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La paix nous coûterait moins cher

mardi 24 juillet 2007 - 06h:27

Nehemia Strasler - Ha’aretz

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Ehoud Olmert est revenu des États-Unis avec quelque chose de concret dans ses bagages : une rallonge de 600 millions de dollars pour le budget de la défense. Lors de leur entretien privé, le 19 juin, le président George W. Bush a promis à Olmert de porter l’aide américaine à la défense israélienne à 3 milliards de dollars par an dès 2009.

Évidemment, Olmert s’en est attribué tout le mérite. Il pense que c’est grâce aux relations chaleureuses qu’il entretient avec Bush. Mais le fait est que, avec ou sans Olmert, le président américain est un ardent partisan d’Israël - qu’il considère comme un îlot de démocratie dans un océan de dictatures arabes et comme un allié fidèle dans sa guerre totale contre l’islamisme radical.

Il se trouve que, depuis octobre 2000, date du déclenchement de la seconde Intifada, la question de la sécurité de l’État hébreu a fondamentalement changé. Israël combat sur quatre fronts simultanément, et le poids financier en est insoutenable. Depuis l’Intifada, les dépenses engendrées par le conflit palestinien ont grimpé en flèche. Entre 2000 et 2003, notre PNB a fortement chuté, entraînant une perte sèche de 50 milliards de shekels [8,5 milliards d’euros]. Vint ensuite la construction du mur, suivie d’opérations spéciales du type bouclier défensif, puis ce fut le retrait de Gaza, pour un coût total de quelque 10 milliards de shekels.

Le conflit avec les Palestiniens a entraîné l’État hébreu dans une course folle à l’armement pour laquelle il débourse des sommes sidérantes tandis que l’Autorité palestinienne, elle, ne dépense quasiment rien.

Prenez le cas des tranchées : les Palestiniens les creusent à l’aide de pelles, et Israël investit une fortune en systèmes électroniques pour les localiser. Ou bien celui des missiles Qassam : les Palestiniens lancent de vulgaires tuyaux métalliques remplis d’explosifs fonctionnant avec un système de mise à feu sommaire - ce qui leur revient à 300 dollars par Qassam -, pendant qu’Israël met au point un bouclier antimissile ultrasophistiqué pour abattre chacun de ces tuyaux volants au prix de 100 000 dollars par Qassam. Ajoutez à cela le coût des abris à Sderot et dans les colonies autour de Gaza. Besoin d’un exemple supplémentaire ? Le pays a dépensé la somme faramineuse de 13 milliards de shekels pour dresser une barrière de sécurité autour de la Cisjordanie afin de tenir à distance les kamikazes.

Et tout cela n’est rien comparé à l’argent dépensé pour parer aux menaces habituelles du Hezbollah et de la Syrie, et à celles non conventionnelles de l’Iran.

Après avoir entendu cet exposé, Bush a tôt fait de mettre la main à la poche.

Nehemia Strasler - Ha’aretz, via Jeune Afrique, le 15 juillet 2007


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