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Sous la dictature des Saoud, les opposants sont menacés de crucifixion

jeudi 28 mars 2013 - 06h:37

Al-Akhbar

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Ce mercredi, un procureur saoudien a requis « la mort par crucifixion » pour un religieux anti-gouvernemental dont l’arrestation l’été dernier, avait suscité dans le royaume ultra-conservateur des manifestations réprimées de façon meurtrière .

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François Hollande (accompagné du lamentable Fabius, en arrière-plan) et le roi Abdallah d’Arabie saoudite lors de leur rencontre à Djeddah, le dimanche 4 novembre 2012 - Pour Hollande, la dictature des Saoud, pour cruelle qu’elle soit, n’est pas un problème, du moment qu’on est dans le même camp... - Photo : Sipa

Sheikh Nimr al-Nimr, longtemps considéré comme un leader radical dans la province de Qatif à l’est du pays, a comparu lundi pour la première fois devant une cour depuis son arrestation en juillet.

Le journal Al-Hayat a déclaré mardi que le procureur avait exigé une haraba, une forme de punition islamique utilisée contre les voleurs et les escrocs, qui implique la crucifixion. Al-Hayat n’a pas nommé expressément l’accusé, mais il a mentionné des caractéristiques qui correspondent à celles de Nimr.

Le procureur, l’accusant de « soutien au terrorisme » et d’instigateur des troubles, a dit qu’il était coupable de « faire la guerre à Dieu », un crime dans la charia, ou loi islamique, qui implique automatiquement la peine de mort, a rapporté le quotidien al-Riyadh.

L’Arabie saoudite n’a pas de code juridique écrit et les juges ont un large pouvoir discrétionnaire pour rendre des verdicts basés sur leur interprétation de la charia et sans faire référence à des précédents.

La tension s’est déjà renforcée au cours de ce mois, avec l’arrestation de 16 manifestants anti-gouvernementaux accusés d’espionnage pour le compte de l’Iran, un rival régional de Riyad. Téhéran a récusé cette accusation d’espionnage et les dirigeants communautaires dans Qatif ont dit qu’ils ne croyaient pas aux accusations.

La police et les manifestants se sont affrontés à plusieurs reprises ces deux dernières années dans la région de Qatif, où 16 manifestants et un agent de sécurité ont été tués.

Le gouvernement a attribué tous les décès à des échanges de tirs avec les manifestants. Les militants disent que la police a tiré sur les victimes lors de manifestations pacifiques ou lors de tentatives d’arrestations.

Répression politique sous prétexte d’hérésie

Nimr est originaire d’al-Awamiyah, un quartier de Qatif, qui a toujours été un foyer d’agitation. Quand il a été arrêté en juillet, les autorités ont prétendu qu’il avait percuté une voiture de police et qu’il avait en sa possession des armes. Les militants dans la ville ont rejeté les deux accusations.

Trois manifestants ont été tués lors des manifestations dans les jours qui ont immédiatement suivi l’arrestation de Nimr.

Au début de l’année dernière, le ministère de l’Intérieur a publié une liste de 23 personnes recherchées pour les troubles à Qatif, en disant qu’ils agissaient pour le compte d’une puissance étrangère sans la nommer, mais largement supposée comme étant l’Iran.

Nimr a été accusé d’avoir rencontré certaines de ces personnes alors qu’elles étaient en fuite.

Il a également été accusé d’ingérence dans les affaires intérieures de Bahreïn, séparé de 25 kms de la province orientale , où les manifestants ont exigé que la famille régnante introduise des réformes démocratiques.

Les minorités saoudiennes, en particulier les Chiites, se plaignent depuis longtemps de la discrimination dans le royaume, où la majorité doit suivre le courant ultra-rigide du wahhabisme de l’islam sunnite, qui voit le chiisme comme une hérésie. Les autorités saoudiennes nient les accusations de discrimination.

La semaine dernière, 37 dirigeants chiites saoudiens ont signé une déclaration accusant le gouvernement d’utiliser l’allégation d’espionnage pour raviver les tensions sectaires et détourner les sunnites des exigences de réforme.

27 mars 2013 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu


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