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"Ne pas relâcher la pression sur Bachar Al-Assad"

mercredi 2 novembre 2011 - 07h:35

Le Monde

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Le drame syrien, qui se déroule dans un quasi-huis clos depuis sept mois devant une communauté internationale largement impuissante, est-il parvenu à un tournant ? Plusieurs éléments, intervenus ces derniers jours, permettent de l’espérer.

La mort sinistre, d’abord, de Mouammar Kadhafi, traqué par ses propres compatriotes appuyés par l’OTAN, lynché et abattu le 20 octobre, n’a certainement pas laissé indifférents les dictateurs des environs. On l’avait prédit : la mort du Guide libyen, après la fuite de Ben Ali et la chute de Moubarak, fragiliserait Bachar Al-Assad. Ce facteur psychologique ne doit pas être sous-estimé.

La contestation populaire interne, ensuite, ne faiblit pas en Syrie, malgré la répression féroce qui a, selon les Nations unies, déjà coûté la vie à plus de 3 000 personnes. Les manifestations de l’opposition restent certes localisées géographiquement et n’ont pas réussi à gagner Damas, mais l’organisation massive de contre-manifestations de soutien au régime ne saurait masquer la réalité d’une colère grandissante dans la population, que la répression ne fait qu’aggraver, et de la difficulté de préserver l’unité de l’armée.

D’autres facteurs traduisent un environnement diplomatique de plus en plus délicat pour le président Bachar Al-Assad.

La Turquie appuie désormais activement et ouvertement l’opposition syrienne. La Ligue arabe, qui tente une médiation pour trouver une issue à la crise, vient de remettre ses propositions au régime de Damas, prié de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin "d’urgence " au massacre de civils par les forces de sécurité. L’isolement de la Syrie dans la région, où les dirigeants, sous l’influence du "printemps arabe", ne peuvent plus totalement négliger l’opinion publique, va donc croissant. Une étude menée en octobre par le Arab American Institute auprès des habitants du Maroc, d’Egypte, du Liban, de Jordanie, d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis montre que Bachar Al-Assad est en train de ravir la palme de l’impopularité à Mouammar Kadhafi.

Le régime syrien pouvait jusqu’ici compter sur ses alliés chinois et russe, qui avaient bloqué début octobre à l’ONU la résolution mise au point par les Occidentaux. Mais l’émissaire chinois pour le Proche-Orient, Wu Sike, vient de montrer à son tour des signes d’impatience en déclarant qu’il avait demandé à ses interlocuteurs à Damas de mettre fin à cette "dangereuse situation" et d’engager, enfin, des réformes. Quant au soutien de Moscou, il manque singulièrement de chaleur et c’est sans doute pour tenter de le raviver que le président syrien a choisi de s’exprimer, dimanche 30 octobre, à la télévision russe.

Dans son autre entretien, au Sunday Telegraph, Bachar Al-Assad a lancé une mise en garde aux Occidentaux. Une éventuelle intervention en Syrie provoquerait, dit-il, un "séisme" dans la région. Le président syrien a beau contrôler Damas, il se sent, clairement, menacé. Arabes et Occidentaux doivent, à tout prix, accentuer la pression.

Source : Editorial du "Monde" | LEMONDE | Article paru dans l’édition du 01.11.11 :

http://www.lemonde.fr/idees/article...


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