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Olmert et Abbas : une combinaison en échec ou une combinaison d’échecs ?

lundi 19 mars 2007 - 06h:20

Khaleel Shaheen - Palestine Times

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Sourires factices pour des réunions vides de contenu - Photo : reuters/Omar Rashidi

Les Palestiniens et Israël font face à un important dilemne en voulant relancer le processus de paix. La réunion de dimanche dernier [11 mars] entre le Président Mahmoud Abbas et le premier ministre Ehud Olmert en a été le reflet.

Les deux côtés voulaient en tirer quelque chose et pensaient devoir en passer par l’agitation liée à des réunions communes. Par conséquent ces réunions ne représentent aucun progrès réel dans la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien.

Le côté palestinien a besoin de ces rencontres Abbas-Olmert car le Quartet exige commme préalable à de bonnes relations entre l’Occident et les Palestiniens que ces derniers reconnaissent l’état israélien et négocient avec lui. Pour que les gouvernements occidentaux reconnaissent et discutent avec le gouvernement palestinien, celui-ci doit reconnaître une troisième partie. Il apparaît alors que la participation d’ Abbas a des réunions aussi improductives avec Olmert reflète un besoin d’obtenir « un passeport » vis-à-vis des Etats-Unis et de l’Europe, mais un passeport portant un tampon israélien

Le côté israélien, où la popularité du premier ministre a dégringolé au niveau de 2% dans les enquêtes d’opinion, est dans l’incapacité de prendre d’autres engagements dans le sens d’un vrai processus avec les Palestiniens. Israël cherche donc des gains par ailleurs. Olmert estime que ces gains — en particulier l’établissement de relations normales avec les états voisins, dont la Syrie et le Liban - peuvent êre réalisés grâce à certains éléments de l’Initiative Arabe et grâce au support américain. Cette normalisation était l’objectif de l’ancien premier ministre israélien Sharon, comme il est celui de l’actuel gouvernement israélien, mais Israël désire ces gains sans avoir à remplir ses obligations vis-à-vis des Palestiniens et et qui sont à la base de l’Initiative Arabe.

Afin d’atteindre les objectifs d’Israël, Olmert tient des réunions improductives avec Abbas dans l’espoir qu’envoyer de faux messages sur l’existence d’un processus de paix lui donnerait un tampon palestinien pour avoir accès aux pays voisins.

Par conséquent la raison d’être de la réunion Abbas-Olmert, était pour les Palestiniens de s’assurer la reconnaissance de leur gouvernement par les nations occidentales et pour les Israéliens d’aller dans le sens d’une reconaissance de leur gouvernement par le monde Arabe.

Les Etats-Unis dont le président n’a aucune vision de ce que serait une solution à deux états, sait que de telles réunions apparaissent comme autant de pas vers « la vision stratégique de Bush » pour le Moyen-Orient.

Dans un tel cadre aucune paix ne peut être escomptée. C’est la recherche de réalisations impossibles en aussi peu de temps. Les Palestiniens ne peuvent attendre aucune offre sérieuse pour disposer d’un état dans les frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale depuis que les mesures israéliennes sur le terrain ont dilapidé toutes les chances qu’un tel état voit le jour.

De plus les Israéliens ne sont pas du tout disposés au moindre processus de paix dont l’achèvement serait un tel état tant que les Etats-Unis n’en auront aucune véritable vision et que l’Europe sera incapable d’avancer une solution qui permettrait de dépasser le veto israélo-américain.

En attendant, les Arabes ne peuvent pas dévier de leur propre Initiative Arabe ou la modifier en sacrifiant les droits légitimes des Palestiniens comme Israël veut l’obtenir du prochain sommet Arabe.

En l’absence de tout processus sérieux, ce qui parait permis c’est de tenir d’autres réunions dont les résultats pourront être ajoutés à la liste des échecs d’Abbas et Olmert. Ces rencontres font que les deux dirigeants continuent à faire les titres de la presse, espérant des gains sans relation avec de quelconques négociations, alors qu’un engagement pour un processus de paix parait impossible à remplir dans un proche avenir.

*Khaleel Shaheen est journaliste et vit à Ramallah

12 mars 2007 - Palestine Times
Traduction : Claude Zurbach [Info-Palestine.net]

Voir aussi :
- Israël récuse le nouveau cabinet palestinien


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