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Une nuit dans le camp de Jénine

mercredi 18 avril 2007 - 08h:39

Ali Samoudi - PNN

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" C’était une telle violation choquante et flagrante des droits les plus élémentaires. Voilà ce qu’ils ont fait. "

Une famille contrainte de sortir par grand froid pendant que les soldats israéliens détruisent leurs biens

Quand les voisins de Hourieh sont entrés dans sa maison et ont vu les dégâts, ils ressentirent un choc et une colère. Les forces israéliennes avaient investi la maison pendant des heures, gardé la famille en otage, dont une fille malade.

Le père de famille, Ahmed Farid Hourieh, pharmacien, relate les faits à PNN, « Comme à leur habitude, les soldats ont utilisé la provocation et les mesures punitives, sans épargner ma fille qui est très malade. Les soldats ont voulu que nous restions sous un froid extrême pendant qu’ils détruisaient tout ce que contenait notre maison. »

Les carrelages sont arrachés, les meubles criblés de balles, la farine, l’huile de cuisine et le riz éparpillés dans toute la cuisine. Hourieh dit : « Personne de notre famille n’est sur leur liste de "recherchés", ils n’ont arrêté personne. Ils ont agi délibérément et sans raison, même à leurs yeux. »

Il raconte. Il a été réveillé à 2 h du matin par les cris des soldats à sa porte « Ils nous disaient de quitter la maison immédiatement. Ils menaçaient de démolir la maison à coups de bombes, on s’est dépêché de réveiller tout le monde et de les mettre en sécurité. »

La maison se compose de 5 appartements, avec des enfants et des petits-enfants qui habitent dans chacun. « Quand j’ai ouvert la porte » dit Hourieh « je me suis trouvé face à au moins 40 soldats super équipés avec les armes pointées. Ils ont vérifié nos identités et nous ont fait sortir dans un froid très vif. »

Il y avait quelque 20 véhicules de l’armée dans le camp, attaquant le quartier en tirant au hasard. Hourieh dit : « Les soldats ont forcé les femmes, les petits enfants et les jeunes gens à s’asseoir sur le sol malgré le temps glacial. Mon épouse leur a donné le nom de l’enfant malade qui souffre de troubles au foie et aux reins. Elle leur a dit que dans le froid, ce seraut intolérable pour elle. Mais ils ont refusé de laisser l’enfant dans la maison. Ils ont refusé de laisser quiconque aller à la salle de bains alors que les heures passaient. Ma fille pleurait de douleur et ils ne voulaient pas qu’on bouge. »

Les forces israéliennes ont investi la maison avec des chiens. « Nous avons entendu des tirs puis les soldats ont commencé à interroger mes fils, disant qu’il y avait des personnes "recherchées" à l’intérieur de la maison. »

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Le camp de Jénine, après la sauvagerie israélienne d’avril 2002.

« Les soldats ont refusé de croire aux réponses de mes fils et ils ont passé quatre heures à fouiller et à saccager la maison. Ils ont touché à tout. Quand j’ai vu le résultat, les meubles brisés et les vêtements troués par les balles, les réfrigérateurs, les pots et les casseroles réduits en morceaux, la farine déversée partout, j’ai été incapable de me contrôler. C’était une telle violation choquante et flagrante des droits les plus élémentaires. Voilà ce qu’ils ont fait. »

Le fils le plus âgé, Iyad, déclare à PNN : « Il est clair que l’occupant n’a pas besoin de motif pour punir chaque famille palestinienne, tirant sur n’importe quoi, anéantissant nos sens et terrorisant les enfants. Ils détruisent tout ce qui fait nos vies maintenant sous le prétexte de rechercher des "wanted". Mais ils jettent l’huile et la farine de ma mère, ils tirent sur nos vêtements. Il est clair que par ses actes et son agression continuelle contre le camp de réfugiés de Jénine, l’occupant nous poursuit tous, de façon sinistre et épouvantable. »

Depuis le début du mois, comme depuis cinq ans, depuis la bataille et le massacre d’avril 2002, les forces israéliennes envahissent le camp de réfugiés de Jénine et ses maisons chaque jour.

Jénine, 14 avril 2007 -
http://english.pnn.ps/index.php?opt... - trad. : JPP


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