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Comment Israël vole l’eau des Palestiniens

lundi 11 décembre 2006 - 21h:55

Al-Jazeera.net

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L’immense mur de séparation israélien isole Nazlet Isa d’une des plus riches sources en eau d’une zone aride au nord de la Cisjordanie où la lutte pour l’eau est une lutte pour la vie.

On estime qu’Israël monopolise près de 75% des ressources en eau palestiniennes dans une région où les pluies sont rares et où l’eau est une question stratégique.

Dans les Territoires Palestiniens dépendants de l’agriculture et grêlés de colonies juives, le manque de ressources en eau fait des ravages parmi les fermiers, tandis que la pollution et le manque de réserves génère des problèmes d’hygiène et de santé.

Au nord de la Cisjordanie la ville de Nazlet Isa, un mur de 10 mètres de haut en béton - dénoncé comme un mur d’Apartheid par les Palestiniens - a rendu 6 maisons prisonnières du côté israélien en même temps que la riche source aquifère.

Un système spécial de pompes pour accéder à l’eau a finalement pu être construit avec la « permission » israélienne, mais son accès immédiat et son contrôle ont changé de main.

Vol israélien

Elisabeth Sime, directrice de CARE (réseau international d’initiatives) dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, nous a expliqué que « le tracé du mur suit celui des ressources en eau de façon à ce que celles-ci soient situées du côté israélien. »

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Ecoulement d’eaux usées en provenance d’une colonie israélienne et aboutissant dans une oliveraie palestinienne

Les Palestiniens sont persuadés que le mur - qui est vu comme un moyen de voler des terres et de délimiter les frontières de leur éventuel futur état - a été construit délibérément de façon voler leurs ressources en eau.
Israël prétend contruire le mur pour cdes raisons de sécurité et pour empêcher les attaquants-suicide de s’infiltrer en Israël ou dans les colonies juives.

Mais Hind Khury, une ancienne responsible de cabinet ministériel à Jérusalem et maintenant représentante de l’Autorité Palestinienne à Paris, porte l’accusation que « avec le mur, les israéliens veulent clairement avoir la main sur les ressources en eau. »

Pas d’eau, pas de vie ...

« Sans eau, il n’y a pas de vie possible. La politique israélienne consiste à pousser les palestiniens dans le désert », ajoute-t-elle.

Abdul Rahman Tamimi, directeur de l’organisation non-gouvernementale PHG (Palestinian Hydrology Group), explique que la coïncidence qu’il y a entre le tracé du mur et le plan des couches aquifères de la région n’était pas le fait du hasard.

« Le mur coupe certaines communautés de leur unique ressource en eau, empêchant les camions-citerne d’y accéder et faisant ainsi grimper le prix de l’eau », ajoute-t-il.

A Qalqilya, au nord de la Cisjordanie, près de de 20 puits, soit 30% des ressources en eau de la ville, ont été perdus à cause du mur, nous dit Tamimi.

Irrigation inadéquate

Tandis que l’agriculture représente près du tiers du produit national brut (PNB) palestinien, seulement 5% des terres palestiniennes sont irriguées.

D’un autre côté, 70% des colonies juives sont irriguées, même si leur production agricole ne représente guère que 2% du PNB israélien.

« Le fait qu’Israël confisque et surexploite l’eau affecte chaque secteur de la vie économique palestinienne et cause des problèmes en limitant les possibilités de développement dans la région, donc en même temps les chances pour la paix », explique Tamimi.

Plus de 220 communautés en Cisjordanie, soit près de 320 000 personnes, sont maintenant coupées de leurs ressources en eau.

Acheter l’eau

des centaines de milliers de palestiniens achètent à présent l’eau amenée par camions-citerne - une dépense que beaucoup peuvent difficilement supporter - pour compléter des ressources locales qui sont souvent trop limitées.
Un des ces consommateurs est Nazmi Abdul Ghani, âgé de 76 ans. Saisissant des poignées de terre et levant les bras au ciel, le grand’père d’une centaine de descendants est désespéré. « Je ne peux pas continuer ainsi. Ma terre est desséchée et je suis ruiné. »

Dans le village de Saida au nord de la Cisjordanie, il en est réduit à utiliser de couteux camions-citerne pour irriguer ses tomates, ses oignons et ses pommes de terre.
« Les israéliens volent notre terre et prennent notre eau », enrage-t-il.

Eau peu sûre

Dans la petite ville d’Attil, au minimum un tiers de l’eau consommée comme boisson l’eau est contaminée par les eaux d’égout et les pesticides. La petite Fatima, âgée de 9 ans, les yeux brillants de fièvre, tombe régulièrement malade.

Les écoulements d’eaux usées des maisons voisines arrivent en bas de la colline et s’infiltrent par les planchers et les murs de la maison de fatima. Ils usent lentement ses bases et émettent une forte odeur.

« J’ai souvent des maux d’estomac. Je vomis. Et c’est pareil pour tous les enfants ici », dit-elle en tournant son regard fiévruex vers sa mère Awa.

Le docteur Hossam Madi explique que les diarrhées, les gastroentérites, la fièvre, les problèmes rhénaux et les problèmes dermatologiques frappent beaucoup d’enfants palestiniens et persistent esnuite sur les adultes à cause des problèmes de ressources en eau.

« La qualité de l’eau empire de jour en jour », nous dit Sime, de l’organisation CARE.

Risques pour la santé

« Une grande proportion de nouveaux-nés meurent à cause des infections attrapées avec l’eau. Sur le long terme, les israéliens seront affectés eux-mêmes par la pollution de l’eau dans les Territoires Palestiniens. »

Dans des villages comme Jalbun, les eaux usées provenant des maisons, des activités agricoles et industrielles des colonies israéliennes accélèrent le processus de la pollution de l’eau.

Tamimi accuse certains hommes d’affaires israéliens et des colons de répandre des produits toxiques sur la terre palestinienne, ce que l’on peut qualifier de « terrorisme environnemental ».

Les problèmes de ressources en eau auxquels sont confrontés les Palestiniens sont hélas typiques de ceux qui devraient être mentionnés lors du Forum Mondial sur l’Eau qui ouvrira à Mexico ce jeudi.

On espère que ce forum qui se tiendra du 16 au 22 mars aidera à définir une stratégie globale pour améliorer la ditribution en eau et supprimer les gaspillages de cette précieuse ressource qui va de plus en plus conduire à des conflits.

20 mars 2006 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...


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