Des ONG Australiennes se mobilisent - Communiqué de presse

La situation à Gaza a pris une tournure désastreuse au moment où l’Union Européenne (UE) a refusé de payer pour le fioul de la seule centrale électrique de Gaza, fioul qu’Israël a refusé de livrer sans paiement. Malgré le fait que ceci a été rapporté dans les media australiens, les ONG « Australians for Palestine » conjointement avec « Women for Palestine » regrettent vivement qu’aucun mot de condamnation ne soit venu du gouvernement australien face à ces entraves délibérées qui vont à l’encontre de la nécessité de soulager une situation humanitaire en crise extrême.

Sonja Karkar, la porte-parole des deux organisations, affligée par ces développements de mauvaise augure, arrive à se demander : « L’Union Européenne sera-t-elle la dernière à étendre les lumières à Gaza ou l’assentiment silencieux de la communauté internationale plongera-t-il Gaza dans le noir ? Si les gouvernements de par le monde ne veulent pas demander des comptes à Israël pour ses graves violations envers les Palestiniens, et particulièrement à Gaza, (et pire encore, continuent à aider et à encourager Israël) alors nous sommes tous coupables de la dégradation et de l’annihilation finale de la société palestinienne ».

La fermeture par Israël des passages frontaliers ces quatre derniers jours a arrêté l’approvisionnement en fioul destinée à la seule centrale électrique de Gaza qui avait déjà été sérieusement ?mutilée’ quand Israël l’a bombardé en 2006. Selon certains rapports, il semble qu’Israël avait décidé de rouvrir lundi le passage frontalier suite aux pressions du gouvernement provisoire palestinien en Cisjordanie. Mais l’Union Européenne s’en est alors mêlée et a donné des instructions au fournisseur de fioul de ne pas délivrer de nouvelles provisions car elle ne pouvait pas en garantir le paiement. Israël dit maintenant que l’approvisionnement ne pourra reprendre que si le paiement arrive.

« Ces « jeux » politiques ont des conséquences catastrophiques pour les Palestiniens de Gaza » dit Sonja Karkar. « Des dizaines de milliers de Palestiniens ont eu leur lumière coupée juste au moment où ils pensaient qu’Israël allait permettre l’approvisionnement en fioul et ce, après des mois de pannes d’électricité prolongées et de restrictions. Il est maintenant impossible de pomper de l’eau et les égouts et les hôpitaux dépendent à nouveau totalement de générateurs inadéquats pour opérer et faire fonctionner les équipements médicaux. Avec une économie déjà sur le point de s’effondrer de façon irréversible, d’un déficit massif de nourriture, d’une sous-alimentation étendue, de la menace de famine, de conditions de santé qui se détériorent rapidement et des bombardements constants de l’armée israélienne, les Palestiniens sont à peine capables de survivre et tout le monde se tait ».

Sonja Karkar a ajouté que tandis que les actions de l’Union Européenne « contribuent de façon immorale à la crise, Israël en tant que puissance occupante est responsable en fin de compte de la vie et du bien-être des civils de Gaza car elle continue à contrôler de l’extérieur chaque aspect de leurs vies. En refusant de permettre l’entrée du fioul et des marchandises de base à Gaza, Israël inflige une punition collective à toute une population civile ce qui viole de façon flagrante les droits humains de la population et cela est aussi une infraction de la loi internationale ».

Sonja Karkar n’hésite pas à dire que les mesures utilisées par Israël pour refuser aux Palestiniens une centrale électrique en état de fonctionner est une chose totalement immorale. Et cela va de même vis-à-vis du gel des fonds de l’Union Européenne.

Australians for Palestine et Women for Palestine demandent au gouvernement australien d’utiliser son influence afin de chercher un soutien régional Asie/Pacifique afin de faire pression sur Israël pour qu’elle permette immédiatement un libre passage du fioul et des marchandises de base et ce afin de soulager cette crise. En tant que membre de Hautes Partis Contractantes à la Quatrième Convention de Genève, l’Australie a un devoir moral et légal de s’assurer qu’Israël se conforme absolument à ses exigences légales qui sont de maintenir la sécurité et le bien-être de la population palestinienne sous son occupation.

Sonja Karkar

* Sonja Karkar est la fondatrice et la présidente de « Women for Palestine » à Melbourne, Australie : www.womenforpalestine.com

De la même auteure :

 Qui donc sauvera la Palestine ?
 Entendez-vous les cris de Gaza ?

22 août 2007 - http://www.australiansforpalestine....
Traduction de l’anglais : Ana Cléja