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Dévastation de Gaza, qui paie la facture ?

mardi 14 novembre 2006 - 11h:26

Shir Hever (AIC)

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Il y a une possibilité, réaliste, pour que la communauté internationale arrête de fournir indéfiniment son aide aux Palestiniens....

Le chagrin et le désastre ont pénétré la vie des Palestiniens de la Bande de Gaza, leurs morts continuent de s’accumuler à un rythme inquiétant. En de telles circonstances, habituellement, les questions économiques sont reléguées au deuxième plan. Comparée à la perte quotidienne en vies humaines à cause des agressions militaires israéliennes, une discussion sur les pertes monétaires et les dégâts des infrastructures peut apparaître mesquine ou inopportune.

Cependant, malgré le chagrin et l’indignation, nous devons aussi penser aux aspects matériels de la dévastation par Israël. La mort sous les bombardements israéliens est épouvantable, mais il faut aussi prendre en compte ceux qui meurent de malnutrition, par l’empoisonnement par l’eau ou la maladie - conséquences des dégâts économiques causés par ces bombardements. Avant même qu’Israël intensifie ses agressions, Gaza était en pleine crise économique. Le taux de pauvreté dans Gaza était estimé à 74 %, celui du chômage à 44 %, les salaires s’effondraient et la malnutrition progressait.

Depuis le début de l’opération militaire « Pluie d’été » par Israël et suivie de l’opération « Nuages d’automne », pratiquement tous les domaines de l’économie gazane ont été mis en péril par Israël. Les prix des denrées alimentaires ont fluctué de façon insensée avec la rareté actuelle de produits ; des expéditions d’aides ont été bloquées aux check-points israéliens ; des routes et des maisons ont été endommagées ; les lignes téléphoniques et pour l’électricité ont été débranchées.

La Bande de Gaza est actuellement assiégée par Israël, et tout mouvement, vers et depuis ce secteur, est bloqué par les armées de terre, de l’air et par la marine israéliennes. Gaza, qui n’a déjà pas les ressources pour son autosuffisance, ne peut plus répondre aux besoins élémentaires de ses citoyens en nourriture, en eau et en services de santé. La densité élevée de sa population, le manque d’eau et son infrastructure mutilée rendent Gaza encore plus dépendante de l’aide extérieure pour sa survie.

Tout en bombardant sans arrêt Gaza, Israël autorise un ravitaillement en aides humanitaires soigneusement contrôlé à rentrer dans la Bande. Cette aide - essentiellement de la nourriture - provient des donateurs internationaux et ne parvient aux Palestiniens dans Gaza qu’après qu’Israël ait prélevé ses impôts dessus. Israël tire ainsi profit des privations économiques qu’il crée dans Gaza.

Cependant, les aides ne font qu’atténuer le poids de la catastrophe humanitaire qui persiste dans tout le secteur. Sous les bombes israéliennes qui pleuvent, il ne peut y avoir pratiquement aucun développement économique. Ce qui signifie que l’économie palestinienne dans Gaza va continuer à se détériorer et sa dépendance de l’aide internationale s’accroître toujours plus.

N’oublions pas qu’aussi longtemps qu’Israël contrôlera la Bande de Gaza, il est tenu responsable du bien-être économique de la population palestinienne. Bien qu’Israël refuse cette responsabilité, Israël est redevable aux Palestiniens de Gaza, depuis 40 ans, en raison de l’arrêt de leur développement et de la destruction actuelle de l’économie palestinienne.

Il y a une possibilité, réaliste, pour que la communauté internationale arrête de fournir indéfiniment son aide aux Palestiniens. Et si l’aide internationale se tarit pendant qu’Israël continue à nier sa responsabilité, une famine massive se produira certainement. Cependant, si la communauté internationale précise qu’elle considère qu’Israël est entièrement responsable pour la Bande de Gaza, il devient douteux qu’Israël puisse continuer à y semer si facilement une dévastation d’une telle ampleur. Alors, il faudra qu’Israël paie finalement la facture, non seulement pour le coût des bombes qu’il largue, mais pour celui des infrastructures détruites par ces bombes.

Cela dit, il est évident que les questions humanitaires ne découragent pas Israël dans la perpétration de ces atrocités. Par conséquent, afin de faire cesser ces attaques, la meilleure démarche est de viser la politique économique du gouvernement, et de faire comprendre aux décisionnaires israéliens qu’ils ne peuvent continuer à participer à un commerce international normal tout en continuant d’attaquer les populations civiles.


Sources : quotidien Ha’aretz, PCHR, rapports de l’ONU et de la Banque mondiale.

Alternative Information Center (AIC) - Dimanche 12 novembre 2006
http://alternativenews.org/index.ph...


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