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Des universités danoises travaillent avec des colonies illégales

jeudi 15 novembre 2012 - 07h:00

DanWatch

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L’université technique du Danemark (DTU) et l’université Roskilde participent à des collaborations scientifiques impliquant les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Mais la DTU abandonne dorénavant ses projets avec une colonie. Le ministre des Affaires étrangères du Danemark se félicite de cette décision.

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Ariel : exemple de l’occupation et de la colonisation illégales de la terre palestinienne

Ce ne sont pas seulement les sociétés danoises, mais aussi des universités du pays qui ont des liens avec des colonies illégales en Palestine.

La DTU travaille de concert avec l’université Ariel, située dans la colonie du même nom. Selon la DTU, cette collaboration remonte aux années quatre-vingt-dix.

Après que Dan Watch ait fait part de cette information à la direction de la DTU, son président, Anders Bjarklev, a choisi de mettre fin immédiatement à cette collaboration :

« Nous avons mis fin à la coopération aussitôt que nous en avons eu connaissance » dit-il, « l’argent qui a été consacré aux analyses dans les laboratoires de l’université d’Ariel a été bloqué et sera rendu à la caisse qui a fourni les fonds. »

Selon le président de la DTU, il est problématique pour la DTU de se trouver associée à des colonies illégales :

« Si vous financez des analyses dans les laboratoires de l’université d’Ariel, cela peut être considéré comme un soutien à la colonie, une chose qui n’aura pas lieu » dit Anders Bjarklev.

Le ministre des Affaires étrangères satisfait de la décision de la DTU

Cette décision contente le ministre des Affaires étrangères, Villy Søvndal : « Nous ne voulons pas que des institutions scientifiques danoises participent à des activités qui aident au maintien des colonies illégales. S’il y a eu le moindre doute sur notre position à ce propos, le cas de la DTU nous donne une bonne occasion de la réaffirmer. Et je suis satisfait de la décision de la DTU », dit Søvndal.

Université Roskilde : l’UE a approuvé la coopération avec la colonie

L’université Roskilde fait partie d’un projet de recherche auquel les Laboratoires de la Mer Morte, qui sont derrières les produits cosmétiques Ahava, participent. Les Laboratoires de la Mer Morte sont installés dans la colonie de Mitzpe Shalem et utilisent les ressources naturelles du territoire palestinien selon l’armée israélienne.

D’après le président de l’université Roskilde, Ib Poulsen, il n’est pas nécessaire de contrôler la question éthique, si le projet de recherche a été approuvé par l’UE : « Selon la réglementation relative aux projets de recherche de l’UE, l’approbation par celle-ci d’un projet est une garantie suffisante de la légalité du projet pour que le Danemark y participe, et donc une base suffisamment non sujette à controverse pour qu’une université danoise ou toute autre institution publique danoise s’y implique » dit-il.

Responsabilité sociale des universités

Selon Mads Øvlisen, président de la nouvelle institution danoise Médiation et Plaintes pour une conduite responsable des entreprises, les universités ont des responsabilités sociales, tout comme les entreprises : « Je crois fermement que les universités ont le devoir de vérifier qui sont leurs partenaires, et elles doivent avoir certaines exigences à leur égard, » dit-il, soulignant toutefois qu’il peut être difficile de faire une liste des contrôles éthiques qui puisse les couvrir tous : « Il s’agit d’un exercice d’équilibre difficile, car il doit être permis, dans des situations scientifiques, d’explorer des domaines tabous ou controversés ».

Les lignes directrices de l’éthique pour les universités en bonne voie

Les lignes directrices de l’éthique à la DTU pour la recherche sont en gestation, ce qui donne à l’université les plus grandes chances d’éviter de travailler avec des partenaires problématiques dans le futur :

« Vous ne pouvez pas faire une liste de contrôles éthiques définitive pour les collaborations en matière de recherche, mais vous pouvez au moins établir une liste de sensibilisation de sorte que lorsque des départements s’engagent dans des collaborations, ils savent qu’il faut porter une attention particulière à certaines conditions qu’un chercheur scientifique pourrait ne pas voir immédiatement » explique le président de la DTU, Anders Bjerklev.

A l’université Roskilde, l’élaboration des lignes directrices éthiques a été lancée, mais ces orientations pour les partenaires en recherche et en coopération ont été récemment abandonnées par le groupe scientifique.

« S’agissant des lignes directrices sur la base desquelles notre université peut et va travailler, c’est une telle zone d’ombre, et l’opinion du FOU (le groupe scientifique), c’est que vous ne serez jamais en mesure de maintenir des principes pouvant s’accommoder avec toutes les considérations politiques, morales et éthiques en lien avec des régimes ou des comportements d’entreprises commerciales » a écrit récemment le groupe scientifique au Conseil académique de l’université Roskilde.

Mais ce n’est pas le dernier mot sur la question, Mihail Larsen, membre du Conseil académique, promet :

« Abandonner de cette manière est un manque d’ambition. Il est possible de fixer des principes de ce qu’un chercheur ne doit pas faire, et dans ce cas vous ne devez pas fonctionner avec une puissance occupante » dit-il, et il poursuit : « A la réunion du Conseil académique, il a été convenu que la conclusion du groupe scientifique n’était pas satisfaisante et que des grandes lignes devaient être fixées. »

11 novembre 2012 - DanWatch - traduction : Info-Palestine/JPP


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