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Nous soutenons la révolution du peuple syrien - Non à une intervention étrangère

mercredi 4 septembre 2013 - 07h:02

Collectif (Égypte - Syrie - Iraq - Maroc - Liban)

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Déclaration : Socialistes révolutionnaires (Égypte) – Courant de la gauche révolutionnaire (Syrie) – Union des communistes (Iraq) – Al-Mounadil-a (Maroc) – Forum socialiste (Liban)

Non à toutes les formes d’interventions impérialistes, que ce soit par les États-Unis ou la Russie.

Non à toutes les formes d’interventions confessionnelles réactionnaires, que ce soit par l’Iran ou les pays du Golfe.

Non, à l’intervention du Hezbollah, qui mérite le maximum de condamnations.

A bas toutes les illusions sur la frappe militaire étatsunienne imminente.

Ouvrons les dépôts d’armes au peuple syrien, pour combattre pour la liberté, la dignité et la justice sociale.

Victoire pour une Syrie libre démocratique et à bas la dictature d’Assad et toutes les dictatures à jamais.

Longue vie à la révolution du peuple syrien.

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Plus de 150 000 personnes ont été tuées, des centaines de milliers blessées et invalides, des millions de personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie. Des villes, des villages et des quartiers ont été anéantis totalement ou partiellement, par l’utilisation de toutes sortes d’armes, dont des avions de combats, des missiles Scud, des bombes et des chars d’assaut, tous payés par la sueur et le sang du peuple syrien. Cela sous prétexte de défendre la patrie et de parvenir à un équilibre militaire avec Israël (dont l’occupation de la terre syrienne est, en réalité, préservée par le régime syrien qui a été incapable de riposter à aucune des agressions continuelles israéliennes).

Pourtant, malgré les énormes pertes citées ci-dessus, affectant tous les Syriens, et la calamité qui leur est infligée, aucune organisation internationale ou pays important – ou moins important – n’a ressenti la nécessité d’apporter sa solidarité concrète ou son soutien aux Syriens dans leur combat pour leurs droits les plus fondamentaux, la dignité humaine, et la justice sociale.

La seule exception est venue de certains pays du Golfe, plus précisément du Qatar et de l’Arabie saoudite. Cependant, leur but était de contrôler la nature du conflit et de l’orienter dans une direction confessionnelle, déformant la révolution syrienne, avec l’objectif de la faire avorter, reflétant leur plus grande peur que la flamme révolutionnaire n’arrive à leurs côtes. Ainsi ils ont soutenu les groupes obscurantistes takfiris, venant pour la plupart des quatre coins du monde pour imposer leur vision grotesque de règles basées sur la charia islamique. Ces groupes ont été impliqués, maintes et maintes fois, dans des massacres effroyables contre les citoyens syriens qui s’opposaient à leurs mesures répressives et à leurs agressions dans les zones sous leur contrôle et sous leur agression, avec comme exemple récent, les villages de la campagne de Lattaquié.

Un grand bloc de forces hostiles, de partout dans le monde, conspire contre la révolution du peuple syrien, qui a éclaté en tandem avec des soulèvements qui se sont étendus dans une grande partie de la région arabe et du Maghreb au cours des trois dernières années. Les soulèvements des peuples avaient pour objectif de mettre fin à des antécédents de brutalité, d’injustice et d’exploitation, et à acquérir les droits à la liberté, à la dignité, et à la justice sociale.

Cependant, cela n’a pas fait que défier les dictatures violentes de la région, mais aussi la plupart des forces impérialistes qui cherchent à perpétuer le vol des richesses de notre peuple, et encore les différentes classes et forces réactionnaires dans ces régions et les pays voisins.

Pour ce qui est de la Syrie, l’alliance qui combat la révolution du peuple comprend une multitude de forces confessionnelles réactionnaires, guidées par l’Iran et des milices confessionnelles en Iraq, et, ce que nous regrettons beaucoup, par la force de frappe du Hezbollah, lequel se noie dans le bourbier de la défense d’un régime dictatorial profondément corrompu et criminel.

Cette malheureuse situation a également frappé une partie importante de la gauche traditionnelle arabe ayant des racines staliniennes, que ce soit en Syrie même, ou au Liban, en Égypte, dans le reste de la région arabe – et dans le monde – une gauche manifestement partiale au profit de l’alliance misérable qui entoure le régime Assad. La justification en est que certains le voient comme un régime « déterminé » ou même comme une « résistance », malgré sa longue histoire – tout au long de sa présence au pouvoir – de préservation de l’occupation sioniste du plateau du Golan, malgré sa répression sanglante constante des différents groupes qui résistent à Israël, palestiniens ou libanais (ou syriens), et qu’il reste inactif et servile, depuis la guerre d’octobre 1973, devant les agressions israéliennes des territoires syriens. Ce parti pris aura de graves conséquences sur la position des Syriens ordinaires à l’égard de la gauche en général.

Les Nations-Unies, et le Conseil de Sécurité en particulier, ont été incapables de condamner les crimes d’un régime que le peuple syrien a continuellement et pacifiquement rejeté pendant plus de sept mois, pendant que les balles des snipers et les shabbihas (groupes d’hommes armés en civil) abattaient les manifestants, un par un, et jour après jour, et pendant que les militants les plus influents étaient mis en détention et soumis aux pires tortures, et éliminés dans les prisons et centres de détention. Pendant tout ce temps, le monde est resté totalement silencieux et dans un état de négativité totale.

La situation a persisté avec une petite différence après que le peuple en révolution a décidé de prendre les armes et l’émergence de ce qui est devenu l’Armée de libération syrienne (ALS) – dont le commandement et les soldats viennent, dans une large mesure, de l’armée régulière. Cela a conduit à une escalade atroce dans les crimes par le régime.

L’impérialisme russe, le plus important allié du régime baasiste de Damas, qui lui apporte toutes sortes de soutiens, reste à l’affût pour bloquer toute tentative de condamnation de ces crimes au Conseil de Sécurité. Les États-Unis, d’un autre côté, ne voit aucun vrai problème dans la poursuite du statu quo, avec toutes ses conséquences évidentes et la destruction du pays. Et ce, malgré les menaces et intimidations utilisées par le Président US, à chaque fois que quelqu’un dans l’opposition soulève la question de l’usage des armes chimiques par le régime, jusqu’à la récente escalade où il a considéré que la « ligne rouge » avait été franchie.

Il est clair qu’Obama, qui donne l’impression qu’il ira de l’avant (on est le 31 août - ndt) avec ses menaces, ressentirait un profond embarras s’il n’agissait pas, compte tenu d’un impact négatif non seulement sur le Président mais aussi sur l’image de l’État puissant et arrogant qu’il dirige, aux yeux des pays vassaux arabes et du monde entier.

La frappe imminente contre les forces armées syriennes est dirigée essentiellement par les États-Unis. Cependant, elle survient avec la bonne compréhension et la coopération de pays alliés impérialistes, même sans la rationaliser avec cette farce habituelle de la légitimité internationale (à savoir les décisions des Nations-Unies qui étaient, et sont toujours, l’expression des intérêts des grandes puissances, qu’elles soient en conflit ou alliées, selon les circonstances, les différences et les équilibres entre elles). En d’autres termes, la frappe n’attendra pas le Conseil de Sécurité en raison du veto à prévoir de la Russie et de la Chine.

Malheureusement, beaucoup dans l’opposition syrienne parient sur cette frappe et sur la position des États-Unis en général. Ils croient que cela va leur créer une occasion pour s’emparer du pouvoir, et passer outre le mouvement et les masses et leurs décisions indépendantes. Il n’est pas surprenant, dès lors, que les représentants de cette opposition et l’ALS n’opposent aucune réserve quant à la fourniture d’informations aux États-Unis sur les cibles proposées pour la frappe.

Dans tous les cas, nous comprenons la situation comme suit :

  • L’alliance impérialiste occidentale frappera plusieurs positions et parties vitales de l’infrastructure militaire et civile en Syrie (avec nombre de victimes, comme d’habitude). Cependant, telles qu’annoncées, les frappes ne seront pas destinées à renverser le régime. Elles visent simplement à punir, selon les mots mêmes d’Obama, l’actuelle direction syrienne et à sauver la face à l’Administration US, après toutes les menaces à propos de l’utilisation de l’arme chimique.
  • Les intentions du Président américain de punir la direction syrienne ne découlent pas, d’une manière ou d’une autre, de la solidarité de Washington avec la souffrance des enfants morts dans les massacres de Ghouta, mais de son engagement pour ce qu’Obama appelle les intérêts vitaux des États-Unis et leur sécurité intérieure, en plus des intérêts et de la sécurité d’Israël.
  • L’armée syrienne et ses alliés régionaux, conduits par le régime iranien, n’auront très probablement pas assez de courage pour mettre en pratique ce qui semble être la menace par leurs hauts dirigeants que toute attaque occidentale sur la Syrie enflammera toute la région. Cette possibilité reste toutefois ouverte, comme option ultime avec ses conséquences catastrophiques.
  • L’agression occidentale imminente n’a pas pour but de soutenir la révolution syrienne, en aucune façon. Elle vise à pousser Damas à la table de négociation et à autoriser Bashar al-Assad à se retirer de sa position de premier plan, mais à garder le régime en place, tout en améliorant considérablement les conditions du renforcement de la position de l’impérialisme US dans la future Syrie, contre l’impérialisme russe.
  • La plupart de ceux qui participent à la mobilisation populaire permanente – et qui sont plus conscients, plus engagés sur des principes, et qui se consacrent à l’avenir de la Syrie et de son peuple – se rendent compte de cette réalité, de ses impacts, résultats, et ils agissent en conséquence ; la plupart de ceux-là contribueront à aider le peuple syrien à se choisir avec succès une direction vraiment révolutionnaire. Dans le processus du combat engagé qui se fonde sur les intérêts actuels et à venir de leur peuple, cela mènera à un programme radical conforme à ces intérêts, qui pourra être promu et mis en œuvre sur le chemin qui conduit à la victoire.


Socialistes révolutionnaire (Égypte) – Courant de la gauche révolutionnaire (Syrie) – Union des communistes (Iraq) – Al-Mounadil-a (Maroc) – Forum socialiste (Liban)

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31 août 2013 - Al Mansour - Traduction de l’arabe par Ghassan Makarem - de l’anglais par JPP


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