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Tout en libérant 26 Palestiniens prisonniers, Israël accélère la colonisation

jeudi 31 octobre 2013 - 07h:15

Al-Akhbar

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Israël a libéré ce mercredi 26 prisonniers palestiniens purgeant de longues peines, dans le cadre des engagements pris pour la reprise de discussions israélo-palestiniennes sous patronage américain, mais en annonçant en même temps une accélération de la construction de colonies illégales dans Jérusalem-Est sous occupation.

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L’ex-prisonnier palestinien Hazem Shubeir baise la main de son père, à son arrivée à son domicile de Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza, le 30 Octobre 2013 - Photo : AFP - Said Khatib

L’initiative a été dénoncée par l’Autorité palestinienne, qui a déclaré qu’elle « « détruisait le processus de paix. »

Les plans annoncés visent à construire 1500 maisons supplémentaires pour colons dans le secteur est de la ville, et ils ont été dévoilés presque immédiatement après qu’Israël ait commencé à libérer 21 prisonniers en Cisjordanie et cinq autres dans la bande de Gaza.

Le scénario était quasi identique à celui du 13 Août , quand un premier lot de 26 prisonniers avaient été libérés et qu’Israël avait annoncé la construction de plus de 2000 nouveaux logements de colons, pour la plupart à Jérusalem-Est .

« Le Premier ministre (Benjamin Netanyahu ) et le ministre de l’Intérieur ( Gideon Saar) se sont entendus sur quatre plans de construction à Jérusalem », a déclaré une source israélienne à l’AFP, confirmant une information de la radio militaire.

L’annonce a été chronométré de façon à masquer les manchettes prévisibles mettant l’accent sur ​​les célébrations en Cisjordanie et à Gaza après que les 21 prisonniers soient ramenés libres dans leurs territoires d’origine respectifs, peu après une heure dans la nuit.

En Cisjordanie, des milliers de personnes sont venues pour accueillir les 21 détenus lors d’une cérémonie officielle au complexe présidentiel de Mahmoud Abbas à Ramallah, criant des slogans et agitant des drapeaux, photographiant l’instant sur ​​les téléphones portables.

Les prisonniers ont quitté la prison d’Ofer dans deux minibus aux vitres teintées, selon, un correspondant de l’AFP. Ils ont été conduits au checkpoint de Beitunia où des feux d’artifice ont illuminé le ciel nocturne alors qu’ils goûtaient à la liberté, pour la première fois depuis 20 ans ou plus.

Après des retrouvailles émouvantes avec leurs parents, beaucoup d’entre eux ont été transportés à travers la foule sur les épaules des gens rassemblés.

Le prisonnier libéré Riziq Salah a déclaré que sa liberté retrouvée était entachée par les emprisonnements qui se poursuivaient pour ses frères palestiniens, a rapporté l’agence Ma’an news.

« « J’ai vécu avec mon épouse cinq ans, mais avec mes compagnons de cellule, j’ai vécu 21 années, les voyant 24 heures par jour, » a-t-il déclaré à la télévision palestinienne.

« Il n’y aura pas d’accord (de paix ) si un seul prisonnier palestinien reste derrière les barreaux », a déclaré Abbas [ex-président palestinien] à la foule, se référant aux quelque 5000 détenus Israël détient toujours prisonniers [en otages].

A Gaza , les cinq ex-détenus ont été accueillis par des centaines de parents et de sympathisants alors qu’ils apparaissaient à travers le passage d’Erez et entraient dans le territoire assiégé, donnant le départ d’importantes célébrations jusque tard dans la nuit.

L’accélération de la colonisation a été évoquée la semaine dernière par un haut responsable israélien qui avait déclaré que l’annonce attendue sur une nouvelle phase de constructions, avait été convenue à l’avance avec les Palestiniens et les Américains.

Mais Abbas, s’exprimant peu de temps avant l’annonce officielle israélienne, a catégoriquement nié le fait.

« Certains ici, qui vivent parmi nous, disent que nous avons convenu un accord (de libérer les prisonniers) en échange de la construction de colonies, et je leur dis de se taire », a déclaré l’ex-président palestinien.

Mercredi, le porte-parole d’Abbas, Nabil Abou Roudeina, a condamné cette décision , affirmant qu’elle « détruisait l’[inexistant] processus de paix et que c’était un message à la communauté internationale prouvant qu’Israël est un pays qui ne respecte pas le droit international. »

Tous les 26 prisonniers ont été condamnés pour avoir tué des Israéliens, la plupart des attaques remontant à avant les accords d’Oslo de 1993, qui ont cédé aux Palestiniens une autonomie sous tutelle israélienne, sans ouvrir la voie à un État indépendant.

Plus tôt cette année, Netanyahu a accepté de libérer 104 prisonniers dans une initiative qui a facilité le retour à des pourparlers directs à la fin de juillet, mettant fin à une absence de discussions de trois ans.

Le premier lot de prisonniers a été libéré le 13 août , et une troisième série de 26 autres détenus est prévue pour décembre, selon les responsables palestiniens. Le dernier groupe doit être libéré en mars 2014.

Les discussions en cours sont menées sous black-out médiatique imposé par les États-Unis, mais un haut responsable palestinien a déclaré mardi qu’Israël avait adopté des positions extrémistes et que les discussions n’avaient jusqu’ici produit « aucun progrès tangible ».

« La position actuelle des interlocuteurs israéliens est la pire depuis plus de 20 ans », a déclaré Yasser Abed Rabbo, secrétaire général de l’ Organisation de libération de la Palestine.

Bien qu’Israël soit engagé dans des discussions en direct avec les Palestiniens, la libération des prisonniers a suscité des tensions au sein de la coalition dirigée par Netanyahu, le premier ministre décrivant la décision de les libérer comme « l’une des plus difficiles » qu’il ait jamais faites.

Des sentiments similaires ont été exprimés par le ministre de la Défense Moshe Yaalon .

« Ces derniers mois, nous avons été confrontés à des circonstances diplomatiques sensibles et de lourdes considérations stratégiques qui nous obligent à prendre des mesures difficiles et douloureuses », a déclaré un communiqué de son cabinet.

« Ce n’est pas une situation en noir et blanc. C’est très complexe et cela nous oblige à être prudents et responsables, et d’avoir aussi une vision à long terme », a-t-il dit.

Danny Danon, adjoint de Yaalon s’est opposé ouvertement à la libération des prisonniers.

« Je pense que c’est une erreur », a-t-il déclaré à des journalistes .

Environ 2000 Israéliens se sont rassemblés devant la prison d’Ofer lundi, scandant des slogans comme « Mort aux terroristes ! » et brandissant des pancartes où l’on pouvait lire : « Sommes-nous fous ? Nous libérons des meurtriers ! », a indiqué l’agence Ma’an .

Parmi les manifestants se trouvait le ministre du Logement israélien Uri Ariel, un fasciste et raciste pur et dur de l’extrême-droite nationaliste israélienne, qui a promis d’accélérer encore plus la construction de colonies, en réponse aux libérations.

30 octobre 2013 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.eu


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