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Les enjeux de la géopolitique israélienne

jeudi 22 mars 2007 - 06h:32

Mehdi Teje

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Israël est un Etat géopolitiquement atypique qui occupe dans le monde une place singulière. En effet, il développe une stratégie géopolitique autocentrée qui se situe délibérément en dehors ou au-dessus des normes admises du droit international.

L’Etat d’Israël est baigné par la Méditerranée à l’Ouest, bordé par le Liban au Nord, par la Syrie et la Jordanie à l’Est, le golfe d’Aqaba et l’Egypte au Sud.

L’État juif attaque et se défend, fait la guerre et fait la paix, entretient et exprime des valeurs, des revendications et des représentations comme le font d’autres nations. Néanmoins, contraint d’évoluer depuis sa naissance dans un environnement moyen-oriental hostile et extrêmement volatil, « ce minuscule pays, à la fois très ancien et tout nouveau, ancre sa mémoire dans des temps longs et sa géopolitique dans de grands espaces ».

Israël déchaîne les passions : géopolitique guerrière, stratégies de survie et de puissance, colonialisme (conflit israélo-palestinien et israélo-arabe), expansionnisme, religiosité, sionisme, guerre préventive sont autant de termes qui cristallisent une certaine ambiguïté géopolitique autour de ce pays.

L’Etat d’Israël, « refuge des Juifs et terre promise » a développé une géopolitique que nous pourrions qualifier de la « peur », l’objectif central étant de garantir la survie de cet Etat afin d’éviter au peuple juif d’être « rejeté vers la mer ». Dans ce cadre, les représentations géopolitiques occupent une place centrale au sein de l’architecture géopolitique israélienne.

Une de ces représentations bénéficie d’un écho singulier : la logique géopolitique de la forteresse et plus précisément, de Massada. Cette dernière fut une place-forte de Palestine, bastion de la résistance juive contre les Romains dans les années 70 avant Jésus-Christ : ses défenseurs (secte juive, les Zélotes), encerclés, à bout de forces, préférèrent se tuer plutôt que de se rendre. Massada a un immense écho dans la mémoire collective des Juifs. En effet, elle alimente la représentation géopolitique à la base de la hantise de nombreux Juifs : « sentiment d’évoluer seuls dans un environnement hostile, sur un bastion ultime et vital et de devoir résister et combattre coûte que coûte plutôt que de risquer un nouvel exil ou la soumission ».

Dans ces conditions, l’Etat d’Israël, conçu comme ultime refuge, doit être une forteresse en mesure de faire face à toute agression (les officiers israéliens prêtent toujours serment à la forteresse de Massada). Ce sentiment est accentué par la sensation d’être encerclé par des Etats arabes hostiles d’où, géopolitiquement, la volonté de s’assurer le contrôle de territoires périphériques et de sanctuariser la forteresse en se dotant de l’arme nucléaire. Comme l’illustre, en 2004, la construction du mur séparant Israéliens et Palestiniens, en violation flagrante du Droit International, l’Etat israélien ne renonce pas à la stratégie de la forteresse. C’est dans ce cadre d’analyse qu’il convient également d’inscrire dans une certaine mesure la guerre contre le Liban de l’été 2006.

En Israël peut-être davantage que partout ailleurs, « la géographie, ça sert d’abord à faire la guerre », selon la célèbre formule du géographe et géopolitologue Yves Lacoste. En l’occurrence, géographie et géopolitique vont de pair, non seulement parce que l’environnement politique fut mortellement hostile sur certaines frontières et le demeure sur d’autres, mais aussi du fait d’enjeux identitaires cruciaux liés à la dimension ancestrale, voire biblique, de nombreux territoires soumis à l’occupation militaire. Chaque espace fait ainsi l’objet d’attentions politiques, culturelles et militaires particulières.

Israël partage avec ses quatre pays voisins 979 km de frontières, dont 79 avec le Liban, 76 avec la Syrie (ligne de 1949) ; 545 avec la Jordanie ; 279 avec l’Egypte (lignes du 10 juin 1967). Ces frontières, souvent visibles à l’ ?il nu, révèlent la vulnérabilité géopolitique de l’Etat hébreu (en cas d’attaque militaire, la largeur minimale est de quatorze km, soit l’équivalent de six fois les Champs-Élysées à Paris).

Dans ce contexte, le concept de frontière occupe une position centrale au sein des différentes orientations géopolitiques israéliennes. Comme le souligne Frédéric Encel, « Israël est un pays de frontières par excellence ». Superficie très réduite (4% de la France), absence de profondeur stratégique ou de hinterland (pays essentiellement longiligne et adossé à la mer), géographie accidentée, environnement hostile (climat à majorité désertique), interpénétration de populations rivales constituées en communautés sont autant de facteurs qui participent à structurer la géopolitique israélienne.

Aussi, tactiquement, les stratèges israéliens ont développé une vision et une doctrine géopolitique qui dépasse ces réalités géographiques : frontières stratégiques et lignes rouges. A titre illustratif :

- Les espaces aériens correspondent, en droit international, aux frontières étatiques marquées au sol. Cependant, « dans les airs, le concept de frontière stratégique prime sur la réalité des strictes frontières politiques ».

- A l’Est, la frontière stratégique d’Israël ne se situe pas sur le Jourdain, trop proche du « c ?ur d’Israël » et notamment de Jérusalem (moins de 25 km), mais sur celle séparant la Jordanie de l’Irak, ennemi « quasi irréductible de l’Etat hébreu ». En effet, faible militairement et ne constituant plus une menace militaire sérieuse pour Israël, les deux pays étant liés par un accord de paix signé en octobre 1994 et bien avant par une « authentique coopération », la ligne rouge stratégique a été fixée par les stratèges israéliens à la frontière séparant la Jordanie de l’Irak : son franchissement représenterait une atteinte sérieuse à la sécurité de l’Etat hébreu. Comme le souligne Frédéric Encel, « la survie même du régime hachémite semble intégrer cette sanctuarisation comme l’illustra la menace israélienne d’intervention contre la Syrie lorsque celle-ci tenta de soutenir militairement les Palestiniens en septembre 1970 (septembre noir) ». Il en fut de même pour le régime irakien de Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe de 1991.

- Au Nord, la frontière stratégique établie par Israël n’épouse pas la frontière internationale, en l’espèce celle partagée avec le Liban. Suite au retrait des forces israéliennes de Beyrouth en 1982-1983 (fin de l’opération « Paix en Galilée »), un accord tacite a été mis en place entre l’Etat hébreu et Damas quant à des lignes rouges à ne pas franchir : « A l’armée de terre syrienne le sol libanais jusqu’à l’horizontale Saida/Jezzine ; à l’armée de l’air israélienne l’espace aérien libanais ». Suite au retrait des forces syriennes du Liban (2005), il semble que cet « arrangement » soit contesté (violations régulières de l’espace aérien et de la souveraineté maritime du Liban par Israël).

- Au Nord-Est, le plateau stratégique du Golan, annexé par Israël en 1981, est sanctuarisé au même titre que l’ensemble du territoire israélien.

- Au Sud-Ouest, le Sinaï est démilitarisé en vertu des accords de Camp David de septembre 1978. Néanmoins, toute éventuelle remilitarisation du désert par l’Egypte en déployant des divisions blindées et des escadrilles de combat serait perçue comme le franchissement d’une ligne rouge justifiant une intervention israélienne.

Enfin, la libre circulation des navires israéliens (indispensable aux échanges économiques avec l’Asie) dans le canal de Suez, dans le détroit de Tiran et dans le détroit de Bab el-Mandeb (goulet d’étranglement méridional de la Mer Rouge) constitue une autre ligne rouge tracée par les militaires israéliens. C’est dans ce contexte que nous pouvons expliquer l’implication significative des services secrets israéliens dans la guerre entre l’Erythrée et l’Ethiopie (1998) et le soutien à travers la livraison d’armements à l’Erythrée lors de l’affaire de l’archipel des Hanish l’opposant au Yémen dans les années 1990.

Ces différentes représentations et dynamiques géopolitiques débouchent sur des dispositifs géopolitiques mis en place par l’Etat hébreu afin de réaliser des ambitions géopolitiques ou inversement de contrer des menaces.

Oded Yinon, journaliste célèbre, autrefois attaché au ministère des Affaires étrangères, a publié dans Kivunim (Directions), le journal du département d’information de l’Organisation Sioniste Mondiale, « un article considéré à l’heure actuelle comme la description la plus explicite, dépourvue d’ambiguïté, de la stratégie sioniste au Moyen-Orient. Le « programme » décrit s’appuie sur deux hypothèses majeures : pour survivre, Israël doit d’abord devenir la puissance régionale dominante et ensuite diviser la zone en petits Etats créés sur la dissolution des Etats arabes aujourd’hui existants. Par petits, on entendrait des Etats à composition ethnique ou religieuse homogène, qui pourraient aisément être transformés en pays satellites d’Israël, les grands pays ayant, eux, la capacité de nuire aux intérêts stratégiques de l’Etat juif ». La guerre du Liban de juillet 2006, « planifiée par les USA et exécutée par Israël », s’inscrit dans cette dynamique géopolitique.

Dispositifs diplomatiques

Le concept dit de « deuxième ceinture », concept élaboré par le fondateur de l’Etat israélien, David ben Gourion, constitue toujours l’axiome géopolitique fondamental sur lequel reposent les dispositifs géopolitiques israéliens.

Outre la profonde et solide alliance avec les USA (quasi inconditionnelle), la stratégie géopolitique israélienne vise, par l’instrumentalisation de minorités religieuses, linguistiques et politiques, à fragmenter le bloc arabe hostile, qualifié également de « front du refus ».

Plus précisément, il s’agit de tisser un réseau d’alliances avec des pays de revers se situant géographiquement derrière la ceinture des Etats arabes hostiles, à savoir l’Egypte à l’Ouest et au Sud-Ouest, la Jordanie et l’Irak à l’Est et la Syrie au Nord. Derrière ces Etats, l’Etat hébreu s’appuya sur la Libye des Sénoussi avant l’avènement de Muammar Kadhafi en 1969 (derrière l’Egypte), l’Iran du Shah jusqu’à la révolution islamique de 1979 (derrière l’Irak), l’Ethiopie, l’Ouganda et l’Erythrée (derrière le Soudan et l’Egypte en pesant significativement sur le contrôle des eaux du Nil, vital pour ces deux pays) et la Turquie kémaliste (derrière la Syrie et l’Irak, notamment quant à sa position d’amont relativement au contrôle des eaux de l’Euphrate vis-à-vis de la Syrie et de l’Irak, pays d’aval). Parmi ces initiatives, seules subsistent l’alliance avec la Turquie, renforcée par les accords de 1996 (alliance qui se déploie sur le plan politique, militaire, stratégique et économique, notamment quant à la problématique de l’eau) et les alliances avec les pays de la Corne de l’Afrique (Kenya, Ethiopie, Erythrée, Ouganda).

A titre illustratif, l’alliance avec l’Erythrée (aide logistique et militaire) permet de contrer le Yémen et l’Arabie Saoudite (éviter que la Mer Rouge, vitale pour les intérêts économiques israéliens, ne devienne un lac arabe) et de positionner des facilités navales et d’écoute au niveau du golfe d’Akaba et du détroit de Bab el-Mandeb, « porte d’ouverture d’Israël vers l’Asie ».

Parallèlement, l’Etat hébreu soutient militairement l’Ethiopie dans sa stratégie de harcèlement de la Somalie qui risque, depuis la prise de Mogadiscio (juin 2006) par les « tribunaux islamiques » (soutenus par le Soudan, l’Arabie Saoudite, l’Erythrée, les OROMOS, voire l’Egypte et des membres affiliés à la nébuleuse Al-Qaida etc), de devenir une république islamique nécessairement hostile à Israël. Cette éventualité n’est plus d’actualité depuis la défaite des tribunaux islamique le 27 décembre 2006 face aux troupes du gouvernement « loyal » somalien solidement appuyées et encadrées par l’armée éthiopienne (environ 20.000 soldats, matériels lourds, bombardements aériens et soutien par hélicoptères de combat) et le dispositif naval américain destiné à bloquer toute tentative de fuite par la mer. Par ailleurs, l’alliance avec l’Ethiopie repose sur un postulat fondamental : la forte dépendance de l’Egypte à l’égard des eaux du Nil, dont Addis Abeba peut modifier le débit en contrôlant les « sources du Nil Bleu ». Cet état de fait confère à l’Ethiopie un moyen de coercition sans égal à l’égard de l’Egypte.

Enfin, allié précieux lors de l’époque du Shah, une certaine incertitude pèse sur les futurs rapports stratégiques entre Israël et l’Iran (pourvoyeur de pétrole). L’Iran, géopolitiquement, a toujours été perçu par les stratèges israéliens comme un Etat, bien que musulman, opposé aux Arabes sur les plans historique, culturel, géopolitique et religieux. Lors de la guerre contre l’Irak, en dépit de la révolution islamiste, l’Etat hébreu apporta un soutien militaire à Téhéran afin de neutraliser la puissance irakienne, jugée bien plus menaçante. Aux yeux des stratèges israéliens, l’Irak est érigé au rang de la menace la plus redoutable (pendaison et expulsion de Juifs en 1951, nationalisme arabe et baassisme, soutien militaire irakien lors de la guerre des Six Jours puis lors de la guerre du Kippour en 1973, soutien financier aux branches jugées les plus radicales de l’OLP, tel que le groupe de Septembre noir, propulsion de 39 missiles SCUD sur le territoire israélien en 1991 créant, un véritable traumatisme mettant fin à l’invulnérabilité de l’espace aérien israélien etc).

Comme le souligne François Thual, « Israël est convaincu que l’antagonisme avec l’Iran est conjoncturel, même s’il dure depuis plus de vingt ans, alors que l’antagonisme avec le Monde arabe est structurel ».

Il poursuit : « En dépit des constantes déclarations anti-israéliennes et anti-sionistes de Téhéran, faut-il considérer que l’Iran est une menace mortelle pour Israël ? Certes Téhéran n’est pas l’allié d’Israël mais l’Iran, qui continue de se méfier de l’Irak et de toutes les formes d’arabisme, pourrait finalement adopter une attitude plus pragmatique et plus complexe (empreinte d’ambiguïté) vis-à-vis d’Israël. Certes l’Iran, allié de la Russie, s’oppose à la Turquie, alliée d’Israël. Certes la solidarité islamique ne cesse de désigner l’ennemi sioniste comme l’ennemi mortel du Monde arabe et de l’ensemble du Monde musulman, tendance s’amplifiant avec l’élection du président Ahmadinejad.

Néanmoins, rien n’est figé en géopolitique et une redistribution des cartes et des alliances au Moyen-Orient est parfaitement envisageable. Une puissance iranienne parvenue au seuil nucléaire, érigée en puissance régionale (militairement et économiquement) reconnue par les USA (fin de la menace américaine sur Téhéran) et assurée d’une cohésion interne, pourrait retrouver ses dynamiques géopolitiques traditionnelles dont l’un des axes consiste à contenir et refouler les pays arabes. Toujours hypothétiquement, à la faveur d’un rapprochement entre Damas et Israël suite au règlement de la question du Golan, l’Iran, au-delà des discours enflammés à l’égard de l’Etat hébreu (relevant d’une pure rhétorique), pourrait ériger Israël, non pas en allié, mais en contre-pouvoir « discret » à l’influence arabe au Moyen-Orient ».

Parallèlement, compte tenu de la complexité et de la volatilité de la situation, il convient également de demeurer prudent : l’Iran est perçu par les Israéliens comme un Etat menaçant en raison de certaines capacités de nuisances et de rétorsion :

- développement en cours d’armes nucléaires et possession de vecteurs puissants en mesure d’atteindre le territoire israélien (Shahab 3) ;

- arme pétrolière (capacité à engendrer un blocus du détroit d’Ormuz) ;

- soutien financier et militaire au Hezbollah chiite libanais en collaboration avec les autorités syriennes, axe Damas-Téhéran (comme l’a illustré la guerre du Liban de l’été 2006).

Dans ce contexte, l’intention prêtée à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire engendre une montée des tensions et jette un flou sur une éventuelle frappe désarmante de la part d’Israël, risquant par effet induit d’embraser le champ moyen-oriental.

Selon de nombreux analystes, certains stratèges militaires israéliens estiment qu’il est indispensable d’intervenir, par une frappe désarmante, dite « castration nucléaire » , contre l’Iran avant que les chercheurs iraniens ne parviennent à boucler le cycle nucléaire et ne commencent à produire de l’uranium à usage militaire. Cette échéance est évaluée différemment selon les sources, la plupart l’incluant néanmoins dans la fourchette 2007-2009. Si ce stade est franchi par les iraniens, les analystes israéliens estiment que le point de non retour est atteint car il sera alors impossible de détruire de l’uranium enrichi à usage militaire déplacé hors des installations iraniennes (impossibilité de le localiser avec précision).

En définitive, se mettent en place des stratégies d’encerclement et de contre-encerclement dans des champs jugés vitaux pour les intérêts stratégiques d’Israël. Comme le souligne François Thual, « la constante israélienne est une constante de « containment » : sa logique est celle d’un encerclement de ceux qui l’entourent, une logique de contre encerclement ».

Depuis la fin des années 1990, la doctrine géopolitique israélienne est enrichie par le nouveau concept dit de « troisième ceinture » : trois puissances autrefois hostiles au sionisme et à Israël, la Russie, la Chine et l’Inde, ont renforcé leur coopération avec l’Etat hébreu, notamment dans le domaine militaire. Israël ?uvre à élargir son champ d’influence en attirant « dans son orbite de nouveaux partenaires situés loin derrière l’environnement arabe ou arabo-musulman encore plus ou moins hostile : l’Asie centrale ex-soviétique en s’appuyant sur l’alliance avec la Turquie (derrière l’Iran), l’Inde (derrière le Pakistan) ou encore certains Etats de l’Afrique des Grands lacs (derrière le Soudan) et à proximité de la corne de l’Afrique (Rwanda, Ouganda etc).

Ces dynamiques géopolitiques témoignent de la volonté israélienne, en dépit de sa « petite taille », d’exercer une action et une présence géopolitiques mondiales. La permanence des objectifs géopolitiques israéliens illustre la profonde continuité de ses ambitions et de sa perception des menaces quelle que soit par ailleurs l’amélioration des relations diplomatiques d’Israël avec certains pays arabes.

Comme le souligne François Thual, « la diplomatie n’est pas la géopolitique ». « L’amélioration de la situation diplomatique d’Israël, accords avec l’Egypte, la Jordanie et peut-être demain la Syrie, ne fait pas oublier à l’Etat hébreu son objectif géopolitique fondamental : empêcher et prévenir toute possibilité pour des pays arabes de lui nuire. Pour Israël, il demeure vital de contrer le Monde arabe, au besoin en exerçant une influence dans des pays parfois situés loin de la terre de Palestine ». A titre illustratif, la pénétration israélienne en Asie Centrale, en Azerbaïdjan et en Géorgie s’inscrit clairement dans une stratégie de prise à revers du Monde arabe ou arabo-musulman (contrer l’influence arabe au sein d’une aire géopolitique qualifiée de carrefour fondamental du Monde musulman). Par ailleurs, il s’agit également de tenter d’entraver les transferts de technologies nucléaires (ex pays de l’URSS) à l’égard de pays arabes ayant les moyens financiers pour se les procurer.


Mehdi Teje, Professeur de géopolitique et consultant en Prospective et Stratégie d’entreprise.

Mehdi Teje - Réalités Online, le 15 mars 2007


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