16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Les déclarations creuses d’Israël

lundi 2 juillet 2007 - 06h:26

Dror Etkes - Ynetnews

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Olmert dit qu’Israël ne souhaite pas régner sur les Palestiniens, mais les faits prouvent le contraire.

Une fois encore, après un nombre incalculable de fois durant la décennie et demie passée, un homme d’Etat israélien de premier plan déclare ouvertement qu’Israël n’est pas intéressé pour garder son contrôle sur les Palestiniens. Cette fois, c’est le Premier ministre Olmert, tirant la conclusion du sommet de Sharm, qui a déclaré mardi qu’Israël n’avait aucune intention de dicter son mode de vie à l’Autorité palestinienne.

Il est vraiment désagréable de jeter un froid sur une occasion heureuse, si rare, comme un sommet à 4 où l’on fait de si nobles déclarations, pourtant les simples faits (que, malheureusement, très peu de gens en Israël prennent le temps d’approuver) ne correspondent pas complètement à de telles déclarations.

Le problème pour Olmert - problème auquel nous sommes tous confrontés - est qu’en réalité on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps. Et certainement pas les Palestiniens qui continuent, à un rythme quotidien, de se voir enlever toujours plus de terre et de passer sous les roues de la machine à coloniser et à annexer qui ne se repose jamais, même pas un jour.

Là, la terre est saisie pour construire la barrière dont 80% « seulement » sont construits à l’est de la Ligne verte, c’est-à-dire, sur le territoire de Cisjordanie. Ailleurs, la terre est saisie pour étendre telle ou telle « colonie de consensus ».

Simultanément, au c ?ur de la Cisjordanie, des colons qui sont des fans d’agriculture biologique plantent des vignobles sur la terre qui jusqu’à récemment était travaillée par les fermiers palestiniens, alors qu’une nouvelle route de contournement se construit sur une terre confisquée avec l’agrément de la Haute Cour pour le « bien public ».

Après tout, en Cisjordanie, tout est toujours fait pour le bien public - c’est-à-dire le public israélien (ce qui s’explique pour seulement 10% de la population de Cisjordanie).

Afin de mesurer le niveau d’attente nationale à l’égard du sommet de Sharm el-Sheiket et des déclarations pleines d’entrain qui ont suivi, cela vaudrait la peine pour nous Israéliens, d’éclaircir nous-mêmes un jour, parmi nos expressions routinières, et afin de décrire nos réalités, le terme de « consensus ».

Le dictionnaire Even-Shoshan définit ainsi le mot : « accord général », « unanimité », ou « position homogène ». Où, alors, un consensus prévaut-il quand ce mot est utilisé à propos des colonies ? Parlons-nous d’un consensus entre Parti travailliste et Kadima ? Ou peut-être, d’un consensus entre la droite coloniale et tous ceux qui ont déjà juré fidélité au Grand Israël ?

Nous nous battons pour quoi ?

Après 40 années et des dizaines de milliers de tués et blessés des deux côtés, le temps est venu pour le discours politique au sein de la société israélienne, concernant l’avenir de la Cisjordanie et de sa population palestinienne, de refléter le fait que le conflit principal n’a pas lieu sur l’axe entre la droite coloniale et le reste de la société israélienne, ni sur celui entre le gouvernement israélien et l’administration américaine, avec laquelle chaque Premier ministre s’assure de bien être en phase.

Le conflit dans ce pays se situe entre les Israéliens - la plupart étant les enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants des immigrants -, et les Palestiniens, lesquels sont les natifs de cette terre. Le point central du conflit est la légitimité de l’existence collective de ces deux groupes.

Il est vrai que les deux peuples comprennent des groupes ayant un poids public considérable qui rejettent la légitimité de l’existence de l’autre peuple, pourtant, l’entreprise coloniale dans toute sa forme « consensuelle » et « non consensuelle », et dans tout ce qu’elle implique, représente la contribution officielle de 40 années de l’Etat d’Israël à l’escalade dans une délégitimation mutuelle.

L’écart excessif entre les déclarations des politiciens israéliens durant la décennie et demie passée et les actes de ces mêmes politiciens - actes dont la plupart des Israéliens préfèrent tout juste être informés pendant que les Palestiniens ne peuvent échapper à leurs implications, même s’ils le voulaient - cet écart est celui qui continue et continuera d’alimenter et d’aggraver le conflit israélo-palestinien.


Dror Etkes coordonne le dossier Surveillance des colonies pour le mouvement La Paix Maintenant.

Le 28 juin 2007 - YnetNews - Traduction : JPP


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.