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Le dialogue favorise la modération

mercredi 11 mai 2011 - 07h:15

Ghassan Khatib

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Dans l’examen des conséquences éventuelles de l’accord de réconciliation entre le Fatah et Hamas, il importe de comprendre que le Hamas ressemble à n’importe quelle autre entité politique : il compte dans ses rangs des tendances différentes.

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Khaled Meshaal

Celles-ci peuvent à leur tour se développer ou se rabougrir, être sources de modération ou de radicalisation.

Le passé récent du Hamas a montré que son engagement avec les tiers- qu’il s’agisse de Palestiniens ou d’interlocuteurs internationaux- l’a aidé à évoluer vers la modération. Les récenteses rencontres de réconciliation semblent avoir contribué à améliorer les positions du Hamas : non seulement l’accord de réconciliation lui-même est un exemple de modération, mais les journées qui se sont écoulées depuis la signature ont renforcé cette conclusion.

Le fait que le Hamas ait accepté la formation d’un gouvernement composé de personnalités politiquement indépendantes non membres du Fatah ni du Hamas et qui souscriront à la plate-forme politique de l’OLP, illustre cette évolution positive. Ceci a été confirmé par la déclaration, brève mais claire, faite par le dirigeant du Hamas, Khaled Meshaal pendant la cérémonie de réconciliation au Caire. Il a dit que l’objectif du Hamas est d’établir un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. C’est exactement l’objectif que l’OLP s’efforçait d’atteindre et il correspond aussi au consensus international.

Pour être certain que son message sera entendu au niveau international, Meshaal a enchaîné avec trois importantes interviews avec des médias internationaux. Au lendemain de la réconciliation, Meshaal a répété à l’AFP que le Hamas a pour objectif de mettre fin à l’occupation israélienne des territoires occupés en 1967 afin de permettre la création d’un État un palestinien indépendant sur ce territoire.

Le lendemain, il a accordé une interview au Wall Street Journal au cours de laquelle on a insisté pour qu’il parle des pratiques violentes du Hamas. Il a répondu que le Hamas coordonnera ses activités de résistance à l’occupation avec le Fatah et le président Abbas. Il a aussi utilisé le terme « consensus » pour décrire la prise de décisions avec le Fatah et Abbas.

Enfin, dans une interview diffusée par Reuters hier, Meshaal a dit que le Hamas n’est pas disposé à discuter ou à envisager la reconnaissance d’Israël aussi longtemps qu’Israël refuse de permettre et de reconnaître la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967. Ceci prouve clairement le lien dans l’esprit du leadership du Hamas entre la reconnaissance d’Israël et la reconnaissance par Israël d’un État palestinien indépendant.

Par le passé, le Hamas a tenu un discours similaire. Les entretiens entre les factions palestiniennes sous les auspices du gouvernement saoudien ont abouti à l’accord de la Mecque et à une plate-forme politique commune. Si l’on examine cet accord, et la plate-forme du tout premier gouvernement d’unité nationale, on constate que la politique du Hamas a beaucoup évolué par rapport à la plate-forme de l’année précédente. Le gouvernement, qui était dirigé par un membre du Hamas, a affirmé son respect pour les résolutions pertinentes des Nations unies, il a adhéré à l’initiative de paix arabe et à accepté de se plier aux engagements précédents pris par le gouvernement palestinien, notamment les accords avec Israël.

Par comparaison, lorsque ce gouvernement d’unité nationale s’est effondré mettant fin à tous les engagements avec le Hamas, le mouvement a commencé à glisser à nouveau vers la rigidité et l’extrémisme. Cet accord de réconciliation avec le Hamas est un développement positif et un signe de modération. Il convient de le soutenir pour en renforcer les éléments modérés .

* Ghassan Khatib est coéditeur des publications sur Internet de la famille de bitterlemons et directeur du Government Media Center. Cet article représente son point de vue personnel.

9 mai 2011

Cet article peut être consulté ici :
http://www.bitterlemons.org/inside....

Traduction : Anne-Marie Goossens


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