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Bruit de bottes au Proche-Orient

mercredi 4 avril 2007 - 07h:04

H. Keinin et Y. Katz - Jerusalem Post

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Les services de renseignements militaires israéliens prévoient une confrontation entre la Syrie, l’Iran et le Hezbollah d’une part et les Etats-Unis de l’autre, révèle le quotidien israélien The Jerusalem Post. Des fuites qui arrivent sur fond de crise irano-britannique et d’échec américain en Irak.

L’Iran, la Syrie et le Hezbollah se préparent à faire la guerre cet été, et ils craignent davantage une attaque des Etats-Unis que d’Israël. C’est ce qu’a déclaré le 1er avril, devant le cabinet, le général Amos Yadlin, chef du renseignement militaire. "Les Etats-Unis sont prêts à réaliser une frappe militaire contre l’Iran le vendredi saint" [6 avril]. Israël suit ces activités de très près, a assuré Yadlin, et doit veiller à ce que ses propres actions ne soient pas mal interprétées, ce qui pourrait donner lieu à de mauvais calculs de la part de l’adversaire. Il a souligné que les préparatifs de l’ennemi étaient de nature défensive.

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Le général israélien Amos Yadlin (DR)

Toutefois, l’armée israélienne a observé "un accroissement du potentiel d’instabilité" au Moyen-Orient, en raison notamment de l’"échec" américain en Irak. Tsahal a commencé à préparer l’après-retrait américain d’Irak, a ajouté Yadlin, estimant qu’un retrait prématuré serait "dangereux" aux yeux de l’establishment militaire israélien. De l’avis général, après un tel retrait, l’anarchie sévirait en Irak et finirait par gagner les pays voisins.

Yadlin a abordé toute une série de questions, évoquant en particulier le récent sommet de la Ligue arabe. D’après lui, au cours de ce sommet, Riyad est passé d’un rôle passif à un rôle actif dans la région : aujourd’hui, il se pose en chef de file diplomatique du monde arabe. Pour la première fois depuis de nombreuses années, les dirigeants arabes ont quitté ce sommet en ayant le sentiment d’avoir obtenu des résultats positifs. Ils estiment désormais que la balle est dans le camp d’Israël et que c’est à lui de réagir.

Le plus important acteur du sommet, à en croire Yadlin, aura été Khaled Mechaal, le chef du Hamas, établi à Damas. Toutes les questions abordées au cours du sommet ayant trait de près ou de loin au Hamas étaient débattues avec lui. Tant Mechaal que le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Ismaïl Haniyeh ont défendu leur position avec une grande véhémence depuis le sommet, a poursuivi le général. Ils ont déclaré que si l’isolement du Hamas ne prenait pas fin, il y aurait une "troisième Intifada".

Cependant, la présence du Hamas à Riyad l’a confronté à une "situation complexe". Le mouvement islamiste ne veut pas se placer en dehors du consensus arabe et ne s’est donc pas opposé à la résolution en faveur d’une initiative de paix arabe. Mais pour autant, il ne l’a pas soutenue. Cette initiative subordonne la normalisation des relations avec Israël à trois conditions : un retrait complet d’Israël dans les frontières d’avant 1967 ; la création d’un Etat palestinien ayant pour capitale Jérusalem-Est ; une "solution juste" pour les réfugiés palestiniens, dans le respect de la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies.

Yadlin a également déclaré que la Syrie était satisfaite des résultats du sommet : elle considère qu’elle n’est plus isolée au sein du monde arabe et que son isolement international diminue. Cela étant, Tsahal estime que "le plus grand danger" que court actuellement le nord d’Israël vient de la Syrie, qui a relevé son niveau d’alerte, bien que les forces du côté syrien du Golan n’aient pas été étoffées. Malgré la montée des périls, l’armée ne dispose pas de renseignements indiquant que la Syrie prévoit d’attaquer Israël, a précisé le général.

Par ailleurs, Yadlin a souligné que le Hamas a récemment intensifié ses attentats terroristes et fait passer de plus en plus d’armes en contrebande depuis le Sinaï, si bien que Tsahal prévoit une opération militaire de grande envergure dans la bande de Gaza. De plus, au dire de Yadlin, des dissensions apparaissent au sein du mouvement, certains estimant que les positions de Mechaal sont devenues trop "modérées" ces derniers temps. Parmi ceux qui adoptent ce point de vue, on trouve la branche militaire du Hamas à Gaza et l’ancien ministre des Affaires étrangères Mahmoud Zahar.

En ce qui concerne l’Iran, Yadlin a rappelé que la récente décision d’imposer des sanctions suscitait une certaine inquiétude à Téhéran, mais ne suffirait pas à convaincre l’Iran d’arrêter son programme nucléaire. Les sanctions économiques mises en ?uvre par les Etats-Unis en dehors du cadre de l’ONU inquiétaient davantage les Iraniens que celles, relativement "douces", décidées par l’ONU.

Herb Keinon et Yaakov Katz - Jerusalem Post, via Le Courrier international, le 2 avril 2007


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