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Triangle des martyrs : retour des scènes de l’Intifada

lundi 23 avril 2007 - 05h:29

Ali Samoudi

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Jénine. Les enfants affrontent les soldats de l’occupation avec des pierres

Ali Samoudi, 21 avril 2007

Le déploiement intense des forces de l’occupation n’empêche pas la population du village le Triangle des martyrs, situé à l’ouest de Jénine, de sortir dans les rues et de monter sur les toits pour affronter ouverment les dizaines de soldats puissamment armés. De telles scènes rappellent les premiers jours de l’Intifada al-Aqsa.

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Des Palestiniens transportent le corps de Kamal Anan lors de ces funérailles le 22 avril, après qu’il ait été assassiné par un missile israélien - Photo : MaanImages/Hatem Omar

Les jeunes et les enfants, soutenus par les femmes, affrontent ouvertement les soldats de l’occupation et leurs balles, avec tout ce qui leur tombe dans les mains, des pierres, des morceaux de verre, des bouteilles. Les soldats étaient venus dès l’aube, pour lancer une nouvelle campagne de fouilles, à la recherche des militants et combattants de la résistance. La résistance de la population a contraint l’armée de l’occupation à faire appel à des renforts pour disperser la foule, mais en vain. La foule a réussi à empêcher les fouilles.

Ce soulèvement populaire indique le degré de mobilisation de la population et sa détermination à affronter l’occupation. Réveillée en plein sommeil par les bruits des bottes et des véhicules blindés, la population a vite pris le dessus en se mobilisant et se lançant contre les soldats.

Parallèlement à cette scène qui restera gravée dans les mémoires, d’autres forces de l’occupation se dirigeaient vers le quartier est du village où raconte Abdel Hakim Wishâhi que les forces de l’occupation ont tiré intensivement en pleine nuit tout comme elles ont fait exploser des bombes, puis les soldats se sont mis à crier, après s’être barbouillés de noir, pour faire peur à la population, lorsqu’ils entreraient dans les maisons.

Avant le lever du jour, le village "Triangle des martyrs" était transformé en caserne militaire. Les maisons ont été investies par le soldats, la population expulsée. de chez elle. Ibrâhîm Muhammad dit que les soldats ont utilisé des chiens policiers, quand ils ont pénétré chez lui, ils ont mis toute la famille dehors, pour interrogatire. Les soldats ont pris alors place près des fenêtres dans les maisons occupées, les armes dirigées contre toute personne qui bouge dans la rue.

Durant les fouilles, raconte Abdallah Wishâhî, les soldats ont intentionnellement humilié la population. Ils ont confisqué plusieurs cartes d’identité et ont obligé plusieurs jeunes à se tenir debout, le long d’un mur, pendant plusieurs heures. Ces actes ont gêné l’ouverture des écoles.

Les forces de l’occupation se sont dirigées vers la maison de Musa As’ous, prétendant que son fils Samer est recherché par les appareils sécuritaires israéliens. La mère de Samer raconte : ils nous ont demandé de sortir de la maison en quelques minutes, menaçant de sa destruction. Nous n’avions alors pas le choix, ils nous ont maintenus dehors, debout, gardés par de nombreux soldats. Mon mari s’est trouvé mal, il a perdu connaissance lorsqu’il a entendu les coups de feu et les bombes exploser à l’intérieur de la maison. Puis, les soldats ont kidnappé mon fils Ahmad et l’ont emmené et nous ont menacés de le tuer si Samer ne se rendait pas. Lorsqu’ils sont repartis, nous sommes entrés à la maison et avons découvert qu’ils avaient volé les bijoux.

Les forces de l’occupation ont échoué à attraper Samer, elles se vengent contre la population entière. Les habitants ont affirmé que les soldats tiraient des coups feu à l’intérieur des maisons pour détruire ce qui s’y trouve, de façon intentionnelle. Ils ont ensuite kidnappé 5 jeunes qui ont été emmenés avec eux, bien qu’ils ne soient pas recherchés. Ils ont également agressé plusieurs jeunes, leur donnant des coups.

Pendant plusieurs heures, les coups de feu s’entendaient sur la place principale du village. Les affrontements entre les jeunes et les forces de l’occupation se sont poursuivis jusqu’à leur retrait. Les soldats ont promis de revenir et de se venger. Mais jusqu’au dernier soldat retiré, les jeunes ont poursuivi leur résistance, lançant les pierres et affrontant l’occupation

Exécuté de sang-froid par l’occupation : la population de Qabatieh témoigne

Ali Samoudi, 19 avril 2007

La décision de l’exécution fut prise à l’avance par les appareils de la sécurité israélienne. Ils voulaient tuer le jeune Ashraf Mahmud Hanaysha, 24 ans, du village de Qabatieh, dirigeant des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, bien qu’ils pouvaient l’arrêter sans l’exécuter.

Les récits des témoins de ce crime commis par les unités de musta’ribin (israéliens déguisés) vêtus en civils, qui se sont infiltrés dans le village en tirant des coups de feu sur Hanaysha, sont nombreux. L’un des médecins qui a reçu sa dépouille à l’hôpital du martyr Khalil Slayman, dit que son corps est troué de plus de dix balles, dans la tête, le coeur, la poitrine, et il est décédé rapidement.

Détails du crime

Vers midi, dans le village Qabatieh, Ashraf a pris sa voiture avec quatre personnes pour se diriger à Jénine. Au même moment, des unités de musta’ribin se préparaient à le tuer. Elles arrêtent une voiture palestinienne et la confisquent et se cachent sur la route Qabatieh-Jénine, attendant le passage du résistant. Au milieu de la route, la voiture volée par les sionistes devance celle de Ashraf puis contourne pour lui faire face, vers le village "Triangle des martyrs".

Issam Nazzal, qui a vu toute la scène, étant chauffeur de taxi sur le trajet, raconte : "j’ai vu la voiture couper la route, trois personnes armées en sortent, elles étaient masquées et étaient vêtues en civil. D’autres membres de l’unité sont restés dans la voiture. Ceux qui sont sortis ont tiré des coups de feu en direction de la voiture de Hatayshe, qui a essayé de les éviter et de s’éloigner. Mais sa voiture s’est arrêtée.

"Lorsque la voiture d’Ashraf s’est arrêtée, les membres du commando ont demandé aux personnes s’y trouvantde sortir de la voiture, ils ont été jetés à terre. Mais apparemment, ils ont réussi à savoir qui était Ashraf. Ils l’ont troué de balles, directement. Les membres du commando ont piétiné les têtes des autres, puis ont tiré sans s’arrêter sur le corps de Ashraf. Ensuite, ils ont pris le corps et l’ont jeté en l’air, vers la route. Le commando s’est ensuite vite retiré du lieu du crime. Lorsque l’ambulance est arrivée, elle a emmenée le corps d’Ashraf à l’hôpital.

Une exécution

Issam Nazzal et les autres témoins qui se trouvés sur le lieu du crime ont affirmé qu’il s’agit bien d’une exécution, Nazzal ajoutant : "ils auraient pu très bien l’arrêter mais ils avaient probablement reçu l’ordre de l’assassiner".

Les institutions et organisations palestiniennes ont exprimé leurs vives inquiétudes après ce crime. Le mouvement Fateh a demandé aux institutions internationales, dans un communiqué, une enquête immédiate sur ce nouveau crime de l’occupation, où l’occupant a exécuté un militant après l’avoir arrêté. Il est devenu clair pour les organisations palestiniennes que l’occupation a repris la politique des exécutions et le travail des commandos infiltrés.

Les forces nationales et islamiques ont condamné ce nouveau crime et réclamé à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités en protégeant le peuple palestinien. Dans leur communiqué, les forces nationales et islamiques affirment que les forces de l’occupation ne se privent pas de commettre des crimes et des massacres, indiquant que l’assassinat de sang froid du martyr Hanayshe peut être considéré comme le début d’une série d’actes terroristes et sanguinaires que le gouvernement de l’occupation a l’intention de reprendre.

Les Brigades des martyrs d’al-Aqsa parlent, dans leur communiqué, de riposter à ce nouveau crime. Les Saraya al-Quds appellent à intensifier la lutte contre l’occupant tout comme les Comités de la résistance populaire qui ont déclaré que l’exécution est une déclaration israélienne claire qui vise le peuple palestinien. Le mouvement Hamas a dénoncé également ce nouveau crime et rappelant que la vague sanguinaire de l’occupant ne mettra pas fin à la résistance. Tous les groupes de la résistance ont insisté sur la nécessité d’intensifier la résistance et de dénoncer les crimes de l’occupation, et notamment la politique des exécutions.

Traduit par Centre d’Information sur la Résistance en Palestine


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