Khalil Kafarna, 34 ans, jeune père d’une famille de onze personnes, habite à Beit Hanoun dans le Nord de la Bande de Gaza. Cette famille, dont les membres (cinq filles et quatre garçons) sont encore très jeunes, vit dans des conditions d’extrême précarité.

Leur maison est composée de deux pièces, avec, en plus, une cuisine dans un état pitoyable, et des toilettes totalement insalubres. Elle est située dans une zone marginalisée de Beit Hanoun, tout près de la frontière militaire avec Israël.

Comme la plupart des maisons aux alentours, cette maison n’a qu’un toit en tôle et des portes sommaires, les fenêtres n’étant recouvertes que de draps et vêtements, laissant la maison extrêmement vulnérable à la pluie et à l’atmosphère glaciale de cet hiver.

L’hiver 2013/2014 s’est déjà montré désastreux pour la population de Gaza, alors que la saison hivernale n’est qu’à ses débuts. Des tempêtes glaciales et des pluies d’une force jamais vue dans les annales de Gaza se sont abattues sur la population entière de cette terre minuscule. Le froid et le gel (relativement inconnus dans la bande côtière au climat doux) ont été particulièrement rigoureux et dramatique cette année.

Des conditions climatiques extrêmes comme celles-ci sont un fardeau supplémentaire qui s’ajoute aux autres difficultés que rencontre la population, déjà étouffée par le blocus imposé par Israel depuis juillet 2007 – depuis presque 6 ans et demi ! L’impact de ces conditions météorologiques sans précédent ont été dévastatrices pour toute la population, composée majoritairement de jeunes et d’enfants.

Au bout de quatre jours de pluies torrentielles et glaciales menant à de nombreuses inondations, les Nations Unies ont déclaré Gaza « zone sinistrée ».

Plus de 5000 personnes ont été évacuées de leurs maisons et ont été installées dans des abris un peu plus secs ou des écoles. Deux personnes ont perdu la vie et 108 autres personnes ont été blessées.

La maison de la famille de Kafarna est située à côté d’une petite vallée tranquille qui se transforme en petite rivière chaque hiver. Le mur qui protégeait la maison et toutes les autres maisons aux alentours a cédé sous les pluies torrentielles et s’est effondré. Comme 3000 autres maisons, la maison des Kafarna a été inondée, laissant la famille de onze personnes piégée dans une seule des deux pièces de la maison – et ceci durant quatre jours. La famille souffre du froid et de l’obscurité en raison des coupures d’électricité fréquentes et longues.

Le mois dernier, le manque de carburant a contraint la seule centrale électrique à ne fournir que six heures d’électricité par jour – au maximum…

« Essayer d’échapper aux inondations n’a pas été une chose facile avec une famille nombreuse. Nous ne nous attendions pas à ce genre de vent et de pluie glaciale, exceptionnellement forte cette année », a dit Khalil.

En temps de crise, comme celle-ci, il est très difficile pour des parents d’offrir à leurs enfants la sécurité dont ils auraient besoin, étant donné que les parents eux-mêmes ne se sentent pas en sécurité dans une situation si critique.

La famille Kafarna fait partie de ces dizaines de familles, de cette région, qui ont été exposées aux inondations et à cette tempête – qui a détruit et/ou endommagé leurs moyens de subsistance (habitat/ateliers…).

Décembre 2013 - Vous pouvez consulter cet a&rticle à :
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Transmis par Ayman Qwaider