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Palestine occupée : à couteaux tirés

dimanche 8 juillet 2007 - 09h:46

Rania Adel - Al Ahram Hebdo

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La situation dans les territoires palestiniens n’a témoigné d’aucune amélioration. Le Hamas et le Fatah semblent bien partis pour une lutte à long terme.

Les chances de parvenir à un compromis qui permet de résoudre la crise interpalestinienne s’amenuisent de plus en plus.

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Membre des forces de sécurité fidèles à Mahmoud Abbas à Ramallah. Le gouvernement d’exception nommé par Abbas veut maintenir un contrôle, même fictif, sur la Cisjordanie sous occupation israélienne - Photo : Reuters

Alors que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbass a proposé l’envoi d’une force internationale qui aurait pour objectif de superviser la tenue d’une élection législative anticipée, le Hamas s’y est opposé fermement. M. Haniyeh, qui a été renvoyé par M. Abbass ce mois-ci après les violents combats entre le Hamas et le Fatah, qui ont porté le mouvement de la résistance islamique au pouvoir dans le territoire isolé, a jugé inacceptable que des troupes étrangères y fassent leur entrée.

« Une force internationale ne serait pas acceptable à nos yeux », a martelé le premier ministre palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh. « Nous, à Gaza et dans les territoires palestiniens, sommes sous occupation et nous n’avons pas besoin de plus de forces pour mettre le peuple palestinien sous pression », a déclaré Ismaïl Haniyeh. « Nous sommes capables de résoudre nos propres problèmes », a ajouté M. Haniyeh, qui refuse de reconnaître la décision de M. Abbass de dissoudre le gouvernement qu’il dirigeait.

Pour leur part, les Brigades Qassam, qui sont le bras armé du Hamas, estiment que Abbass ne préconise l’envoi de troupes internationales dans le territoire côtier que pour en soustraire le contrôle au Hamas.

Ghazi Hamad, porte-parole du gouvernement dominé par le Hamas qu’a dissout le président Abbass, a dit qu’une intervention étrangère à Gaza ne répondait à aucune nécessité. Mais il n’a pas exclu qu’une force de cette nature encadre des élections aux termes d’un accord avec l’ensemble des factions palestiniennes : « Une élection imposée ne sera pas la solution. Si toutes les factions convenaient de tenir des élections, il n’y aurait aucun problème ».

Face à cet état des lieux, on se demande comment instaurer un dialogue national dans ce climat aussi tendu. Pour les analystes, ce dialogue n’aura lieu qu’au prix de nombreuses concessions que les deux parties ne semblent être prêtes à présenter, du moins actuellement. Et ce à cause des positions inconciliables : le Hamas réclamant un dialogue sans conditions et refusant la dissolution de la « Force exécutive », alors que Abbass a dicté des conditions bien précises pour reprendre le dialogue. Outre cette mésentente sur la question sécuritaire, le différend idéologique doit être pris en considération. Le Fatah a accepté les accords d’Oslo et reconnu Israël. Ce que le Hamas refuse de faire. Ajoutons à cela l’incompatibilité de leur agenda politique. Le Fatah n’a cherché ni à rectifier ses déficiences et carences ni à saper la corruption qui le ronge, mais en même temps veut à tout prix accéder à nouveau au pouvoir. En revanche, le Hamas se voit plus apte à gouverner même s’il n’arrive pas à le faire efficacement. Bien plus, chacun des deux clans tente de gagner l’appui des parties étrangères, le Fatah en se ralliant aux pays arabes modérés et aux Etats-Unis, alors que le Hamas compte sur un appui plutôt de la part de Damas et de Téhéran.

L’Etat hébreu, grand gagnant

Et entre-temps, Israël souffle le chaud et le froid pour attiser le feu de la lutte fratricide. C’est ainsi que l’Etat hébreu, vu sa volonté de renforcer la position du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbass, a annoncé dimanche le début du transfert des taxes et droits de douane prélevés au nom de l’Autorité palestinienne, qu’il retenait depuis plus d’un an pour tenter de faire fléchir le gouvernement du Hamas, désormais destitué, qui refusait de reconnaître l’Etat hébreu et de renoncer à la violence.

La porte-parole du gouvernement d’Ehud Olmert, Miri Eisin, a annoncé que quelque 50 millions de dollars (37 millions d’euros) seraient transférés au nouveau gouvernement palestinien. Israël détient actuellement environ 600 millions de dollars (444 millions d’euros) appartenant aux Palestiniens, en grande majorité des droits de douane. Ils seront transférés graduellement sur une période de six mois, selon les autorités israéliennes.

En vertu d’accords de paix conclus dans les années 1990, Israël prélève les droits de douane et les transfèrent ensuite aux autorités palestiniennes. L’Autorité palestinienne dépend, pour moitié, de ses revenus douaniers pour son budget de fonctionnement et n’a pas été en mesure de payer régulièrement ses 165 000 fonctionnaires.

Mais si Israël est déterminé à aider Abbass dans son bras de fer avec le Hamas, il est aussi décidé à continuer ses attaques dans la bande de Gaza, sous contrôle hamasi. L’armée israélienne a procédé, samedi 30 juin, à une série de frappes aériennes sur la bande de Gaza, tuant six Palestiniens. Au total, Israël a mené six raids aériens depuis que le Hamas règne sans partage sur le territoire palestinien .

4 juillet 2007 - Al Ahram Hebdo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra...

Du même auteur : `
- Palestine : négocier armes sur table
- Au bord du gouffre


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