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Trafic d’êtres humains dans le Sinaï : nouveaux témoignages accablants

mercredi 7 novembre 2012 - 09h:11

Nicolas Falez - RFI

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Nous publions ici l’intégralité d’un rapport intitulé "Torturés dans le Sinaï, emprisonnés en Israël", rédigé par l’organisation israélienne de défense des Droits de l’Homme "Hotline for Migrant Workers".

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Massifs du désert du Sinaï.
(AFP/Patrick Hertzog)




Une série de témoignages glaçants qui documente les violences dont sont victimes les clandestins africains qui tentent de pénétrer illégalement en Israël en passant par le Sinaï égyptien. C’est dans ce désert qu’ils sont battus, violés, détenus et rançonnés par leurs passeurs.

Le rapport décrit aussi une nouvelle réalité : la barrière de sécurité érigée par Israël à sa frontière avec l’Égypte bloque désormais la plupart des migrants africains. Et ceux qui passent sont interceptés et enfermés, en vertu d’une modification de la "Loi anti-infiltration", décidée début 2012. Si bien que le Premier Ministre Netanyahou a pu annoncer lors du dernier conseil des Ministres que seuls 54 personnes avaient pu franchir la frontière en octobre et que toutes avaient été placées en détention.

Pour son dernier rapport, l’ONG israélienne Hotline for Migrant Workers s’est donc appuyée sur les documents du Tribunal administratif, qui recueille les témoignages de migrants enfermés dans le camp de rétention de Saharonim, dans le sud de l’État hébreu.Sur un total de 30 migrants interrogés (tous de nationalité érythréenne dont une majorité de femmes), il apparaît que :

- un tiers d’entre-eux portent des marques visibles de torture

- six ont été reconnus "victime de trafic d’êtres humains" par l’administration israélienne mais seul l’un d’entre-eux a été transféré dans un établissement adapté.

- plus de la moitié des femmes ont reconnu avoir été violées

- en moyenne, chacun de ces "survivants de la torture" (terme utilisé par l’ONG dans son rapport) a payé 33660 dollars de rançon pour sa libération

- la moitié de ces personnes affirment avoir été kidnappés par leurs ravisseurs et conduits de force à la frontière israélienne

Les auteurs du rapport estiment que la politique israélienne à l’égard de ces migrants entre en contradiction avec les obligation du pays, signataire des traités internationaux portant sur le statut des réfugiés ainsi que sur la torture.

L’ONG israélienne recommande notamment aux autorités de l’État hébreu :

- de cesser de remettre certains migrants interceptés aux autorités égyptiennes

- d’examiner la situation des demandeurs d’asile

- de ne pas enfermer les demandeurs d’asile au delà du temps nécessaire à leur identification. De ne pas enfermer les enfants ni les mineurs non-accompagnés.

- d’accorder des permis de travail aux demandeurs d’asile

06 novembre 2012 - Blog de Nicolas Falez


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