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Sa maison rasée, une Britannique vit le cauchemar des Arabes d’Israël

jeudi 2 août 2007 - 07h:02

Jennie Matthew (AFP)

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Enceinte de six mois, Jessica Barhum, une Britannique mariée à un Arabe israélien, est encore sous le choc, après la destruction manu militari de la maison conjugale, construite sans permis.

« Je n’arrive pas à croire qu’une telle loi existe. Je suis britannique, vous voyez ce que je veux dire ? Il est impensable qu’un pays fasse une loi contre ses propres citoyens », s’indigne Jessica, résidente du village de Aïn Rafa à l’ouest de Jérusalem. Convertie à l’islam, cette paysagiste de profession âgée de 33 ans, qui a également la nationalité suisse, n’en revient pas d’avoir été jetée à la rue sans ménagement.

Mercredi dernier, elle a été réveillée à l’aube par la police israélienne et forcée de quitter en toute hâte sa maison avec sa fille Sarah, en pleurs, dans ses bras. Elle n’a été autorisée à emporter que quelques effets, emballés à la va-vite dans des sacs en plastique. Deux bulldozers ont ensuite rasé jusqu’aux fondations la maison que son mari, Moussa, avait mis plusieurs années à construire, explique la jeune femme à la peau pâle, le visage ceint d’un foulard pastel. Moussa a, lui, été interpellé par les policiers alors que sa belle-s ?ur, une coiffeuse dans un hôtel de luxe de Jérusalem, habitant dans un appartement adjacent, également détruit, était prise d’une crise d’hystérie et devait être hospitalisée.

« Je me suis retrouvée tout à coup plongée dans une zone de guerre », confie Jessica en racontant que les jouets de Sarah sont restés sous les gravats, qu’il aura fallu deux jours pour déblayer.

Son époux avait commencé à construire la maison en 1999, sur son terrain, puis avait interrompu les travaux après une injonction de la justice israélienne. En 2005, un ordre de démolition lui avait été intimé, exécutable dans les 18 mois.

En Israël, la loi permet aux autorités de démolir des maisons construites sans autorisation préalable si les recours judiciaires ont échoué, ce qui fut le cas de la famille Barhum.

Selon les organisations de défense des droits de l’homme, l’application de la loi est en revanche discriminatoire car les autorités ferment souvent l’ ?il sur les constructions sans permis de Juifs, mais sont beaucoup plus rigoureuses s’agissant de constructions « illégales » arabes.

Pour Jessica, cette situation est intolérable. « Le cousin de mon mari est dans un état de choc et comme il dit : “Nous payons nos impôts, nous respectons les lois, nous sommes des citoyens israéliens. Mais ils s’en fichent”. »

Les Barhum ont bénéficié après la démolition du soutien d’amis juifs israéliens et d’autres villageois. La famille s’est vu promettre le soutien du Comité israélien contre les démolitions de maisons qui lui a promis de l’aider à reconstruire son habitation.

- Selon un responsable du comité, Meir Margalit, le ministère de l’Intérieur a fait démolir pas moins de 850 bâtisses en Israël l’an dernier, pour la plupart construites dans des localités arabes.

- Par ailleurs depuis 1967, quelque 18 000 maisons palestiniennes ont été démolies en Cisjordanie occupée (Jérusalem-Est comprise) et dans la bande de Gaza pour divers motifs, selon ce comité.

- Selon un rapport de l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem, environ 350 maisons palestiniennes ont été détruites depuis 1999 dans la partie orientale de Jérusalem, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur État.

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Les engins israéliens (Volvo) à l’oeuvre,
démollissant une maison arabe à Jérusalem-Est (archive).

1er août 2007 - L’Orient-le-Jour


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