Ce matin, des centaines de prisonniers palestiniens en Israël vont être libérés en échange du soldat israélien Shalit.

18 octobre 2011 - Les forces de sécurité patrouillent dans les rues de Gaza - Photo : AFP

La première phase de l’échange de prisonniers entre Israël et le mouvement palestinien Hamas - qui inclut la libération de Gilad Shalit, un soldat israélien [prisonnier de guerre] contre 1027 Palestiniens - est en cours.

Quatre-vingt-six prisonniers ont quitté la prison de Ketziot [en Israël] à destination du camp camp militaire d’Ofer situé en territoire palestinien sous occupation, près de la ville de Ramallah en Cisjordanie.

Un autre groupe de 334 prisonniers était en cours de transfert au passage de Kerem Shalom, le point le plus au sud de la frontière entre Israël et Gaza. Les premiers prisonniers étaient habillés en civil, avec leurs mains et les pieds menottés.

Un convoi de véhicules a quitté la prison israélienne de Katsiout dans le Naqab près de la frontière égyptienne, avant l’aube ce mardi. Les véhicules transportant des prisonniers féminins a aussi quitté la prison de Hasharon au centre d’Israël.

L’échange, dans lequel un total de 1027 prisonniers palestiniens doit être libéré en deux phases, a commencé un jour après que la Cour suprême israélienne ait rejeté les recours pour stopper l’accord.

Les proches des Israéliens tués par certains des Palestiniens libérés ont demandé au tribunal d’intervenir, mais celui-ci s’est prononcé contre eux, disant que la question était une décision politique en dehors de son domaine.

Pour débuter la procédure, Shalit doit être remis soit à un représentant de la Croix-Rouge soit à un responsable égyptien à Gaza qui va confirmer à Israël qu’il est bien vivant.

Israël libérera alors 27 femmes incarcérées, après quoi Shalit sera transféré dans le Sinaï égyptien.

Célébrations

Le Hamas a déclaré ce mardi fête nationale, et un podium géant a été érigé dans la ville de Gaza, dans le parc Al-Katiba, où il est prévu de conduire les prisonniers après leur transfert depuis l’Egypte dans l’enclave palestinienne.

Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre, les membres du gouvernement élu du Hamas à Gaza, les dirigeants des autres organisations, ainsi que des proches et des dizaines de milliers de personnes étaient attendus pour accueillir les prisonniers.

Trois jours de célébrations ont été prévus à travers la Cisjordanie occupée, Mahmoud Abbas devant accueillir les prisonniers de retour.

Mais ce ne sera pas un moment de célébration pour tout le monde. Plus de 4000 Palestiniens « prisonniers de sécurité » resteront dans les geôles israéliennes.

Dans le parc d’Al-Katiba, les parents ont mis une place une tente en signe de solidarité avec les prisonniers qui ont commencé une grève de la faim le 27 septembre, après qu’Israël les ait privés d’une partie de leurs droits, tels que la possibilité d’étudier pour obtenir un diplôme universitaire.

Saree Makdisi, un écrivain et professeur à l’Université de Californie, a déclaré à Al Jazeera que la valeur de l’échange de prisonniers ne doit pas être surestimée.

« Nous devons nous rappeler que les Israéliens effectuent des raids en Cisjordanie littéralement sur une base quotidienne, généralement dix fois par jour, soit une moyenne de 300-400 raids par mois », a-t-il dit.

« Dans tous ces raids, ils font à chaque fois des prisonniers. En moyenne par mois, ils kidnappent 300 à 400 personnes, retenues contre le droit international et qui sont ensuite incarcérées dans des circonstances épouvantables. »

« Les nouvelles de la libération sont de bonnes nouvelles pour tous les prisonniers concernés, mais les Israéliens peuvent facilement renouveler ce nombre en quelques mois. »

« Une victoire »

De la première tranche des détenus à être libérés, 297 seront conduits dans la bande de Gaza et 117 rentreront en Cisjordanie, dont 15 à Jérusalem-Est.

Un autre groupe de 40 Palestiniens sera expulsé à l’étranger et ira en Turquie, en Syrie et au Qatar, selon les responsables du Hamas.

La grande majorité des prisonniers devant être libérés sont des membres du Hamas. Mais le Hamas a inclus une douzaine de combattants d’une organisation rivale, le Fatah, dans sa liste des prisonniers dont il a exigé la libération.

Un responsable du Hamas s’exprimant devant Al-Jazeera a déclaré ce lundi que l’accord d’échange était une « victoire » pour tous les Palestiniens, indépendamment de leur appartenance politique, et que le groupe avait négocié la libération des prisonniers venant de toutes les organisations.

18 octobre 2011 - Al-Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.net