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Le cabinet d’unité obtient la confiance du parlement palestinien

samedi 17 mars 2007 - 20h:56

Reuters

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(Reuters) - Le Conseil législatif palestinien a accordé samedi à la quasi-unanimité des députés prenant part au vote sa confiance au gouvernement d’unité nationale présenté jeudi à Mahmoud Abbas par le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, qui aussitôt prêté serment devant le président palestinien.

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Mahmoud Abbas (à gauche) et Ismaïl Haniyeh à l’issue du vote du Conseil Législatif Palestinien - samedi 17 mars 2007 - Photo : Reuters/Suhaib Salem

L’équipe, formée d’islamistes du Hamas, de nationalistes du Fatah et, aux portefeuilles sensibles de l’Intérieur, des Affaires étrangères et des Finances, de personnalités indépendantes, a été approuvée par 83 députés sur les 87 ayant participé au débat en duplex entre Ramallah et Gaza.

"Aujourd’hui représente le commencement d’une nouvelle ère. Aujourd’hui, les événements sont une source de fierté pour les Palestiniens et pour la nation arabe", a estimé Haniyeh, selon lequel le gouvernement tiendra dimanche sa première réunion.

Les restrictions imposées par Israël à leur liberté de mouvement n’ont en effet pas permis à ces 87 députés de se réunir en un lieu unique tandis que la détention des 41 de leurs collègues en Israël, dont 37 du Hamas, a privé ces derniers de vote.

Lors du débat, le président Abbas a invité la communauté internationale à lever ses sanctions financières pour faciliter la tâche du nouveau gouvernement, tandis que Haniyeh a affirmé le droit des Palestiniens à "toutes les formes de résistance" à l’occupation d’Israël, qu’il refuse toujours de reconnaître.

Israël n’a pas tardé à réagir, estimant que "la résistance, c’est le terrorisme" et annonçant qu’il ne travaillerait pas avec un gouvernement qui ne reconnaît pas son existence, comme l’exigent aussi les médiateurs internationaux du "quartet" - Onu, Etats-Unis, Union européenne et Russie.

En revanche, la Norvège a annoncé qu’elle reconnaissait le nouveau gouvernement.

"AUCUNE ASSURANCE" D’AIDE

Les Palestiniens espèrent pourtant que le gouvernement de coalition permettra de mettre fin aux affrontements entre factions rivales, qui ont fait plus de 300 morts durant l’année écoulée, tandis que le blocus financier occidental aggravait leur situation économique.

"Les deux gros défis auxquels le gouvernement est confronté maintenant c’est la levée du siège (le blocus financier) et l’arrêt du chaos", a déclaré à Reuters Azzam al Ahmad, le chef du groupe parlementaire du Fatah, auquel échoit le portefeuille de vice-ministre et numéro deux du gouvernement.

Un officier de la sécurité du Fatah d’Abbas a été blessé samedi à Gaza par des hommes armés présentés comme des policiers de la "Force exécutive créée par le Hamas", illustrant la persistance des tensions entre services rivaux que l’indépendant Hani al Kaouasmi est appelé à coordonner.

Pour sa part, le nouveau ministre des Finances, l’économiste Salam Fayyad qui jouit d’une réputation flatteuse en Occident, devra s’atteler à obtenir la levée des sanctions occidentales qui ont, selon lui, entraîné les Palestiniens dans "une crise financière très sérieuse et paralysante".

PROCHAIN SOMMET ARABE

Comme Israël, les Etats-Unis maintiennent le boycottage du gouvernement palestinien, mais, de source autorisée américaine, on n’exclut pas des contacts avec Fayyad. Pour sa part, l’Union européenne envisage de reprendre son aide directe en la faisant transiter par Fayyad, considéré comme un modéré.

La France et la Grande-Bretagne, notamment, estiment que la mise en place du gouvernement d’unité aux termes des accords conclus en février à La Mecque sous égide saoudienne, entame le monopole qu’avait le Hamas sur les affaires gouvernementales et doit être récompensée par un geste.

"Cette union nationale a été saluée par les nations arabes et la communauté internationale, et nous espérons que cela se transformera par des mesures concrètes pour lever ce siège", a fait valoir Abbas devant le Conseil législatif palestinien.

Le président palestinien, qui dirige aussi l’Organisation de libération de la Palestine, a une nouvelle fois affirmé son adhésion au plan adopté en 2002 au sommet arabe de Beyrouth, qui offre à Israël une paix totale en échange de son retrait de tous les territoires occupés en 1967.

Ce plan, que l’OLP a accepté comme tous les autres membres de l’organisation panarabe, est à l’ordre du jour du prochain sommet arabe prévu à la fin du mois en Arabie saoudite, où Abbas se rendra. Haniyeh a fait part de son intention de l’y accompagner.

Mais le chef de la diplomatie palestinienne sortant, Mahmoud al Zahar, a déclaré à Reuters qu’il n’était pas sûr que Haniyeh y aille car le Hamas a rejeté le plan de 2002, d’inspiration saoudienne, puisqu’il implique la reconnaissance future d’Israël que refuse le mouvement islamiste.

Zahar a par ailleurs contesté le droit d’Abbas de parler au nom du peuple palestinien en sa qualité de président de l’OLP, tant que celle-ci ne serait pas restructurée pour inclure le Hamas et d’autres factions radicales.

Aux termes de l’accord de La Mecque, le Hamas a accepté de "respecter" dans le cadre du gouvernement d’unité nationale les accords existants entre l’OLP et Israël, qui envisagent la création d’un Etat palestinien sur les seuls territoires occupés depuis 1967 par l’Etat juif.

Un retrait israélien total de Gaza, de Cisjordanie et de Jérusalem-Est annoncerait, aux yeux du Fatah, et du reste du monde arabe, la fin du conflit avec l’Etat juif. Mais telle n’est pas la position du Hamas.

Le programme politique du gouvernement d’unité, qui appelle au retrait d’Israël à ses frontières d’avant 1967, "n’est qu’une phase transitoire" et "nous croyons à la libération progressive de toute notre terre", a déclaré à Reuters un des principaux dirigeants du mouvement, Mouchir al Masri.

Tout en acceptant qu’Abbas négocie dans cette "phase transitoire", Haniyeh a déclaré de son côté que tout accord conclu avec Israël devrait être ratifiée soit par une OLP élargie au Hamas soit par un référendum auxquels tous les Palestiniens de l’intérieur et de l’extérieur participeraient.

17 mars 2007 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://fr.news.yahoo.com/17032007/2...


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