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Ghazi, Nehaya et Hedaya K. :
la violence des colons

lundi 29 août 2011 - 08h:24

DCI- Palestine

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Voix de l’occupation :

Noms : Ghazi, Nehaya et Hedaya K.
Date des faits : 19 juillet 2011
Ages : 5, 11 et 13 ans
Lieu : Al Baq’aa - Cisjordanie
Nature de l’incident : violence des colons

Le 19 juillet, trois enfants sont blessés lors d’une agression de colons contre une communauté bédouine, à environ huit kilomètres à l’est de Ramallah. La communauté est par la suite contrainte de quitter la région.

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Ghazi, 5 ans

Hedaya (13 ans), Nehaya (11 ans) et Ghazi (5 ans) vivaient dans la communauté bédouine d’Al Baq’aa, à environ 8 km à l’est de Ramallah. La famille a vécu ici ces quinze dernières années.

« Nous vivions sous des tentes parce que mes parents sont des éleveurs et qu’ils ont besoin d’une tente pour leur travail » dit Nehaya. « Le 19 juillet 2011, j’étais sous la tente avec ma famille » explique Nehaya. « Vers 11 h du matin, deux colons sont venus traîner du côté de la tente ; (...) j’avais très peur d’eux. »

Son père, Mahmoud, remarque que l’un des colons tient un bâton. « Ils ont dit qu’ils voulaient prendre les moutons et brûler les tentes » pour se venger d’un incendie dans leur colonie. Cinq autres colons arrivent et ils commencent à jeter des pierres sur la famille, qui réplique en leur jetant aussi des pierres pour se défendre. Mahmoud raconte comment les colons «  ont pénétré de force dans les tentes et commencé à en démonter les mâts en métal pour s’en faire des armes. Ils ont agressé les enfants, qui criaient sous la peur. »

Nehaya se souvient : « Terrifiés et criant, nous sommes sortis de la tente en courant jusqu’à la grande route, à environ 300 m. Pendant que je courais, quelque chose m’a frappé sur mon pied droit et j’ai eu si mal que je suis tombée à terre. Je ne pouvais pas me relever à cause de la douleur. Je pleurais ».

Bientôt, d’autres colons encore arrivent et se joignent à l’agression. Mahmoud dit avoir entendu « les filles et les femmes hurler » et présumé que les colons étaient en train de les attaquer.

Nehaya confirme, « Ils ont agressé ma s ?ur Hedaya et l’ont frappée dans le dos à coups de bâtons. Je les ai vus la frapper. Elle avait mal et hurlait. » Hedaya a été soignée par la suite à l’hôpital pour une blessure dans son dos. Le pied de Nehaya a été cassé aussi dans l’agression et il a été plâtré, tandis que Ghazi était soigné car très choqué.

Mahmoud fait remarquer que « l’un des attaquants était un policier israélien habillé en civil. Les petits enfants m’ont dit qu’il avait rejoint les colons dans l’attaque et qu’il les avait frappés. Quand l’armée est arrivée, je l’ai vu mettre une sirène de police sur sa voiture personnelle. Je lui ai demandé pourquoi il n’avait pas montré sa sirène dès le début, et il m’a dit qu’il n’était pas en service, et ne faisait juste que de passer ».

L’attaque a duré une quinzaine de minutes, quand l’armée et la police sont arrivées, la plupart des colons sont partis et trois membres de la famille de Nehaya ont été arrêtés : son frère Ahmad (16 ans) et ses deux oncles, Khalil (15 ans) et Yousif (20 ans).

Mahmoud explique que durant les cinq jours qui ont suivi, « les colons n’ont fait que monter et descendre devant notre tente, juste pour nous provoquer et nous défier. Cinq jours après les faits, nous avons reçu un ordre d’expulsion de l’Administration civile israélienne. Puis, une unité spéciale israélien est venue et a menacé de brûler les tentes si nous ne partions pas, et nous avons dû partir, après 15 ans passés à Al Baq’aa ».

Les enfants sont toujours craintifs, dit Mahmoud. « Ghazi est terrifié. Il nous fait des crises de panique depuis l’incident. Il se réveille la nuit en criant. »

Nehaya l’admet : « J’ai toujours peur des colons, surtout la nuit. Je rêve qu’ils nous attaquent à tout moment du jour, surtout que nous vivons sous des tentes loin de la ville ».


Un récent rapport des Nations-Unies sur les déplacements forcés en Cisjordanie (Zone C) fait ce constat : «  La menace répétée de violence par les colons crée une pression et des difficultés constantes pour certaines communautés palestiniennes, les mettant pour beaucoup d’entre elles dans l’obligation de partir. Un certain nombre de communautés visitées ont insisté sur le fait que ce type de violence, allié au manque de protection ou de suivi de la part des autorités israéliennes, semble conçu pour les effrayer et les faire partir ».

Suite à l’agression, la communauté bédouine d’Al Baq’aa a été contrainte de quitter la région le 24 juillet 2011.

Le 4 août 2011

24 août 2011 - DCI-Palestine - traduction : Info-Palestine.net


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