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L’OLP révèle les détails du plan Kerry

jeudi 30 janvier 2014 - 07h:36

Middle East Monitor

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Le secrétaire du Comité exécutif de l’OLP a révélé les détails du plan de John Kerry pour les négociations israélo-palestiniennes. Yasser Abed Rabbo s’est exprimé devant le journal Al-Hayat de Londres.

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John Kerry, qui n’a pas peur du ridicule, est avant tout préoccupé des intérêts israéliens - Photo : Reuters

Selon Abed Rabbo, la proposition du secrétaire d’’État américain inclut la reconnaissance palestinienne d’Israël comme un État juif, l’établissement d’une partie de Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine, une solution au problème des réfugiés conformément à la vision de l’ancien président américain Bill Clinton, le maintien du contrôle israélien sur les grands blocs de colonies et le déplacement des autres implantations coloniales en Israël, le contrôle d’Israël sur les passages frontaliers et l’espace aérien, et la présence de forces militaires d’Israël, de Jordanie, des États-Unis et de Palestine à la frontière.

« Les Israéliens auraient également le droit de ’poursuite’ à l’encontre des fugitifs ou des suspects dans l’État palestinien », a-t-il révélé . « Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté ces idées parce qu’il veut s’approprier toute la terre qu’il veut et qu’il refuse de discuter de la question de Jérusalem. Il refuse également l’intervention de toute autre partie en matière de sécurité , même si ce sont les États-Unis. »

Le responsable de l’OLP a souligné que cette façon de penser est inacceptable. « Nous, les Palestiniens, avons été plus que clairs sur cette question. Nous avons déclaré à maintes reprises que nous rejetons la notion de soi-disant patrie nationale pour les Juifs en Palestine historique, ou le concept d’un ’Grand Israël’. Netanyahu a fait comprendre que non seulement il veut légitimer le récit national-sioniste et l’expulsion des Palestiniens en 1948, mais aussi les projets coloniaux israéliens qui visent à imposer le rêve sioniste d’un Grand Israël ».

Les dispositifs de sécurité

En ce qui concerne les questions de sécurité, Abed Rabbo a déclaré que l’on parle de mesures de sécurité potentielles et des normes selon lesquelles ces dispositions seront exécutées. « Ces mesures resteraient en place de nombreuses années et sont censées être soumises à l’amélioration de la performance de la sécurité palestinienne. Cependant, cela finira par être contrôlé par Israël, qui maintiendra son contrôle même si l’Amérique a promis de rester impliqué puisque ces dispositions sont liées au fait qu’Israël devrait se retire de certaines zones, notamment la vallée du Jourdain. »

Ces mesures de sécurité, selon lui, vont maintenir les installations militaires israéliennes au sommet des montagnes et permettre le contrôle de l’espace aérien palestinien. Israël conservera le droit de survoler le territoire palestinien, s’il estime qu’il existe une menace à la sécurité imminente. « A ce stade, un semblant de souveraineté ou d’unité géographique palestinienne sera complètement mis en lambeaux », a averti Abed Rabbo.

Les colonies, Jérusalem et les réfugiés

Il a fait remarquer qu’il y a eu de nombreuses discussions sur les vastes blocs de colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Des rumeurs suggèrent que Israël veut louer des unités de peuplement de colons dans le cas où un État palestinien est mis en place. Ce que cela signifie, selon lui, c’est que les colonies resteront comme elles sont et les colons continueront à y vivre en tant que citoyens israéliens ayant un statut spécial dans l’État palestinien.

« Selon Israël, Jérusalem n’est pas négociable et restera sous complet contrôle israélien, comme sa capitale indivisible, » a-t-il expliqué. « Les Palestiniens escomptent établir leur future capitale à Jérusalem, mais, du point de vue d’Israël, Jérusalem s’étend de Ramallah à Bethléem et jusqu’à la frontière vallée du Jourdain. Aussi, il pourrait facilement faire valoir que Abu Dis ou Kufr Aqab pourraient être nommées comme la capitale palestinienne à venir. »

En ce qui concerne les réfugiés palestiniens, a déclaré le responsable de l’OLP, il y a quatre résultats possibles, comme dans les idées du président Clinton, l’une d’elles suggérant le retour d’un nombre limité de réfugiés, ce qui serait inscrit dans la loi israélienne.

La position de l’Autorité palestinienne

Selon Abed Rabbo, l’Autorité palestinienne ne peut accepter aucune de ces solutions, d’autant plus que Netanyahu ne veut aucune présence arabe à Jérusalem et rejette catégoriquement le droit au retour des réfugiés.

« Netanyahu ne veut pas la participation d’un tiers, américain ou non - américain, dans aucun de ses accords de sécurité dans la vallée du Jourdain, même si celle-ci reste sous contrôle israélien. Il veut que toutes les décisions soient des décisions israéliennes et à en juger par nos tentatives précédentes dans le passé, la moindre de nos tentatives pour respecter un plan ou un calendrier sera complètement ignorée par Israël », a-t-il noté. Israël et l’Amérique affirment que le peuple palestinien sera en mesure d’obtenir un territoire équivalent à celui de la Cisjordanie avec les frontières de 1967 par des échanges de terres. « Je ne comprends pas comment cela est possible avec les blocs de colonies, les zones de sécurité israéliennes et le mur de l’apartheid, qui divise complètement les régions de l’est et de l’ouest de la Cisjordanie. Nous sommes censés croire que nous pouvons gagner du terrain à travers des échanges de terres ? C’est impossible. »

Les échanges de population

Le vétéran de l’OLP décrit les Israéliens qui suggèrent « les échanges de populations » pour accompagner les échanges de terres, comme « des racistes », en soulignant que l’organisation n’acceptera pas ces échanges.

« Les Arabes palestiniens vivant en Israël ne sont pas des colons, » a-t-il souligné. « Ils ne sont pas arrivés en Israël par une invasion ou par la migration. Ils sont les propriétaires de cette terre et personne ne peut les arracher de leurs maisons. Échanger des colons contre des Arabes israéliens signifierait échanger des citoyens israéliens contre des citoyens israéliens... Comment est-ce possible ? » Pour Abed Rabbo, ceci prouve que le gouvernement israélien ne considère pas les Arabes comme de véritables citoyens de l’État. « Il les considère comme des citoyens de deuxième ou troisième catégorie, n’ayant aucun droit, ce qui est absolument raciste. Ils cherchent à nettoyer ethniquement ce territoire plus qu’ils ne veulent échanger des terres. »

C’est le cadre dans lequel la plupart des idées ont été discutées, dit Abed Rabbo . « Nous n’avons pas de documents officiels pour le prouver, mais l’information a filtré d’Israël d’une manière ou d’une autre. »

Les motifs du refus israélien

Il n’est pas surpris qu’Israël rejette la plupart des propositions pour la simple raison qu’il veut s’approprier autant de terres que possible dans la Cisjordanie occupée et maintenir un contrôle absolu, en particulier dans les zones de sécurité. Cela donnerait à Israël le « droit » d’intervenir pour protéger les colonies, ce qui signifierait également qu’il a le contrôle des réseaux routiers qui y mènent.

« Nous sommes confrontés à un ultimatum , a-t-il ajouté. « Nous ne sommes pas confrontés à deux options différentes, avec différentes formules que nous pouvons accepter ou refuser. Et toutes les tentatives pour édulcorer le vocabulaire de ces accords au lieu de critiquer leurs défauts, nous conduiront à la catastrophe. »

Il a exclu toute responsabilité de la part des Palestiniens si le plan de Kerry venait à échouer. « Le jeu du blâme ne nous concernent pas et nous n’en faisons pas cas dans notre réflexion politique. Qui peut nous reprocher de vouloir que notre pays repose sur les frontières de 1967, et ait Jérusalem-Est comme capitale, et de vouloir aussi une juste et bonne solution pour le problème des réfugiés ? »

Bien que John Kerry « a fait de son mieux » pour rendre les propositions acceptables pour les deux parties, fait valoir Abed Rabbo, il semble qu’il a commencé par la lecture de la position israélienne puis accepté les assurances verbales, générales, vagues et ambiguës que Netanyahu donne généralement à quiconque il rencontre. Il a dû les interpréter sous une certaine forme et quand il a regardé la copie définitive, il a réalisé qu’il y a deux positions israéliennes différentes. »

Selon lui, Netanyahu a entraîné Kerry dans une discussion sur les questions de sécurité en premier, et Kerry est tombée dans le panneau, pensant que cela allait conduire à une percée importante dans les négociations et ouvrir la voie à la discussion sur d’autres questions. « À sa grande surprise, il a découvert que les Israéliens veulent utiliser la sécurité comme prétexte pour justifier leurs ambitions expansionnistes », a conclu Abed Rabbo. « C’est ce qui explique comment et pourquoi nous nous retrouvons dans l’impasse actuelle. »

26 janvier 2014 - Middle East Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
https://www.middleeastmonitor.com/n...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib


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