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Exportation record des armes israéliennes

samedi 17 mars 2007 - 08h:20

Uriel Da Costa

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Après avoir atteint le cinquième rang mondial des exportateurs d’armes, les marchands de canons israéliens ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Et recyclent, c’est bien le moins, les bonnes vieilles méthodes barbouzardes pour prospérer...

En 2006, l’industrie israélienne d’armement a battu son record avec 4,8 milliards de dollars à l’export, ce qui représente 75% de son activité.

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Un des robots miniatures conçus par l’industrie israélienne

L’obsession d’Israël est, bien sûr, de conserver, sinon d’accroître sa confortable supériorité technologique sur ses voisins arabes et perses. Par conséquent l’exportation s’impose aux marchands de canons israéliens comme un impératif catégorique. IAI (Israel Aircraft Industries) vient de livrer quelque 450 millions de matériel naval antimissiles à l’Inde, son principal client devant les États-Unis.

Pour assurer l’intangibilité de ces mirifiques contrats, le gouvernement d’Ehoud Olmert a initié une campagne de « communication » par l’intermédiaire de plusieurs sites Internet dont (www.debka.com) notoirement connu pour être un relais des barbouzes de Tel-Aviv.

Montée avec l’appui de l’ambassade d’Israël à Rome, ce site affirme, en citant des « propos privés » de Romano Prodi et de Jacques Chirac, que les deux présidents auraient donné leur feu vert pour la livraison au Liban d’une batterie de missiles de défense aérienne ASTER-15, produits par le groupe européen MBDA, seuls missiles capables de contrer les violations israéliennes quotidiennes de l’espace aérien libanais. Et le site de préciser aussi que, grâce aux bonnes relations qu’entretiennent l’armée libanaise et le Hezbollah, cette batterie permettrait au Parti Chi’ite d’accéder ainsi au dernier cri de la technologie européenne en matière de missile.

En juillet dernier, alors que la guerre israélo-libanaise battait son plein, les mêmes désinformateurs prétendaient que le Hezbollah avait tiré, contre toute vraisemblance, des missiles MILAN de MBDA contre des chars Merkava. Reprises par la presse italienne puis par quelques médias allemands et britanniques, ces affirmations n’ont jamais pu être clairement démenties. Certes, les unités spéciales du Hezbollah ont pu détruire une cinquantaine de chars israéliens, mais les meilleurs experts ont confirmé qu’elles ont pu le faire en utilisant des missiles anti-chars de conception chinoise acquis sur le marché parallèle de Hong Kong par l’intermédiaire d’officines spécialisées serbes, notamment.

Salon d’experts

Relevé par les experts du milieu, l’autre symptôme de la bonne performance des marchands de canons israéliens se mesure à leur savoir-faire dans les salons aéronautiques. Plus aucune de ces manifestations n’a de secret pour les envoyés spéciaux de Tel-Aviv qui s’y rendent en masse, sous différentes raisons sociales, et parfois des plus curieuses, comme cette PME israélienne spécialisée dans les poupées gonflables et autres attributs nécessaires au bien être des unités de combat. Mais les pratiques les plus habituelles rappellent les vieilles méthodes japonaises de l’espionnage industriel tel qu’il se pratiquait dans les années 60, à savoir coller son stand de représentation à côté de celui de son principal concurrent en adoptant, si ce n’est son propre logo, du moins les mêmes couleurs que lui.

Toujours selon les professionnels de la branche, cette vieille pratique de la proximité géographique présente d’autres avantages tels qu’identifier les contacts, sinon capter les clients de ses voisins quand ce n’est pas carrément leur faucher de la documentation sensible que les représentants des sociétés européennes mettent, désormais, systématiquement sous clé. « Si, même pendant les salons, on ne peut plus se détendre... alors c’est la fin d’un monde », déplore avec mélancolie l’un des meilleurs connaisseurs des salons. Mondialisation, ton univers impitoyable...

Les attachés militaires de plusieurs chancelleries européennes ont travaillé plusieurs semaines pour tenter de comprendre l’objectif de cette curieuse campagne de désinformation. Une conclusion s’est vite imposée : le missilier israélien RAFAEL est en concurrence frontale et permanente avec plusieurs groupes européens dont MBDA et EADS, non seulement sur le marché indien mais aussi sur des marchés européens émergents tels que l’Italie et l’Espagne qui ont entrepris la modernisation de leurs capacités navales et aéronavales.

Pourquoi les groupes européens en question n’ont-ils pas réellement protesté ? En partie parce qu’en la matière les démentis ajoutent, le plus souvent, des suspicions à la réalité, mais surtout parce que les mêmes sont engagés dans des partenariats avec IAI, notamment dans le secteur en pleine évolution des drones, ces avions sans pilote pouvant effectuer des missions d’observations et des opérations d’attaques.

Hormis ces mauvaises manières entre « partenaires », Tel-Aviv vient de renforcer le nombre et la qualité de ses attachés militaires dans la majorité de ses ambassades européennes. Ces derniers ont pour mission de mieux cerner les nouveaux besoins des armées européennes en voie de professionnalisation. Dans ce contexte, il s’agit aussi d’engager des approches de plusieurs cadres « jugés réceptifs » de l’Agence européenne d’armement et, enfin, de faire progresser l’idée d’une adhésion d’Israël à l’OTAN.


Salon d’experts

Relevé par les experts du milieu, l’autre symptôme de la bonne performance des marchands de canons israéliens se mesure à leur savoir-faire dans les salons aéronautiques. Plus aucune de ces manifestations n’a de secret pour les envoyés spéciaux de Tel-Aviv qui s’y rendent en masse, sous différentes raisons sociales, et parfois des plus curieuses, comme cette PME israélienne spécialisée dans les poupées gonflables et autres attributs nécessaires au bien être des unités de combat.

Mais les pratiques les plus habituelles rappellent les vieilles méthodes japonaises de l’espionnage industriel tel qu’il se pratiquait dans les années 60, à savoir coller son stand de représentation à côté de celui de son principal concurrent en adoptant, si ce n’est son propre logo, du moins les mêmes couleurs que lui.

Toujours selon les professionnels de la branche, cette vieille pratique de la proximité géographique présente d’autres avantages tels qu’identifier les contacts, sinon capter les clients de ses voisins quand ce n’est pas carrément leur faucher de la documentation sensible que les représentants des sociétés européennes mettent, désormais, systématiquement sous clé. « Si, même pendant les salons, on ne peut plus se détendre... alors c’est la fin d’un monde », déplore avec mélancolie l’un des meilleurs connaisseurs des salons. Mondialisation, ton univers impitoyable...

Uriel Da Costa - Bakchich.info, le 14 mars 2007

Du même auteur :
- ...et dans les montagnes du Liban


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