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"Leur propre détresse"

jeudi 12 avril 2007 - 08h:41

Nour Samaha

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Cette initiative offre à beaucoup l’opportunité de sujets pouvant servir de cadre à des images.

« Leur propre détresse » :
Un projet photographique donne des appareils de photos à des enfants

Beyrouth : un groupe de photographes professionnels a lancé un projet pour aider les jeunes habitants de camps de réfugiés palestiniens au Liban à se libérer de leur stress et à apprendre la communication à travers l’art de la photographie. Le projet est l’idée originale d’un photographe de l’AFP, Ramzi Haider, qui, après avoir passé du temps à Bagdad lieu où les enfants sont continuellement photographiés comme preuve de la misère, a senti qu’il était temps pour les enfants eux-mêmes de prendre le contrôle et de montrer le monde à travers leurs yeux.

« Je voyais des enfants dans les rues de Bagdad et je ressentais de la sympathie pour eux » raconte-t-il au Daily Star. « Il m’est apparu que nous cherchions toujours des enfants pour dépeindre la misère. Alors pourquoi ne pas leur donner l’opportunité de décrire leur propre détresse en prenant des photos de leur vie de tous les jours et de leur environnement ? ... On les voit toujours dans les photos alors pourquoi ne pas leur donner la possibilité d’être cette fois-ci derrière la ?caméra’ ? »

Haidar avec d’autres membres de l’organisation basée au Liban, le « Image Festival Association : Zakira », est en train de visiter les camps à travers le pays afin de distribuer des appareils de photos jetables à environ 500 enfants âgés de 7 à 13 ans. Le groupe termine actuellement son travail à Tyr et prévoit de visiter dans les jours à venir les camps de réfugiés basés à Beyrouth.

« Au début nous avons visité les camps et donné aux enfants un test de dessin » a expliqué Elsie Haddad, une autre photographe et membre de Zakira. « A travers les dessins produits par les enfants, nous avons examiné la façon dont ils les composaient et les couleurs qu’ils utilisaient avant de décider lesquels devraient être impliqué ».

Le groupe ne choisit pas seulement les enfants qui vont à l’école. Il s’adresse aussi à ceux qui travaillent afin d’obtenir une plus grande diversité de talents et d’expressions dans les photos.

« Nous donnons aux enfants une chance de s’exprimer à travers des images. Cela nous permet aussi de voir de quelle façon des enfants innocents dépeignent leur environnement... Nous espérons leur donner un espace pour explorer leurs capacités et leur talent » dit Haidar.

Les organisateurs du projet disent que ce groupe d’âge a été choisi parce que l’innocence et la spontanéité de ces enfants étaient encore intactes.

Mais Haddad dit que malgré leur innocence, les enfants dessinent des représentations très dures de la destruction et du stress dans lesquels ils vivent jour après jour.

« Leur utilisation de la couleur et les images qu’ils dessinent montrent que la violence existe bien dans leur tête et qu’ils sont directement touchés par le problème palestinien et la guerre » dit-elle. « Nous espérons que cela va les aider à surmonter ce qu’ils vivent actuellement et leur apportera quelque chose de nouveau qui ouvrira leur esprit : quelque chose qu’ils n’avaient jamais pensé utiliser auparavant ».

Haidar a exprimé ce même espoir pour le projet.

« La situation des Palestiniens au Liban est très mauvaise et tout le monde sait qu’ils souffrent » dit-il. « Les enfants palestiniens grandissent dans l’espoir qu’un jour ils retourneront dans leur pays natal. Cet espoir grandit avec eux mais ils découvriront bientôt les difficultés qui les entourent. Nous espérons que les images produites seront l’expression de toutes les choses qui sont ensevelies au fond d’eux ».

Le projet va durer environ six mois. A la fin, le travail des enfants sera rassemblé et ramené à environ 100 images provenant de 20 enfants. Le travail sera exposé dans tout le Moyen Orient, en Europe et en Amérique du Nord avant d’être publié dans un livre. Les bénéfices iront aux enfants.

Les organisateurs disent que les enfants choisis pour le projet auront l’opportunité de développer leurs compétences à travers des cours et de la pratique afin qu’ils puissent utiliser leur talent dans le futur.

Daily Star, 11 avril 2007 - traduction : Ana Cléja


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