Territoires Palestiniens Occupés : 600 villageois risquent d’être à nouveau déplacés de force

Al-Walaje (Cisjordanie) - Presque tous les habitants palestiniens (où leurs descendants) du village d’Al-Walaje ont été déplacés lors de la guerre israélo/arabe de 1948 et beaucoup d’entre eux risquent encore une fois d’être déplacés de force cette fois-ci pour faire place à une nouvelle colonie israélienne et à la construction de la Barrière de Séparation israélienne en Cisjordanie.

Environ 600 personnes, tous réfugiés enregistrés auprès de l’UNRWA, vivent dans la section d’Ein Jwesia d’Al-Walaje. Aujourd’hui beaucoup de ces Palestiniens sont inquiets car ils risquent de perdre et leurs maisons et leurs terres.

Amin al Atrash a reçu deux ordres de démolition pour sa maison familiale - Photo : Shabtai Gold/IRIN

« J’ai deux ordres de démolition qui planent sur ma maison » dit Amin al-Atrash d’Ein Jwesia.

« Au fil des années, environ 30 maisons ont déjà été détruites dans le village » ajoute-t-il.

« Tous les habitants sont enregistrés en tant que réfugiés et leur cas est suivi de près par les agences des Nations Unies mais les membres de l’organisation craignent que leurs efforts soient « trop minces et arrivent trop tard ».

Le point de vue d’Israël

Shlomo Dror du ministère de la défense, dit que les maisons sont démolies car illégales. « C’est la loi » dit-il.

Mais il est sûr que les villageois pourront toujours atteindre leurs terres.

« Ils recevront des permis » dit-il. « Nous trouvons toujours des options pour les gens qui sont déconnectés de leurs terres ».

Mais les villageois disent qu’ils préféreraient pouvoir avoir accès à leurs terres sans avoir à passer par des complications bureaucratiques et s’inquiètent des incertitudes sur la manière de fonctionner du système dans l’avenir.

« Graves préoccupations »

« La situation des personnes vivant à Al-Walaje nous préoccupe beaucoup » dit une officielle de l’UNRWA qui suit de près le cas du village.

« Ces habitants sont des réfugiés de 1948 (qui ont quitté à la création de l’état d’Israël). Ils risquent de tout perdre une fois encore et de subir à nouveau le traumatisme d’un autre déplacement si leurs maisons sont détruites » a ajouté l’officielle.

La guerre de 1948 a divisé le village en deux, la partie résidentielle connue sous le nom de ?vieux Walaje’ passant sous le contrôle israélien.

Les habitants d’al-Walaje seront déportés pour libérer la place pour une nouvelle colonie juive et l’extension du Mur d’Apartheid - Photo : Tom Spender/IRIN

Quelques 600 habitants avaient fui la région alors que 1.000 personnes ont recommencé leurs vies sur les terres agricoles voisines qui étaient à l’époque sous l’administration jordanienne.

« Tout le monde nous avait promis que nous pourrions retourner dans notre village » dit al-Atrash. « Mais nous n’avons jamais eu le droit de le faire ».

En 1967, Israël a annexé la moitié des parties restantes de Walaje en même temps que Jérusalem Est qu’elle considère partie intégrante de l’état juif.

Puisque les habitants de Walaje détiennent des cartes d’identité cisjordaniennes, ils n’ont pas le droit d’entrer à Jérusalem sans permis délivrés par Israël. Mais néanmoins, étant donné que des sections importantes de Walaje sont à l’intérieur de la Jérusalem municipale, les villageois sont confrontés à une situation absurde.

« Des gens ont été arrêtés parce qu’ils étaient dans Jérusalem sans le permis adéquat et ce, alors même qu’ils étaient dans leurs propres maisons » a expliqué al-Atrash.

Démolitions commencées en 1985

Les problèmes des habitants ont commencé en 1985 quand les autorités israéliennes ont commencé à démolir des maisons. Les problèmes sont allés en s’accentuant en 2004 quand les plans pour construire une nouvelle colonie juive et la Barrière sur certaines parties de Walaje annexé à Jérusalem ont été annoncés.

« La plus grande partie des terres agricoles vont être derrière le Mur et seront déconnectés du village » dit Shawki Issa, un avocat qui a aidé à combattre les ordres de confiscation de terres.

« Ce village n’a plus de futur, entouré de colonies et de murs. » dit-il.

La nouvelle colonie, Givat Yael, est conçu pour entourer le village sur trois côtés tandis qu’une autre colonie, déjà construite, bloque le village sur le quatrième côté.

« Ce que cette nouvelle colonie fera à leur vie, elle va complètement les étouffer, ruiner l’existence paisible de ce village » dit Meir Margolit qui était auparavant membre du Conseil Municipal de Jérusalem et qui travaille maintenant avec les habitants autour de leurs droits au logement.

Al-Atrash que déjà beaucoup de jeunes quittent maintenant le village car ils n’ont simplement plus aucun endroit pour vivre étant donné que les terrains constructibles sont aujourd’hui très réduits.

28 juin 2007 - IRIN - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/Report.aspx...
Traduction : Ana Cléja