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Trois ans après la décision de la CIJ, l’accès à leurs terres est toujours refusé aux Palestiniens

dimanche 29 juillet 2007 - 14h:20

The Electronic Intifada

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Un officiel de l’UNRWA déclare : « Les portes n’ont jamais été conçues pour permettre une solution humanitaire globale. »

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La Cour internationale de Justice qui juge ce mur illégal exprime une inquiétude particulière du fait qu’il est construit en partie sur le territoire palestinien occupé.

Il y a trois ans, le 9 juillet 2004, la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye rendait un avis - par 14 voix contre une - déclarant le mur illégal et exprimait une inquiétude particulière en raison de la construction de certaines parties du mur à l’intérieur même du territoire palestinien occupé.

Dans le district de Qalqilya, dans le nord de la Cisjordanie, de nombreux Palestiniens sont coupés de leurs terres agricoles et de leurs ressources car le mur ne longe pas toujours la « Ligne verte » reconnue internationalement comme limite entre Israël et le territoire palestinien.

D’autres Palestiniens se retrouvent séparés du reste de la Cisjordanie. Au total, 15 villages restent en « zone fermée », entre l’itinéraire sinueux du mur et la frontière avec Israël. Selon l’OCHA (Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU), 50 000 Palestiniens seront dans cette zone quand le mur sera terminé.

La CIJ observait que ces poches étaient créées au profit des colonies israéliennes, lesquelles sont déclarées illégales en vertu du droit humanitaire international.

Le village de Mas’ha, dont la zone industrielle était autrefois une réussite, est devenu quasiment une ville fantôme. Le mur, ici, est un ensemble de plaques de béton de 8 mètres de haut, de grillages et de fil de fer barbelé, le tout se heurtant directement au village.

Les résidents et les salariés disent que le village, comme d’autres villages de la région, ne peut plus faire de commerce, en particulier avec Israël, ni tirer le moindre bénéfice agricole.

« La majorité des entreprises sont fermées depuis que le mur est construit » dit Moad Issa, qui travaille dans un magasin de meubles, l’un des rares à être restés ouverts.

« Maintenant, il est plus difficile de trouver du travail » déplore Issa qui est inscrit à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Son petit salaire en tant que travailleur non qualifié doit le nourrir avec ses trois plus jeunes enfants et ses vieux parents.

Les officiels de la sécurité israélienne disent que le mur protège les gens en Israël contre les attaques des militants, mais reconnaissent que le tracé tient compte des colonies. Une fois terminé, le mur entourera Mas’ha sur trois côtés.

Une enclave : ?Azzun ?Atma

Sur l’autre côté de ces colonies, à l’ouest, s’étend ?Azzun ?Atma, une ville de plusieurs milliers d’habitants qui n’est plus qu’une enclave du fait du tracé du mur. L’accès au village se fait par une porte tenue par l’armée israélienne.
Environ huit familles se sont retrouvées séparées du reste du village par une route contrôlée par les Israéliens.

« Le fait de ne pas avoir un accès assuré aux services de soins d’urgence de nuit par cette porte du mur est le plus grand problème. Les femmes sont les plus exposées » dit Rosemary Willey-Asana’, d’OCHA Jérusalem. Par exemple, elles doivent choisir entre accoucher à domicile ou partir du village durant la dernière période de leur grossesse pour éviter le mur.

Selon Shlomo Dror, porte-parole du ministère de la Défense israélien, l’armée a cherché à « assurer des solutions aux inquiétudes d’ordre humanitaire » et il n’y a aucun problème d’accès aux soins. Les portes sont ouvertes à tout moment en cas de nécessité, a-t-il ajouté.

De nombreux Palestiniens en « zone fermée » ont besoin d’autorisation pour rester dans leur maison et dans leur village [où ils vivent depuis des générations, voire des siècles - ndt]. De même, les fermiers doivent obtenir un permis pour pouvoir se rendre sur leurs terres, ces permis sont contingentés dans le cadre de prévisions déterminées par l’Administration civile.

Dror indique qu’il y a plus de 60 portes dans le mur pour permettre l’accès aux terres agricoles. Selon lui, l’armée ?uvre à l’amélioration des portes et à assurer les fermiers d’avoir le bon permis.

Pourtant, un officiel de l’UNRWA qui a étudié le système déclare : « Les portes n’ont jamais été conçues pour permettre une solution humanitaire globale. » Il note que, dans certains secteurs, les besoins essentiels des résidents ne peuvent être satisfaits et que les portes, « dans certains cas, sont des lieux totalement arbitraires ».

Cet article a été publié par IRIN, service d’informations sur l’action humanitaire, qui a une ligne rédactionnelle indépendante et ne reflète donc pas nécessairement le point de vue des Nations unies ou de ses agences. IRIN est un projet du bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unis (OCHA).

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District de Qalqilya. Au sud, ’Azzun ’Atma et Mas’ha.

Pour consulter la carte représentant le tracé du mur, dessinée par l’organisation B’Tselem (fichier pdf)

Sur la colonisation de la Cisjordanie occupée :

- Les enclaves : "La vie en cage : les enclaves palestiniennes". - Palestinian Agricultural Relief Committees.

- Colonisation : "D’abord, s’attaquer aux colonies et au mur israéliens" - Stephanie Koury - 5 août 2007

- Les check-points : "Les check-points israéliens dans les Territoires occupés" - Miftah - août 2007.

Qalqilya - 26 juillet 2007 (IRIN) - Publié le 28 juillet 2007 sur The Electronic Intifada - [Traduction : Info-Palestine.net]


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