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Grâce aux pressions arabes et internationales, Khaled Mechaal est réélu à la tête du Hamas

dimanche 7 avril 2013 - 07h:51

Ahmed Al Dhaba

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Mechaal (Abou-Al-Walid) a été réélu lors de réunions secrètes tenues au Caire par le « Conseil de la Choura » (Conseil de concertation en arabe) du Hamas, malgré sa décision de ne pas se présenter pour un nouveau mandat. D’autres membres du bureau politique ont également été élus.

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Khaled Mechaal (Abou al-Walid)

Une source du Hamas a annoncé hier soir que la direction du mouvement a réélu Khaled Mechaal à la tête de son bureau politique pour quatre nouvelles années, lors d’une réunion tenue au Caire. Le choix de garder Abou-Al-Walid à la tête du bureau politique de Hamas fait suite à un consensus arabe et international, mettant fin aux prédictions des mois précédents sur l’éventuelle élection d’Ismaïl Haniyeh ou de Moussa Abou Marzouk à la tête du bureau politique.

Un responsable du mouvement de résistance Hamas a annoncé à « Al Akhbar » la réélection de Khaled Mechaal à la tête de son bureau politique « dans les heures qui suivent ». Cette source, qui a requis l’anonymat, a ajouté que le Conseil (de la Choura) allait désigner ce jour (hier) le président du bureau politique du mouvement lors de sa réunion au Caire », il pronostique la victoire de Mechaal après « que les membres du Conseil l’aient pressé de revenir sur sa décision de ne pas briguer un nouveau mandant ».

D’autre part, un important responsable du Hamas qui participait à la réunion du Caire a annoncé que « les élections se déroulaient de façon totalement démocratique, et que des surprises de dernière minute pourraient avoir lieu, par exemple l’élection du vice président Moussa Abou Marzouk ».

Abou Marzouk, sérieux concurrent face à Mechaal jouit d’un important appui au sein du mouvement, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ce même responsable a ajouté : « Abou Marzouk semble être le seul concurrent, à moins de surprises ; il était cependant convenu, conformément aux attentes arabes, internationales et nationales, qu’il ne se présente pas et ne présente pas d’autres candidats ». Il a également souligné que le choix de Mechaal « évitera à l’Égypte l’embarras que pourrait causer l’élection d’Abou Marzouk, particulièrement pour les frères musulmans en cette période sensible et critique » ; en effet, Abou Marzouk est actuellement installé en Égypte.

Mechaal qui occupe le poste de président du bureau politique du Hamas depuis 1996, avait annoncé l’an dernier qu’il ne comptait pas briguer de nouveau mandat, cette décision a été attribuée par certains observateurs à des différends au sein du Hamas du fait de la prise de position modérée de Mechaal envers les négociations entre l’autorité palestinienne et l’état sioniste et du processus de réconciliation avec Fatah dirigé par Mahmoud Abbas.

L’élection du président du bureau politique de Hamas aurait dû avoir lieu vers la fin de l’année dernière mais la direction a reporté les élections suite à la dernière guerre contre la bande de Gaza, en novembre 2012.

Une source a déclaré à Al Akhbar que Mechaal a été invité à garder son poste par une majorité des membres du Conseil, à cause de l’appui dont il bénéficie dans les rangs du mouvement, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Palestine, en plus de ses liens étroits avec des parties arabes et internationales. Mechaal gardera son siège provisoire dans la capitale qatarienne, Doha, selon des responsables du Hamas.

Les dirigeants du Hamas à l’intérieur et à l’extérieur des territoires palestiniens, ont afflué vers la capitale égyptienne ces derniers jours où ils se sont réunis pour choisir un nouveau président pour le bureau politique en présence d’Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement du Hamas à Gaza, en présence également de Khaled Mechaal. La même source a déclaré que la direction du mouvement opte pour le choix d’un président du bureau politique extérieur aux territoires palestiniens, pour une meilleure facilité de mouvement dans les capitales mondiales et pour échapper aux mains assassines de l’état sioniste.

Les observateurs s’attendaient à ce que Haniyeh gagne la bataille électorale, surtout après sa victoire écrasante à la tête du mouvement à Gaza, en plus du fait que Mechaal avait annoncé son intention de ne pas se présenter aux élections.

D’autre part, Haniyeh (ni aucun autre dirigeant du Hamas à Gaza) n’a pas nié son intention de briguer un poste de président à la tête du mouvement ; au contraire, Mahmoud Al-Zahar a déclaré que la présidence du bureau politique n’avait pas de limites géographiques, ce qui a laissé croire qu’un président, comme Haniyeh, pouvait être choisi de l’intérieur des territoires palestiniens.

Le système d’élection du Hamas est différent du reste des organisations palestiniennes. Le Hamas opte pour une stricte confidentialité dans le processus d’élection ; d’autre part, le responsable du bureau politique ainsi que ses membres sont choisis par le « Conseil » dont le nombre et l’identité de ceux qui le composent restent inconnus, ces derniers sont répartis également entre la bande de Gaza, la Cisjordanie, les prisons de l’occupation et l’extérieur.

En parallèle, une élection des membres du Comité Exécutif du mouvement (bureau politique) qui assisteront le président du bureau politique aura également lieu selon des sources du Hamas.

Le bureau politique est constitué de 15 membres provenant de Gaza, de 15 autres de Cisjordanie et enfin, moins de 15 membres proviennent de l’extérieur. Selon un dirigeant cofondateur du mouvement, l’ensemble de ces élections (présidentielle et membres du bureau) ont lieu conformément à un règlement intérieur, des commissions judiciaire et de surveillance supervisent le processus d’élection, les membres de ces commissions sont tous des experts, des spécialistes et des « frères » intègres et compétents.

On s’attend à ce que les résultats des élections du bureau politique du Hamas soient annoncés au plus tard fin avril 2013, selon les déclarations d’un membre du bureau Khalil Al Haya, qui a indiqué que les raisons du retard étaient dues à des dispositifs internes au mouvement et à la situation actuelle en Cisjordanie.

Par ailleurs, les résultats d’un sondage du Centre Palestinien de Recherches et d’Études Politiques ont indiqué un retour à l’équilibre interne entre Fatah et Hamas qui existait avant la dernière guerre contre Gaza, durant laquelle la popularité du Hamas et de son chef du gouvernement avaient chuté alors que la popularité du Fatah et de son président, Mahmoud Abbas, avait remonté.

Les résultats de ce même sondage ont aussi montré un fort affaiblissement de l’espoir de voir une réconciliation entre les deux mouvements. A savoir que 50 % des sondés pensent que la réconciliation et la restauration de l’unité nécessitent le renversement du régime aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie, ou du moins dans une des deux régions. Les résultats du sondage ont également montré que le pessimisme quant à la relance du processus de paix persistait après la visite du président étasunien Barack Obama.

2 avril 2013 - al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.al-akhbar.com/node/180407
Traduction de l’arabe par Fadhma Nsoumer


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