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Contrôles militaires dans la vallée du Jourdain

dimanche 20 mai 2012 - 11h:06

Jordan Valley Solidarity

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Rien que sortir et faire paître leurs chameaux, moutons, chèvres ou bovins, ce que leurs familles font depuis des générations et qui est pour elles une nécessité, rien que cela et à tout instant, c’est un exercice périlleux de résistance.

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L’armée d’occupation sioniste à l’entraînement près d’Al Farisiya, avril 2012.




Yassir Sulaiman Sal man Najadah, 17 ans, n’est pas encore remis de la balle israélienne qui lui a transpercé le corps le jeudi 26 avril 2012. On peut se demander, mais quel crime a-t-il bien pu commettre pour mériter un châtiment aussi sévère. Et la réponse est toute simple. Il faisait paître ses chameaux dans les collines près d’Al Maleh, dans le nord de la vallée du Jourdain.

La famille de Yassir et les milliers d’autres familles palestiniennes qui vivent dans la vallée du Jourdain sont confrontées à un dilemme quotidien : essayer d’assurer leur subsistance en faisant paître leurs bétails à flancs de coteaux, ou aller travailler dans les colonies israéliennes illégales qui se sont construites sur les terres volées à leur communauté. Seules autres options possibles : partir de la vallée du Jourdain contraintes et forcées, ou rester à la maison et survivre à peine avec des aides et l’aumône.

Rien que sortir et faire paître leurs chameaux, moutons, chèvres ou bovins, ce que leurs familles font depuis des générations et qui est pour elles une nécessité, rien que cela et à tout instant, c’est un exercice périlleux de résistance.

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Carte des bases militaires de l’occupation israélienne
(www.poica.org)
(Cliquer pour agrandir)

Il y a plus de 20 bases militaires dans la région. Où que vous vous trouvez dans la vallée, vous êtes en vue de l’un de ces pylônes ou miradors, sur les collines, qui dominent et scrutent en permanence chaque communauté palestinienne. Les plus grandes bases militaires, avec leurs hangars remplis de chars d’assaut et de jeeps, leurs dortoirs pour les soldats encasernés ou de passage, ont été montées près des grandes routes. Elles sont réparties tout au long de la vallée du Jourdain et occupent environ 2 % de la surface globale de la vallée.

Au total, ce sont 95 % des terres de la vallée du Jourdain qui sont interdits aux Palestiniens : 50 % sont contrôlés par les colonies illégales d’Israël, et les autres 45 % sont des bases militaires, des « zones militaires fermées » et des « réserves naturelles » (zones sous contrôle de l’occupation, dont l’accès est refusé aux Palestiniens).

L’armée d’occupation israélienne est une menace pour la vallée du Jourdain devenue son terrain d’entraînement permanent. Chaque semaine de l’année, il y a des centaines de soldats qui montent des camps provisoires dans les collines et y font leurs exercices d’entraînement au mépris total de toutes les familles qui vivent à proximité. Ils saccagent les récoltes des agriculteurs palestiniens (par exemple à Al Farisiya, en mars 2012), ou blessent des Palestiniens ou leurs animaux (comme c’est arrivé à Yassir à Al Maleh). Quand Yassir a été touché par la balle israélienne, il a réussi à rentrer à la maison de son oncle, sur son âne. Son oncle l’a aussitôt emmené à la base militaire la plus proche pour qu’il y reçoive les premiers soins, mais là, ils ont refusé d’aider. Il a fallu alors conduire Yassir au centre médical de Tubas, à l’arrière de la voiture de son oncle, d’où il a été transféré à Naplouse, et enfin, à Ramallah pour y être opéré.

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L’un des nombreux champs de tir israéliens, près des maisons bédouines.




Pour s’en tirer de façon indépendante, tout agriculteur palestinien dans la vallée du Jourdain n’a pas d’autre choix que de passer entre ces nombreux blocs de béton avec des panneaux, « Champ de tir - Entrée interdite », et par des terres que les forces d’occupation ont déclarées « zone militaire fermée ».

Ils vivent dans une région qui a été totalement militarisée ces 45 dernières années, avec des bases militaires, des terrains d’entraînement, des avions volant à très basse altitude, des check-points, un mur de séparation, des démolitions et destructions.

9 mai 2012 - Jordan Valley Solidarity - info@jordanvalleysolidarity.org - traduction : Info-Palestine.net


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