En tout cas, il est évident que les promesses du président syrien de réagir à toute nouvelle attaque sont prises au sérieux par les directions militaires et politiques à Tel Aviv.

Un soldat israélien de la Brigade Golani lors d’un exercice militaire sur le plateau du Golan, près de la frontière avec la Syrie, le 26 juin 2013.

(Photo : AFP/Jack Guez)

Le récent refoulement par l’armée syrienne des combattants de l’opposition réduits à battre en retraite pourrait conduire Israël à être plus déterminé à imposer sa propre conception de la dissuasion, quitte à utiliser d’autres moyens, y compris en poussant vers une victoire des insurgés, devenue improbable sinon impossible.

Dans le même temps, des actions et déclarations israéliennes indiquent que Tel Aviv ne veut pas d’une intervention directe, et même la craint, dans le conflit syrien. D’après leur attitude, l’opinion publique et les dirigeants en Israël considèrent que les risques d’une telle décision l’emportent sur les profits possibles. En effet, les répercussions d’une telle intervention pourraient être plus que ce qu’Israël peut en supporter.

On peut dire qu’Israël traite la question syrienne en partant de deux éléments. Le premier, il y a la menace liée au transfert d’armes stratégiques vers les ennemis d’Israël. Le second, il y a une guerre civile en Syrie, avec ses possibles retombées et implications. Malheureusement pour Tel Aviv, ces deux composantes se chevauchent.

En tout cas, il est évident que les promesses du président syrien de réagir à toute nouvelle attaque sont prises au sérieux par les directions militaires et politiques à Tel Aviv. Israël s’est jusqu’ici abstenu de s’impliquer en Syrie pour des raisons qui ont à voir avec le coût, la faisabilité, et les chances d’obtenir un résultat significatif. Cela étant dit, il reste difficile pour Israël d’imposer des lignes rouges au flux des armes stratégiques sans être entraîné dans une intervention directe.

En attendant, Israël est certain qu’une réaction syrienne est absolument inévitable s’il lançait une nouvelle agression sur le territoire syrien. Ce facteur, parmi d’autres, est forcément présent à l’esprit des preneurs de décision à Tel Aviv, et il a réussi jusqu’ici à dissuader les Israéliens.

Au cours des deux dernières semaines, plusieurs déclarations venant d’Israël ont montré une détermination pour continuer d’imposer une ligne rouge au transfert d’armes stratégiques depuis la Syrie vers le Liban. Mais, ces mêmes déclarations exprimaient une préoccupation quant à l’avenir, que ce soit sur la suite des évènements après une nouvelle attaque israélienne contre la Syrie, ou sur les attaques lancées par les ennemis d’Israël de Syrie ou d’ailleurs.

Les répercussions de toute nouvelle attaque israélienne contre la Syrie ne se limiteront pas à une réaction syrienne. Certes, Israël, avant de se résoudre à lancer une attaque, devra prendre en compte la réaction russe. Et l’une des réactions de la Russie pourrait bien être d’intensifier ses fournitures d’armes à la Syrie, tant en quantité qu’en qualité.

En tout cas, il est évident que les promesses du président syrien de réagir à toute nouvelle attaque sont prises au sérieux par les directions militaires et politiques à Tel Aviv. Aussi, la réticence d’Israël de ces dernières semaines à se lancer dans des frappes va-t-elle perdurer ?

7 juillet 2013 - Al-Akhbar - traduction : Info-Palestine