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Voix de l’occupation : les morts de la famille Dalou

mercredi 26 décembre 2012 - 10h:03

DCI-Palestine

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Noms : Ibrahim, Yousef, Jamal, Sara et Yara ad-Dalou
Date des faits : 18 novembre 2012
Ages : 1, 3, 5, 7 et 14 ans
Lieu : Gaza
Nature de l’incident : mort

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"Notre quartier est une zone résidentielle et tous les membres de ma famille étaient des civils. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait sauter ma maison avec tout le monde à l’intérieur."




Le 18 novembre 2012, dix membres de la même famille, dont cinq enfants, sont tués dans la démolition de leur maison par une frappe aérienne israélienne sur Gaza.

Ibrahim, Yousef, Jamal et Sara vivaient avec leurs parents dans la ville de Gaza. Leur tante, Yara, 14 ans, habitait l’appartement du rez-de-chaussée avec sa famille.

« Depuis le début de l’offensive israélienne, le 14 novembre 2012, nous étions restés à l’intérieur de la maison et je n’étais pas allé tenir l’épicerie.  » dit le père de Yara, et grand-père des enfants.

« Mais le 18 novembre, vers 11 h, mon épouse m’a demandé d’aller acheter un peu de nourriture et d’autres choses car nous étions à court de ravitaillement. Toute la famille était au premier étage comme d’habitude, prenant tous ensemble le petit-déjeuner, sauf mon fils, Mohammad, qui était à son travail.  »

Après les courses, le père de Yata va à la mosquée pour prier. Quand il revient à son magasin pour prendre son épicerie et rentrer ensuite chez lui, il trouve son fils Abdullah en pleurs, et beaucoup de monde rassemblé devant la boutique.

« J’ai demandé à Abdullah ce qu’il se passait, et il a dit que notre maison avait été bombardée avec tout le monde à l’intérieur. Je ne pouvais pas le croire. J’ai pris ma voiture et me suis précipité à la maison. Abdullah était avec moi. Quand je suis arrivé, j’ai vu beaucoup de monde dans la rue, et des décombres, et des pierres, partout. Je suis sorti de la voiture et j’ai vu la maison, détruite. Tout était démoli. C’était un tas de ruines. Je ne pouvais pas le croire. Je me suis mis à crier, et à pleurer.  » rappelle le père de Yara.

« C’était la pagaille. Tout le monde a commencé à dégager les décombres, des ambulances et des pompiers sont arrivés. Des voisins m’ont emmené chez eux. Je leur ai demandé ce qu’était devenue ma famille et ils m’ont dit qu’ils avaient été blessés et conduits à l’hôpital. Je leur ai demandé de m’emmener à l’hôpital, mais ils m’ont répondu que l’hôpital était trop plein de monde à cause du nombre de blessés, et que nous ne serions pas autorisés à entrer. Je suis resté calme. Je ne pouvais pas me tenir debout. Environ une heure plus tard, ils m’ont dit que ma sœur était morte. J’ai pleuré, sans savoir encore qu’ils étaient tous morts. »

Le père de Yara est allé à l’hôpital le lendemain.

Là,

« J’ai découvert que toute ma famille avait été tuée, d’un coup, dans l’attaque. Les corps de mon épouse, de l’une de mes sœurs, de mes quatre petits-enfants, de leur mère, et de ma sœur, ils étaient tous là, à la morgue. J’ai demandé après mon fils Mohammad et mon autre sœur, Yara, on m’a répondu que l’on était toujours à les chercher sous les décombres. Je ne peux vraiment pas dire ce que j’ai ressenti ce jour-là. Après trois jours de recherche, nous avons trouvé des morceaux du corps de Yara, sous les gravats. Nous avons trouvé aussi le corps de Mohammad. Ce qui veut dire que tous, tous avaient été tués, sauf Abdullah qui n’était pas à la maison quand elle a été bombardée.  »

Et le père de Yara ajoute :

« Je ne sais pas pourquoi cela est arrivé. Notre quartier est une zone résidentielle et tous les membres de ma famille étaient des civils. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait sauter ma maison avec tout le monde à l’intérieur. Maintenant, je vis seul avec Abdullah, plus d’enfants, plus de petits-enfants, et plus de famille.  »

9 décembre 2012

14 décembre 2012 - Defence for Children International - Palestine Section - traduction : JPP


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