier est venu pour démolir sa maison, et en l’entendant s’approcher la femme surgit de sa maison avec ses enfants. Elle pose à terre l’enfant qu’elle avait dans les bras, ramasse une pierre et crie à ses petits : « b’ill hijarah ! b’ll hijarah ! » et elle lance la première une pierre sur le char qui s’approche, espérant contre toute évidence pouvoir l’arrêter dans sa progression vers sa maison.

Aucun mot, aucune poésie, aucun art, rien de ce qui peut être exprimé, verbalement ou autrement, ne pourrait transmettre la majesté et la splendeur de l’esprit humain comme l’ont fait cette mère palestinienne et ses enfants. Aucun envoyé de l’institution sioniste n’est assez grand, assez intelligent ou assez puissant pour changer cette réalité. Mais lorsque quelqu’un de cette institution vient devant la télévision dénigrer le peuple palestinien, il ne fait que démontrer qu’un monde de voyous peut exister quelquefois à côté d’une formidable grandeur.

Cette grandeur magnifique, c’est celle de cette femme sémite palestinienne, de ses deux petits et de tous ceux qui ont faim de justice, s’opposant à l’injustice avec rien d’autre qu’une pierre tout juste assez grosse pour tenir dans la main d’un enfant, et un c ?ur assez grand pour diffuser un amour de la vie qu’aucun monde de voyous ne pourrait jamais comprendre.

Le monde de voyous, c’est celui de ces chefs militaires qui envoient leurs chars démolir les maisons de ceux dont ils ont pillé autrefois la patrie et de leurs enfants qu’ils tuent aujourd’hui de peur qu’ils ne se multiplient et ne gagnent l’influence politique avec laquelle ils pourraient reprendre ce qui leur a été pris par la force.

Le monde de voyous, c’est celui de ces politiciens, spécialistes en communication, de l’institution sioniste qui viennent à la télévision dénigrer le peuple palestinien pour y déclarer que les Palestiniens n’appartiennent pas à la terre sur laquelle ils vivent sans interruption depuis le commencement des temps.

Le monde de voyous, c’est celui de ces individus qui ont fait de leur vie un désordre à travers l’histoire, dans tous les coins du monde, et qui ont commis le plus grand vol identitaire de l’histoire en prétendant qu’eux étaient les Sémites et en jetant l’accusation d’antisémitisme sur quiconque refuse d’applaudir à leur tuerie génocidaire des Palestiniens sémites.

Le monde de voyous, c’est les politiciens, spécialistes en communication, qui créent des références imaginaires, des images dans un miroir, reflets d’une réalité qui n’est que l’envers de la réalité transformée, et par l’imposition de références grâce à des systèmes qui déterminent précisément ce qu’est le monde de voyous.

Finalement, cette grandeur magnifique est celle de tous les gens de bonne volonté qui effacent progressivement ces fausses références, une à une, jusqu’à ce que le monstre qui les produit en soit épuisé et réduit par l’usure.

Si une jeune femme palestinienne et ses petits enfants peuvent braver un monstre d’acier israélien, nous pouvons, nous, braver la monstruosité du lobby sioniste qui cherche à détruire la vie, la carrière et la réputation de ceux qui veulent neutraliser ses activités vénéneuses. Et nous devrions tous chercher à neutraliser le lobby sioniste de sorte que l’humanité puisse vivre comme elle l’aurait dû, exempte de sources permanentes d’intrigues malveillantes et de démagogie venimeuse.

Il n’y a pas d’objectif plus noble pour nous à réaliser que celui-là, ensemble, en tant que genre humain.

L’auteur est un enseignement retraité, il vit à Ontario, Canada.

Mercredi 29 août 2007 - Pour PalestineChronicle.com , traduction : JPP


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