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Ron Prosor ne réussit pas à délégitimer les Palestiniens, le 29 novembre à l’ONU.

dimanche 16 décembre 2012 - 11h:08

JM

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Ron Prosor rappelle dans son discours à l’ONU, que les Palestiniens ont refusé le partage onusien de la Palestine en 1947. L’intention de l’ambassadeur israélien est claire : imprimer dans les esprits que le droit international a été bafoué par une des parties, quand l’autre le respectait.

Rappel du contexte dans lequel a été proposé ce partage :

- Les « Arabes de Palestine », en tant que population définie négativement comme non-juive, lors du mandat britannique de 1922 à 1947, ne peuvent aspirer à l’auto-détermination, malgré le régime des mandats stipulé par la SDN, selon lequel « La Palestine, au même titre que la Syrie, le Liban, la Transjordanie et l’Iraq , est provisoirement reconnue comme indépendante, tout en recevant le conseil et l’assistance administrative du mandat jusqu’à ce qu’elle soit capable d’être indépendante. » (1)

- Les États de la planète ne sont d’ailleurs pas d’accord sur cette « recommandation  » de partage, il faut trois votes pour obtenir la majorité des 2/3 et au troisième, une pression est exercée, pour ce qui concerne les Français, sur la France, pour qu’elle vote favorablement.

- Le partage de 1947 propose aux Palestiniens 45% du sol, quand leur population représente le double (1 250 000) de celle des juifs (650 000), qui ne détiennent alors que 7% des terres cultivables, 11% en tout.

- De 1924, année de fermeture des portes de l’Amérique, à 1947, les autochtones « accueillent » un demi-million de Juifs, sur un territoire grand comme trois départements français.

- Au nom du « travail hébreu », les employeurs sont invités à ne pas recruter de salariés arabes. La main-d’œuvre arabe est donc exclue du marché du travail sioniste (2). Les 400 000 Arabes prévus dans l’État juif sont donc en droit de craindre la cohabitation proposée par le partage…

Ron Prosor, qui jouait là une carte maîtresse, se devait de ne pas éclairer ce refus. Tout comme il se devait de laisser entendre qu’Israël a accepté le partage de 47, en l’état.

Une façon de dissimuler que les Juifs du Yishouv n’ont accepté ce partage qu’en tant qu’ils l’estimaient provisoire, et que cette première acquisition était interprétée comme un premier pas qui permettrait ultérieurement au jeune État de repousser ces premières frontières. Ainsi lit-on dans la correspondance de Ben Gourion à son fils Amos le 5 octobre 1937, commentant les conclusions du rapport Peel : « […] Je suis convaincu qu’un État juif même partiel, n’est pas une fin, mais un début […] tout accroissement de notre force nous rapprochant de l’acquisition du pays tout entier.[…] (3)

Mission en voie d’accomplissement : en 1948 Israël s’agrandit d’un tiers, refusant de revenir en 1949 à la conférence de Lausanne, aux frontières de l’État onusien de 47. En 1967, Israël occupe la Cisjordanie, puis à partir de 93, les accords d’Oslo cantonnent les Palestiniens dans les Zones A et B, Israël se réservant seul la « gestion » de la zone C, soit 60 % du territoire palestinien….

JM

Notes :

- (1) Histoire de la Palestine entre 1917 et 1947 - Gilles Devers, avocat. Actualités du Droit
- (2) Comment la Terre d’israël fut inventée - Shlomo Sand. Flammarion, p.288
- (3) Figures du Palestinien - Elias Sambar. Gallimard, p.140



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Voir notamment sur ce site :

- 1948 : les Palestiniens devaient-ils accepter le plan de partage ? - Elias Sanbar
- Il y a soixante ans, l’ONU partageait la Palestine : Les dessous d’un scandale - Ali Menjour
- Un nettoyage ethnique entamé en 1948 et qui n’a jamais cessé ! - Rudi Barnet

[...]

A lire aussi :

- Le nettoyage ethnique de la Palestine - Ilan Pappe - chez Fayard

Reçu de l’auteur, militant pour les droits des Palestiniens et la justice.


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